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Hicham Mhammedi Alaoui (CNT) : “octobre sera un mois décisif pour le tourisme”

Après les annulations et reports des voyages qui étaient prévus par des touristes étrangers au Maroc, Hicham Mhammedi Alaoui, vice-président de la Confédération nationale du tourisme (CNT), rassure sur la capacité du pays à recevoir ses clients dans les meilleures conditions possibles. Il espère également que les solutions de relogement annoncées seront appliquées le plus rapidement possible pour pouvoir reprogrammer les zones sinistrées dans les circuits touristiques, et venir en aide à leurs habitants.

Hicham Mhammedi Alaoui (CNT) : “octobre sera un mois décisif pour le tourisme”

Le 17 septembre 2023 à 8h01

Modifié 17 septembre 2023 à 8h01

Après les annulations et reports des voyages qui étaient prévus par des touristes étrangers au Maroc, Hicham Mhammedi Alaoui, vice-président de la Confédération nationale du tourisme (CNT), rassure sur la capacité du pays à recevoir ses clients dans les meilleures conditions possibles. Il espère également que les solutions de relogement annoncées seront appliquées le plus rapidement possible pour pouvoir reprogrammer les zones sinistrées dans les circuits touristiques, et venir en aide à leurs habitants.

Dans un entretien avec Médias24, Hicham Mhammedi Alaoui, vice-président de la Confédération nationale du tourisme, revient sur la situation du secteur après le séisme qui a touché le pays dans la soirée du vendredi 8 septembre, et les prévisions pour les semaines à venir.

Médias 24 : Comment se porte le secteur touristique actuellement ?

Hicham Mhammedi Alaoui : Le secteur s’active à rassurer les voyageurs qui ont des séjours prévus durant le mois d’octobre. Heureusement, certains touristes ont préservé leur voyage, mais une grande partie qui était censée être au Maroc cette semaine et la semaine prochaine a fait le choix de reporter voire d’annuler son voyage.

L’une des meilleures façons d’accompagner le Maroc dans ces moments difficiles est de maintenir les voyages 

- Au vu de la situation actuelle, comment se préparent les opérateurs pour la haute saison hivernale ? Avez-vous des prévisions sur la façon dont les choses se dérouleront ?

- Le mois d’octobre est bien évidemment un mois capital pour l’industrie touristique. On peut considérer que c’est la haute saison. Tous les opérateurs s’unissent ainsi autour du même message, qui est de rassurer nos partenaires étrangers et les voyageurs en leur disant que l’une des meilleures façons d’accompagner le Maroc dans ces moments difficiles serait de maintenir les voyages et de voyager dans le pays.

Même ceux qui n’ont pas encore prévu de s’y rendre, on les encourage à envisager la destination Maroc. Et bien évidemment, ceux qui avaient déjà prévu de s’y rendre doivent être sûrs que le Maroc est en état de les recevoir dans les meilleures conditions possibles et que malgré le sinistre qui a frappé le pays, la vaste majorité du Royaume reste ouverte et disposée à les accueillir.

- Les programmes touristiques dans la région d’Al Haouz contiennent des circuits dans les montagnes, notamment des visites de zones qui sont maintenant sinistrées. Comment allez-vous gérer ce volet ? Les circuits seront-ils adaptés, ou ces zones seront-elles tout simplement déprogrammées ?

- Pour les circuits et itinéraires spécifiques aux zones les plus affectées par le tremblement de terre, en particulier les montagnes de l’Atlas, il faut aménager des programmes pour pouvoir proposer aux clients des alternatives. On doit aussi être attentif au fait que ce sont des zones sinistrées et qu’il faut laisser passer un certain temps avant de les reprogrammer. On espère toutefois pouvoir réinjecter de l’argent et organiser à nouveau une activité économique dans cette partie du pays dans un avenir relativement proche. On espère même pouvoir ramener des clients assez rapidement dans l’Atlas. Il faudra simplement trouver le bon équilibre.

Ces deux prochaines semaines seront difficiles. Nous sommes encore dans une opération de sauvetage des populations locales, mais dans un horizon pas trop lointain, il faudra que l’on puisse envisager de réencourager les gens à visiter ces zones, parce ce qu’il serait dommage que cette région entière disparaisse de la carte touristique pendant longtemps. Ce serait une grosse perte pour le pays, et particulièrement pour ces villages, dont une grande partie subsiste en partie ou en totalité grâce à l’activité touristique.

- Comment peut-on réanimer ces zones et les reprogrammer dans les circuits touristiques ? Les opérateurs du secteur ont-ils des propositions de solutions à mettre en place ?

