AA2023 : pour le FMI, la croissance mondiale restera faible à moyen terme, les taux d’intérêt élevés
La conférence de presse a été donnée en présence de la directrice du FMI, Kristalina Georgiva, et de Julie Kozack, directrice communication du FMI, sur la thématique de l’agenda politique mondial.
La présidente du FMI est revenue sur la conjoncture économique mondiale et les principales difficultés rencontrées dans les pays du monde. Elle a souligné cependant un déséquilibre qui se creuse entre des pays plus résistants aux chocs que d’autres et la nécessité de concevoir des politiques efficaces pour réduire ces inégalités.
Kristalina Georgiva a également dressé les perspectives anémiques de croissance mondiale dans les années à venir et les principales priorités du fond.
Voici un aperçu de l’intervention et des points saillants évoqués par la directrice du FMI :
"Nous prévoyons une croissance mondiale en territoire positif, mais seulement à 3% cette année et à 2,9% en 2024. Nous prévoyons que la croissance restera faible à moyen terme. Nous sommes confrontés à des divergences croissantes dans les fortunes économiques.
"Les chocs successifs depuis 2020 ont fait baisser la production mondiale de 3.600 milliards de dollars cette année. Cette perte est inégalement répartie. Alors que les États-Unis ont déjà retrouvé leurs niveaux d’avant la pandémie, ce n’est pas le cas de la plupart des autres pays du monde. Au départ, ces pays disposaient d’une marge de manœuvre très limitée, il leur était donc difficile de protéger les citoyens et l’économie.
"L’inflation est en baisse mais reste supérieure aux niveaux cibles dans de nombreux pays, de sorte que les taux d’intérêt devront rester élevés pendant plus longtemps, ce qui ajoutera un fardeau supplémentaire à une croissance déjà anémique.
"Quelles devraient être nos priorités politiques ? Nous nous concentrons d’abord sur la victoire dans la lutte contre l’inflation. Il s’agit de protéger les personnes et les personnes les plus vulnérables. Deuxièmement, nous devons préserver la stabilité financière. Une supervision financière stricte est essentielle. Troisièmement, après une période d’augmentation des dépenses publiques, le moment est venu de ménager une marge budgétaire afin que les pays puissent réagir aux chocs futurs, réaliser des investissements vitaux et réduire leur dette. Cela signifie une politique budgétaire plus stricte et mieux ciblée, une redéfinition des priorités en matière de dépenses et une mobilisation des recettes intérieures, en particulier dans les pays à faible revenu. Quatrièmement, nous devons stimuler la croissance à moyen terme. Aujourd’hui, nous n’avons tout simplement pas la croissance dont nous avons besoin pour nous remettre des impacts des chocs.
"Des réformes judicieusement planifiées peuvent avoir un impact important à court terme, augmentant la production jusqu’à 8% sur 4 ans dans de nombreux pays.
"Hier, nous avons publié les principes de Marrakech pour la coopération mondiale. Nous visons à mettre la solidarité en action en augmentant notre capacité à soutenir les membres à faible revenu. Je suis heureuse de vous annoncer que 40 pays membres nous aident désormais à nous rapprocher de nos objectifs de collecte de fonds pour le fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance, qui accorde des prêts à 0% aux pays à faible revenu.
"Nous obtiendrons également le montant total des 40 milliards de dollars déjà promis par les donateurs à notre nouveau fonds pour la résilience et la durabilité afin d’aider les pays vulnérables à revenu faible ou intermédiaire qui souffrent du changement climatique. Ensuite, en faisant avancer les discussions sur l’augmentation des ressources du trimestre permanent du FMI, dans le but de trouver un accord d'ici la fin de cette année."
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