“Bank Al-Maghrib a amélioré la situation financière, monétaire, et a maintenu la solidité du secteur bancaire” (Azour)
Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI), a tenu une conférence de presse ce 12 octobre sur les perspectives économiques dans la région du Moyen-Orient et de l’Asie centrale.
Dans la région MENA, Jihad Azour a notamment relevé que la croissance ralentit en raison de nombreux facteurs liés aux effets combinés de politiques plus strictes, de réduction de productions et de tensions politiques.
"Nous anticipons des prévisions de croissance du PIB réel à 2% cette année, soit une révision à la baisse de 1,1 point de pourcentage par rapport à notre prévision précédente. La croissance s’accélérera pour atteindre 3,4% à mesure que certains de ces facteurs s’atténueront", souligne Jihad Azour.
Cependant, l’inflation ralentit dans la région MENA. Hors Soudan et Égypte, l’inflation moyenne dans la région devrait culminer à 13,4% cette année avant de ralentir à 9,7% en 2024.
Se prémunir contre les chocs futurs est une priorité
Pour Jihad Azour, les priorités des pays de la région sont la stabilité monétaire et l’assainissement budgétaire avec la constitution de réserves pour faire face à des chocs éventuels. "Les décideurs politiques sont confrontés à des choix difficiles. La stabilité des prix devrait rester au centre de la politique monétaire. Là où les pressions inflationnistes restent élevées, la politique monétaire devrait rester restrictive jusqu’à ce que les signes d’une désinflation durable soient bien établis. Lorsque l’inflation est revenue à son objectif, tout assouplissement politique doit être effectué avec prudence", explique-t-il.
Et de poursuivre : "Les efforts d’assainissement budgétaire devraient se concentrer sur la constitution de réserves, en particulier dans les marchés émergents et les économies ayant des dettes et des besoins de financement élevés. Nos perspectives montrent que le séquençage et le conditionnement stratégique des réformes peuvent amplifier le développement de la croissance."
Par la suite le directeur du département Moyen-Orient s’est prêté aux questions-réponses avec les journalistes. Il s’est notamment penché sur la bonne résilience du Maroc face aux chocs externes rencontrés depuis 2020.
Le Maroc met tout en place pour être résilient face aux chocs
Jihad Azour a répondu à plusieurs questions de journalistes marocains durant la conférence, notamment sur l’aptitude du Maroc à faire face à ces chocs exogènes qui mettent son économie à rude épreuve.
Il rappelle que depuis 2020, la multiplication des chocs économiques a mis la pression sur les économies émergentes du monde entier. Mais le Maroc tire globalement bien son épingle du jeu. "Depuis la pandémie, nous avons approuvé un financement de 34 milliards de dollars en faveur de 15 pays du Moyen-Orient et d’Asie centrale. Le Maroc est récemment devenu le premier pays de la région MENA à obtenir un financement dans le cadre du mécanisme de résilience et de durabilité (Resilience and Sustainability Fund, ndlr), qui fournit un financement à long terme pour renforcer la résilience économique en soutenant les réformes politiques."
Le Maroc a mis en place des politiques efficaces prudentes pour faire face à ces chocs. Cela est naturellement passé par la politique monétaire. "La politique économique doit être intégrée. En matière de politique monétaire, le Maroc a réussi à gérer ces politiques, notamment en matière de gestion de l’inflation. L’objectif principal de la politique monétaire est de maintenir la stabilité des prix. Au cours des dernières années, et malgré les chocs, BAM a réussi à améliorer la situation financière et monétaire et à maintenir la solidité du secteur bancaire", explique Jihad Azour.
Cependant, la prudence reste de mise et un relâchement monétaire ne devrait pas intervenir trop tôt pour ne pas voir de résurgence apparaître. "Les décideurs politiques sont confrontés à des choix difficiles. La stabilité des prix devrait rester au centre de la politique monétaire. Là où les pressions inflationnistes restent élevées, la politique monétaire devrait rester restrictive jusqu’à ce que les signes d’une désinflation durable soient bien établis. Lorsque l’inflation revient à son objectif, tout assouplissement politique doit être effectué avec prudence", a enfin souligné Jihad Azour.
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