- Il faut savoir que ce sont des zones dans lesquelles il y avait énormément de demandes de circuits à pied ou à dos de mulet pour explorer l’arrière-pays avant le tremblement de terre. Le premier niveau de visites, et le plus basique, ce sont des journées de randonnée au cœur des montagnes. Ce sont par exemple des clients qui sont logés à Marrakech et qui vont faire une randonnée pendant une journée dans les montagnes. C’est une activité organisée des centaines de fois par jour au Maroc en temps normal.

Nous avons également plusieurs opérateurs touristiques qui se sont spécialisés dans tout ce qui est randonnée en montagnes, et là, il s’agit d’un circuit de plusieurs jours. Les voyageurs quittent Marrakech pour passer jusqu’à une semaine à marcher dans l’Atlas, avec des solutions de gîtes ou encore de logement chez l’habitant parfois.

Il serait dommage que cette région entière disparaisse de la carte touristique pendant longtemps

La question qui se pose actuellement est la suivante : quelle est l'allure à laquelle on peut retrouver l'ancien rythme? Il faut être sensible au besoin immédiat de la population locale, mais en même temps, ne pas attendre des mois avant de revenir à cette destination prisée par les voyageurs étrangers.

Nos partenaires étrangers ont besoin de programmer notre destination Maroc. Si on arrête de parler de ces zones pendant près d’un an, il va falloir rééduquer le marché. Tout l’équilibre, c’est de jauger le moment opportun, et cela ne relève pas de notre ressort, mais plutôt de nos partenaires qui habitent dans ces régions. Nous sommes en contact quotidien, voire plusieurs fois par jour, avec nos guides de montagnes. Nos accompagnateurs de randonnées basés dans ces zones sont ceux qui nous diront quand cela sera approprié de recommencer à accueillir des visiteurs. Nous attendons donc leur signal et leur feu vert.

Autre chose très importante, avant le tremblement de terre, il y avait des voyageurs qui nous demandaient comment ils peuvent contribuer au développement de cette partie du Maroc. Souvent c’étaient des activités liées à l’éducation, auxquelles les visiteurs voulaient contribuer financièrement ou en ramenant des bouquins pour aider à l’éducation des enfants de la région. Au lendemain du tremblement de terre, nous avons, à l’échelle de tous les opérateurs touristiques, davantage de demandes de gens qui veulent visiter les zones sinistrées pour leur venir en aide. A présent, c’est à nous de trouver les bonnes ONG et les bons interlocuteurs pour pouvoir acheminer des dons d’objets physiques ou des dons financiers pour participer à la reconstruction de cette partie du pays.

La volonté est donc déjà là. C’est à nous à présent de décider du moment idéal, pas dans les dix jours à venir, mais pas non plus dans un an, et ce en coordination avec nos partenaires locaux.

Aujourd’hui on a une énorme implication de la société civile, avec un grand nombre de personnes qui se sont déplacées sur place. Tout cela est très bien dans un premier temps. Mais de façon plus structurée sur le long terme, il faudra trouver les bons interlocuteurs pour effectuer des dons. Voyager permettra d’injecter de l’argent au niveau local, mais au-delà, nous savons qu’il y aura une volonté pour contribuer financièrement ou en ramenant des objets de l’étranger, dans le respect de la dignité de nos concitoyens sinistrés.

Le relogement doit être effectué le plus rapidement possible et de la meilleure façon possible

- Après le séisme, avez-vous enregistré des annulations de réservations en relation avec les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale prévues en octobre ?

- Pour l’instant, il n’y a pas eu d’annulations concernant cet événement. Nos attentes et notre espoir est de maintenir cet événement. A l’heure actuelle, tous les indicateurs et les signaux indiquent son maintien, et c’est ce que l’on espère de la communauté internationale. Ce sera le plus beau témoignage, d’autant plus que l’événement doit compter de nombreux chefs d’Etat et présidents de gouvernement.

Il n’y aurait pas de meilleur signal que de maintenir un événement de cette envergure, permettant ainsi au Maroc et à Marrakech de rayonner positivement.

- Le maintien de cet événement permettra-t-il de booster le secteur touristique après ce coup dur ?

- Ce serait un signal important pour nous, qui nous permettrait en tant qu’opérateurs touristiques de rassurer nos partenaires étrangers et voyageurs qui souhaiteraient se rendre au Maroc. Les gens ont un tel amour pour la destination Maroc qu’il ne s’agit pas de personnes qui cherchent une excuse pour annuler un déplacement. C’est juste qu’après un événement pareil, nous avons tous peur, et c’est naturel. Aujourd’hui, il faut simplement rassurer les gens.

Si les Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondial sont maintenues, ce que l’on espère, il ne s’agira pas de booster le secteur mais de rassurer la communauté internationale en montrant que si le Royaume est capable d’accueillir un tel événement d’envergure, il n’y a pas de raison qu’un voyage familial se passe mal.

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