«Assemblées annuelles FMI et Banque Mondiale» Voir la rubrique

AA 2023 AA2023. Ce qu’a dit Jouahri lors du panel sur l’inclusion financière (verbatim et vidéo)

Le 16 octobre 2023 à 11h34

Modifié 16 octobre 2023 à 18h02

Aux Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, la stratégie nationale d’inclusion financière du Maroc est citée en exemple. Verbatim de l’intervention de Abdellatif Jouahri, qui en explique les détails.

Dans le cadre des Assemblées annuelles 2023, le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a participé à un séminaire sur l’inclusion financière lors duquel il a partagé la stratégie marocaine qui a été citée en exemple par la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.

Avant de laisser place aux panélistes, Kristalina Georgieva s’est arrêtée sur les essentiels d’une inclusion financière réussie. Selon elle, il est nécessaire que les gouvernements développent "des stratégie nationales compréhensibles" en la matière. Et ce, "comme celle du Maroc".

"Aujourd’hui, près de la moitié des Marocains ont accès à un compte bancaire. Il y a cinq ans, c’était 30%", souligne-t-elle. Selon elle, il est également nécessaire de "prioriser l’intégrité et la stabilité financière". "Si nous ne l’avons pas, nous n’irons pas loin et nous n’avancerons pas rapidement", insiste-t-elle.

"Troisièmement, il faut promouvoir l’innovation digitale et financière. Et quatrièmement, avoir une meilleure data sur l’inclusion financière. Avoir une meilleure data, c’est avoir de meilleures politiques. Quand je vois le monde aujourd’hui par rapport à celui dans lequel j’ai grandi, les deux principaux changements que je vois : speed, tout avance rapidement (…) et l’inter-connectivité", conclut-elle, avant de laisser place aux panélistes dont fait partie Abdellatif Jouahri (à partir de 4:22:03).

Notre premier plan stratégique visait les segments défavorisés 

Interrogé sur la stratégie marocaine d’inclusion financière, le wali de Bank Al-Maghrib a commencé par "planter le décor" avant de fournir plusieurs explications. Voici ses principales déclarations :

"Je pense d’abord planter un peu le décor parce que ce décor, on le retrouve un petit peu dans la région MENA. D’abord, nous avons une part d’informel dans l’économie qui est assez importante. La conséquence, c’est que les transactions et le mouvement du cash sont encore très importants."

"Nous sommes, à travers le monde, parmi les cinq pays où le cash est très important. D’ailleurs, les choses sont liées."

"Nous avons une communauté marocaine à l’étranger qui fait des transferts pour aider souvent les familles qui sont au Maroc. Voici les choses essentielles pour planter le décor."

Des produits adaptés

"Nous nous sommes rendu compte, lorsque nous avons fait la première enquête, que l’on retrouve souvent les mêmes segments qui sont défavorisés et n’ont pas accès aux services financiers : les femmes, le rural, les jeunes et les TPE. À partir de là, nous avons élaboré une stratégie nationale d’inclusion financière il y a au moins six ou sept ans. Nous avons eu le premier plan stratégique et avons visé un petit peu ces segments-là. Comme ils n’ont pas accès au secteur bancaire traditionnel, nous avons introduit de nouveaux acteurs, mieux adaptés pour pouvoir bien les servir et être à leur proximité."

"Ensuite, nous avons essayé de proposer des produits qui soient plus adaptés pour eux. Quelques exemples : l’ouverture de compte sans dépôt, l’introduction du virement instantané, la gratuité d’un certain nombre d’opérations les plus usuelles sur ces segments."

"Nous nous sommes appuyés sur la nouvelle technologie : le mobile banking, qui a joué un rôle très important. Mais nous avons quelques difficultés au niveau de l’écosystème car les commerçants de proximité avaient peur de rentrer dans le formel, dans le circuit des impôts, etc. Nous avons appuyé cela par le deuxième élément transversal qu’est l’éducation financière."

"C’est la banque centrale qui a pris le lead en créant, en 2013, la Fondation marocaine de l’éducation financière. Nous avons pris sur nous des choses invraisemblables. Nous avons commencé à travailler avec le BIT et le ministère de l’Éducation nationale pour faire des valises pédagogiques destinées à ces catégories. Nous sommes même allés faire des capsules en dialecte pour toucher ces segments."

"Ce n’est pas gagné, il y a encore un long chemin à faire."

Les femmes sont plus vigilantes et honorent leurs échéances

Cybersécurité : "Nous n’avons jamais été rançonnés"

À la question de savoir comment se prémunir contre le risque d’instabilité en pleine recherche de l’inclusion financière, le wali de Bank Al-Maghrib répond que "souvent, la Banque centrale s’occupe de ce problème. Pour une banque centrale, il y a des choses qui sont très importantes ; d’abord sa réputation et le suivi des risques. C’est essentiel".

"Nous avons essayé de régler le problème du financement du terrorisme et du blanchiment d’argent ; il y a la protection des données personnelles et il y a la cybersécurité. Il est vrai que nous avons déjà eu des attaques mais nous n’avons jamais été rançonnés. Cela veut dire que notre système est résilient et il me semble que c’est ce qu’il faut essayer de faire."

"Il y a un autre acteur qui est essentiel : les associations de micro-crédits qui sont souvent le fait de femmes. Elles se réunissent pour un projet entre elles et se garantissent les unes les autres. Nous nous sommes rendu compte qu’elles étaient beaucoup plus vigilantes sur les échéances que les hommes ; elles honorent leurs échéances. Et ça, c’est formidable."

"C’est pour cela que je dis que nous avons essayé de faire des choses, mais avec le risque et l’innovation. Nous avons fait un accord avec notre DGSN (…). C’est ce que nous avons appelé le tiers de confiance. Nous avons établi un protocole d’accord avec ce tiers de confiance ; cela veut dire que j’accède à son système et donc lorsqu’il m’indique que la personne n’a pas été fichée et n’a aucun élément négatif, cela veut dire que je peux y aller. Cela me facilite la tâche."

"Cela dit, avec l’innovation, apparaissent les fintech. Nous avons aussi pris le lead de faire naître cet écosystème de fintech qui a surtout besoin de moyens financiers et d’amorcer nous-mêmes un fonds pour les aider de façon à ce que là aussi, sur le plan de l’innovation et de l’éducation, il y ait des solutions innovantes qui peuvent nous aider à aller vite et mieux."

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
SOMMAIRE DE LA RUBRIQUE

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.