Séisme : pas d'inquiétudes à avoir sur le marché actions, ni sur le Budget de l'État (experts)

| Le 15/9/2023 à 16:46
Pour deux spécialistes de la place, le séisme n'a pas ébranlé les marchés financiers. Le besoin de financement pour l'appui aux populations et à la reconstruction sera couvert par les dons et par l'aide de l'État. L'impact sur les finances nationales sera limité, et ce d'autant plus que le pays dispose d'une ligne de crédit modulable de 5 milliards de dollars utilisable à tout moment.

Le MASI affiche une progression de près de 10% depuis le début de l’année, à l’ouverture de la séance du 15 septembre. Une performance poussée, d’une part, par celle des revenus de la cote en progression de 5,5%, à 150,6 MMDH à fin juin, et, d'autre part, par la décrue progressive de l’inflation et la pause dans le cycle de resserrement monétaire de Bank Al-Maghrib.

Le récent séisme d’Al Haouz a impacté le marché provocant un léger vent d’inquiétude. Néanmoins, l’impact psychologique sur le marché a vite été dilué. Contactée à ce sujet, une source du marché nous indique que les perturbations sur le marché actions et obligataire seront limitées d’ici la fin de l’année.

Un effort financier sera fait par les sociétés cotées

Le 14 septembre, le Fonds spécial de gestion des effets du séisme recevait un don d’un milliard de dirhams de la Banque centrale, et un milliard additionnel a été annoncé par la fondation Al Mada dont le Souverain est l'actionnaire principal.

D’autres sociétés de la cote suivront probablement ce mouvement de solidarité. Cela est déjà le cas de Lesieur Cristal qui a annoncé un don de 5 millions de DH pour les victimes du séisme. "Il y aura un effort de dons et de solidarité qui se poursuivra de la part des sociétés cotées. Cela aura un impact très peu significatif sur ces dernières", nous explique notre interlocuteur. Et ce, d’autant plus que si la masse bénéficiaire diminuait légèrement, elle le serait de façon temporaire. "Dans un tel élan de solidarité et d’union nationale, je ne pense pas que les investisseurs sanctionneront les contributions", poursuit une autre source de la place.

La Bourse de Casablanca a connu, le lundi après le drame, des mouvements baissiers sur certaines valeurs, notamment Risma dans le secteur du tourisme ; mais ce sont des mouvements isolés provoqués par la panique de petits porteurs. La valeur a d’ailleurs bien repris depuis. "C’est un effet purement lié à la panique qui venait du manque de visibilité sur l’impact que le tremblement de terre aurait sur le secteur", explique l’une de nos sources.

In fine, le marché boursier demeure historiquement résilient à ce type d’événement. Il convient de rappeler qu’après le séisme d’Al Hoceïma en 2004, le MASI progressait de 5% sur un mois, après la catastrophe. Pour l’un de nos interlocuteurs, "cette situation va dans le sens de mobiliser des fonds pour permettre une meilleure reconstruction de sorte à améliorer les conditions de vie des gens sur place et contribuer à une meilleure offre touristique. À terme, ce sera une dynamique positive".

Il convient également de noter que les conséquences du séisme requièrent des investissements pour participer à la reconstruction de la zone sinistrée et pourraient amener à renforcer le sentiment de statu quo concernant l’évolution du taux directeur, dont l’avenir sera déterminé au prochain conseil de Bank Al-Maghrib le 26 septembre. "Ce n’est pas le moment de créer de la panique, mais plutôt celui de la reconstruction et de la relance de l'économie", explique notre interlocuteur.

Un impact financier qui n’aura pas lieu d’inquiéter

Une semaine après le drame national, force est de constater que les marchés financiers n’ont pas cédé à la panique. Reste désormais à savoir si le processus de reconstruction pèsera fortement sur l’État en termes de financement. Pour les deux sources sollicitées, le besoin d’investissement qui sera requis pour aider les populations sinistrées et participer à la reconstruction ne sera pas de nature à inquiéter les marchés.

"Je ne pense pas qu’il y aura un impact sur la loi de finances 2024. Il y a deux arguments principaux qui plaident en ce sens. Premièrement, l’importance des dons en provenance du privé qui continuent d’affluer et d'alimenter le fonds. Puis, il faut rappeler que le Maroc a bénéficié d’une ligne de crédit modulable (LCM) de 5 milliards de dollars de la part du FMI, pour la prévention des conséquences des crises", explique l’un des interlocuteurs.

Quant au tourisme qui risque d’être affecté, particulièrement dans la région du séisme, les premiers éléments laissent à penser que le secteur reprend progressivement ses marques. "Il faut aussi rappeler que durant le mois d’octobre, la ville verra ses structures hôtelières remplies du fait de l’événement de taille avec le FMI et la Banque mondiale durant la semaine du 9 au 15 octobre. Cela va aider le secteur", conclut-il.

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