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ECONOMIE Contre l'inflation, de nouvelles hausses du taux directeur pourraient être nécessaires (FMI)

Le 28 janvier 2023 à 19h06

Modifié 28 août 2023 à 12h56

Tablant sur un taux d’inflation de 4% en 2023, les experts du FMI estiment que Bank Al-Maghrib devrait resserrer sa politique monétaire en augmentant davantage son taux directeur. Voici l’argumentaire de l’institution financière.

Dans son rapport annuel sur le Maroc publié le mardi 24 janvier, le Fonds monétaire international (FMI) se félicite du resserrement de la politique monétaire menée par Bank Al-Maghrib en 2022, à travers la hausse de 100 points de base du taux directeur, en deux temps (50 points en septembre et 50 points en décembre).

Mais contrairement aux prévisions du gouvernement qui table sur un retour à la normale de l’inflation en 2023 autour de 2%, les experts du FMI prévoient une inflation toujours plus haute, à un taux de 4%. Le retour à une situation normale n’est prévu par le staff du FMI qu’en 2024, avec une inflation à 2,5%, et ce, malgré la levée programmée des subventions sur le gaz butane, le sucre et la farine.

Les conditions d’une inflation plus élevée sont toujours présentes

Si l’optimisme du gouvernement résulte des prévisions de relâchement des prix des matières premières et de l’impact de la hausse déjà réalisée sur le taux directeur en 2022, l’équipe du FMI, elle, estime que les pressions inflationnistes ne se dissiperont pas de sitôt.

Et ce, pour deux principales raisons, explique-t-elle.

D’abord, le risque toujours présent d’une aggravation des retombées de la guerre en Ukraine qui pourraient produire une plus grande volatilité des prix.

Ensuite, le risque d’un resserrement encore plus rigide de la politique monétaire aux Etats-Unis et dans la zone euro pourrait aggraver davantage les conditions financières et produire des pressions sur le dirham (risque de dépréciation). Ce qui pourrait alimenter encore plus l’inflation, estime le FMI.

L’inflation, en somme, s’installera plus longtemps que prévu.

"Pour lutter contre une inflation élevée, il faudra des taux d’intérêt plus élevés. L’évolution future de politique monétaire à court terme dépendra des données sur l’inflation, les anticipations d’inflation et les évolutions des taux de change. Pourtant, de l’avis du personnel (du FMI), ramener l’inflation à environ 2% d’ici la fin 2024 (comme prévu actuellement dans le scénario de référence) nécessitera de nouvelles augmentations du taux directeur", affirment les experts dans le rapport.

"Une fois que l’inflation aura baissé et que l’incertitude actuelle se sera dissipée, BAM devrait effectuer la transition vers un régime cadre de ciblage de l’inflation avec un taux de change plus flexible", ajoutent-ils.

BAM se dit prête à de nouvelles hausses de taux si nécessaire

De leur discussion avec le ministère des Finances et Bank Al-Maghrib, les experts du FMI rapportent que les autorités marocaines n’excluent pas la nécessité de prendre d’autres mesures plus vigoureuses pour juguler l’inflation ; mais ils soulignent que cela dépendra des données qui seront constatées au fil du temps.

"Les autorités ont souligné que la meilleure contribution que la politique monétaire pourrait fournir à l’activité économique au Maroc est d’assurer la stabilité des prix, et que la Banque centrale était fermement déterminée à atteindre cet objectif. A l’avenir, les futures décisions de politique monétaire seront dépendantes des données, notamment sur les résultats et les attentes en matière d’inflation", peut-on lire dans le rapport du FMI.

Cela étant dit, les autorités marocaines semblent moins en accord avec le FMI sur leur position concernant le taux de change. "Les autorités ont minimisé le rôle joué par le différentiel de taux d’intérêt dans la conduite du dirham, compte tenu de la part des flux volatils d’investissement de portefeuille et du contrôle des capitaux sur les résidents au Maroc. Elles avancent que les pressions à la dépréciation devraient s’atténuer en 2023 avec le rétrécissement du déficit compte courant."

"Les autorités partagent le point de vue du personnel (du FMI) selon lequel une inflation et une incertitude élevées plaident pour la transition vers la phase finale du régime de ciblage de l’inflation, et se sont engagées à poursuivre le travail préparatoire qui assurerait une transition en douceur lorsque les conditions deviendront plus favorables", rapporte le staff du FMI.

Si la Banque centrale se dit prête à relever de nouveau son taux directeur pour faire face aux pressions inflationnistes, le passage vers une politique de ciblage de l’inflation, qui nécessite une libéralisation encore plus forte du dirham, n’est pas pour demain, comme le laisse entendre la réponse de Bank Al-Maghrib au FMI.

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