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Séisme. Un défi complexe et urgent : le relogement temporaire des survivants avec l'arrivée du mauvais temps

À l’heure où certaines personnes se demandent comment reconstruire tout en préservant les liens sociaux et l'identité culturelle des douars, les villageois souffrent en silence dans les abris d’urgence. Zoom sur les défis qui planent sur la mise en place des hébergements temporaires.

Abris d'urgence aménagés au douar d'AIt Yahya, dans la province de Taroudant. Crédit Médias24

Séisme. Un défi complexe et urgent : le relogement temporaire des survivants avec l'arrivée du mauvais temps

Le 14 septembre 2023 à 12h14

Modifié 14 septembre 2023 à 19h39

À l’heure où certaines personnes se demandent comment reconstruire tout en préservant les liens sociaux et l'identité culturelle des douars, les villageois souffrent en silence dans les abris d’urgence. Zoom sur les défis qui planent sur la mise en place des hébergements temporaires.

Sur le terrain, des villageois crient leur détresse : "Un toit au-dessus de la tête, c’est tout ce dont nous avons besoin maintenant." À l'approche de l'hiver, ils s’inquiètent pour leur famille, mais aussi pour le bétail, une ressource essentielle.

Dans le village d'Ait Yahya, à quelques kilomètres de l'épicentre, notre journaliste en reportage nous apprend que tout a été détruit. Les habitants de ce douar désormais "fantôme" assurent qu'ils ne veulent plus vivre dans des maisons construites en pisé.

"On veut vivre ailleurs, car les conditions de vie ici sont très difficiles, et si les autorités envisagent de reconstruire les maisons, on voudrait bien que cela soit réalisé avec des matériaux solides." Peut-être ignorent-ils que le pisé n'est pas contradictoire avec la résistance aux séismes ? Mais ce qu'il faut surtout retenir, c'est qu'il ne faut pas élaborer de programme de reconstruction sans consulter au préalable la population concernée.

Ces même villageois qui nous ont parlé sont actuellement entassés sous des tentes, où seuls les femmes et les enfants passent la nuit. Certains s'abritent sous des arbres, tandis que d'autres trouvent refuge "n'importe où", rapporte notre journaliste, témoin oculaire de cette scène parmi tant d'autres.

Prochaine étape : le relogement temporaire

Dans la gestion des catastrophes naturelles, le relogement temporaire ne doit jamais être négligé. Il ne s'agit pas simplement d'un toit, une tente par exemple ou un hangar construit à la hâte. La question est plus complexe. Et c'est l'étape urgente actuelle, en attendant la reconstruction de logements permanents qui va demander plusieurs mois. Nous sommes à la mi-septembre, et les intempéries peuvent arriver à tout moment. Il faut non seulement un hébergement, mais celui-ci doit protéger de la pluie, de la neige et du froid.

Nous avons donc consulté à ce sujet une partie de la littérature scientifique relative à la gestion des catastrophes naturelles et constaté que les études sur le relogement temporaire sont assez nombreuses.

Le nombre de sans-abris, selon une estimation préliminaire basée sur le nombre de logements endommagés, se situe à ce stade dans une fourchette très large : 75.000 à 200.000 personnes. Nous n'avons pas obtenu d'évaluation officielle. Une partie d'entre eux pourra compter sur la solidarité familiale ou de proches pour être hébergés provisoirement. Des places seront certainement mises à disposition dans des structures en dur, dans les grandes villes voisines comme Marrakech, Taroudant ou Agadir. Pour le reste, il faudra trouver des solutions.

Plusiuers défis majeurs se posent quant à la mise en œuvre des programmes de relogement temporaires :

  • l’approvisionnement en eau potable ;
  • la garantie d’un logement chaud en hiver ;
  • la protection contre les risques d’incendie (cas des grands hangars abritant chacun des dizaines ou des centaines de personnes) ;
  • les eaux usées et les latrines ;
  • que faire du bétail ?
  • ne pas prolonger indéfiniment la période provisoire ;
  • sous-estimer le nombre de personnes ayant besoin de relogement ;
  • le respect de la vie privée des familles ;
  • l'éclairage, l'électricité et l'eau courante ;
  • la santé psychiatrique des familles et des individus.

Certains analystes cités dans ces études déclarent même que l'éloignement de l'ancien lieu de résidence entraîne une augmentation du pourcentage de cas de suicide parmi les survivants. 

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