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Séisme. L'élan spontané d'aide des citoyens a besoin d'être canalisé

L'extraordinaire solidarité des Marocains en direction des victimes du séisme serait plus efficace si elle était canalisée et organisée en fonction des besoins. En effet, les douars les plus éloignés ou les moins accessibles sont moins bien desservis. Une piste de réflexion pour de nombreux donateurs et associations.

Sur la route d'Ijoukak, encombrement de voitures particulières Ph. MEDIAS24

Séisme. L'élan spontané d'aide des citoyens a besoin d'être canalisé

Le 12 septembre 2023 à 14h27

Modifié 12 septembre 2023 à 19h18

L'extraordinaire solidarité des Marocains en direction des victimes du séisme serait plus efficace si elle était canalisée et organisée en fonction des besoins. En effet, les douars les plus éloignés ou les moins accessibles sont moins bien desservis. Une piste de réflexion pour de nombreux donateurs et associations.

Dès les premières heures de la matinée du samedi, l'encombrement est visible sur l'autoroute Casablanca-Marrakech. Il ira en s'amplifiant, au fur et à mesure de l'avancement de la journée. Dans les aires de repos, des particuliers confient qu'ils rendent visite à leurs familles qui vivent dans les zones éprouvées par le séisme.

Dimanche et lundi, le trafic est encore plus dense.

Lundi en milieu de journée, une équipe de Médias24 revient sur les lieux où elle s'était déjà rendue samedi : Moulay Brahim, Asni, Ikojak, Talat N'Yacoub, route d'Imlil... Sur ces routes parfois très escarpées, portant pour la plupart les stigmates du séisme, parfois coupées par des blocs de roche pesant jusqu'à plusieurs tonnes, le flot de véhicules est incessant.

Entre deux ambulances, une voiture particulière portant deux matelas sur son toit se fraie un chemin sur la piste. Un peu plus loin, une autre, également avec des matelas. D'autres transportent des aides de toutes sortes. Sans compter les convois militaires, les convois d'engins de chantier transportés par les FAR sur des porte-chars, les ambulances, les camions transportant des aides....

Les embouteillages, les arrêts de la circulation ne sont pas rares. On roule souvent à petite vitesse, et parfois au pas.

Même scénario à partir de Taroudant, lorsqu'on monte vers Tefraouten ou Oneine où se trouve la deuxième équipe de Médias24, près de l'épicentre du séisme. Les camions et les ONG sont encore plus présents. Mais il y a autant de véhicules de particuliers, avec des matelas sur le toit. Ces derniers semblent parfois majoritaires. Leur apport est précieux, leur solidarité admirable.

Convoi d'engins de chantier transportés par les FAR. (Médias24)

En dehors d'apporter de l'aide à leurs proches, les particuliers ont tendance à privilégier les lieux les plus accessibles.

Karim Tazi, fondateur de la "Banque alimentaire", association très active depuis les premières heures après le séisme, confirme. "Outre la situation des villages qui tardent à recevoir de l'aide pour une raison ou une autre, il y a la question de la désorganisation des aides spontanées qui voit certains villages parmi les plus proches recevoir plus souvent que les plus enclavés surtout en altitude."

Il relève qu'il est "impossible de convaincre tous les Marocains de ne pas aller distribuer eux-mêmes ce qu'ils se sont mobilisés à collecter".

Au second plan, ces tentes ont été dressées par des bienfaiteurs. (Médias24)

Il fait un deuxième constat en provenance du terrain. "L'idée d'ériger des villages de tentes et d'y regrouper tous les sans-abris est excellente, mais elle ne traite pas les cas très nombreux des familles dont les maisons se sont fissurées, mais ne se sont pas effondrées. Ces familles-là, tout en dormant dehors, n'abandonneront pas leurs maisons et leurs biens pour aller s'abriter dans les chefs-lieux. Elles resteront sur place et auront donc besoin d'aide sur place."

Ces idées qu'il partage avec nos lecteurs, il les a également transmises à différents canaux ainsi qu'à ses proches et connaissances.

Il propose en effet, un fonctionnement "hybride" pour dépasser ces contraintes :

- regrouper l'information sur la situation des besoins de chaque douar et la partager avec les associations de la société civile ;

- installer un "poste d'aiguillage à l'entrée de chaque vallée du Haut Atlas pour orienter les chargements de petites dimensions vers les villages qui en ont le plus besoin", une sorte de triage ou de dispatching ;

- "centraliser dans les entrepôts de la Fondation Mohammed V les dons les plus importants. Les entrepôts auraient vocation à accompagner les personnes dans les villages de tentes et à jouer un rôle de régulateur".

La question de l'organisation de l'acheminement des aides se pose aux nombreux donateurs, qu'ils soient des particuliers ou des entreprises, comme nous avons pu le constater. Nous avons publié lundi une première liste non exhaustive d'associations auxquelles les donateurs peuvent s'adresser.

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