AA 2023 Les challenges du secteur pharmaceutique africain selon Lamia Tazi (Sothema)

Le 9 octobre, Lamia Tazi, PDG du groupe Sothema, est revenue sur les challenges qui se dressent face au continent africain dans le domaine pharmaceutique et l’importance de ce dernier, particulièrement depuis la crise Covid.

Ella a notamment expliqué les fondements de la bonne performance du Maroc dans ce domaine et la façon dont Sothema a su se développer malgré les contraintes que connaît le continent dans le domaine pharmaceutique. Citations.

"Le secteur de la santé était sous pression après le Covid et nous avons vu que les pays qui n’avaient pas d’industrie pharmaceutique ont rencontré des obstacles importants pour ramener des médicaments aux populations. Le Maroc a la chance d’avoir une industrie présente depuis des décennies, grâce à la vision du souverain Hassan II."

"Nous avons désormais 50 entreprises qui fabriquent des produits pharmaceutiques localement au Maroc et plus de 70% de la demande est fabriquée au Maroc. Malheureusement, ce n’est pas le cas de tous les pays du continent."

"Le royaume est monté progressivement en compétences à travers les importations puis le transfert de compétences qui s’est opéré avec les Big Pharma et leurs produits. Malheureusement, avec la mondialisation, les transferts de compétences ont été limités car l’Afrique consomme 1% des médicaments du monde, donc ce n’est pas considéré comme stratégique par les Big Pharma. A partir des années 90, les transferts de compétences se sont donc arrêtés."

"Nous voyons des entreprises marocaines prendre leur destin en main en produisant des génériques elles-mêmes. Nous voyons des challenges, notamment le prix des nouveaux médicaments et la difficulté de la R&D, et à cause des brevets, nous ne pouvons pas obtenir les dernières molécules en Afrique. Le gros challenge, c’est donc désormais de pousser pour avoir ces molécules disponibles pour les patients [africains] à un prix raisonnable."

"Sothema a eu la chance de bénéficier de licences de la part de grands laboratoires pendant plus de 30 ans et de transferts de technologies, et de commercialiser leurs produits au Maroc et dans la région. Nous avons également pu développer nos propres gammes, notamment les produits oncologiques et le diabète, et nous exportons en Afrique désormais. Sothema investit dans des usines au Sénégal et nous comptons nous développer davantage sur le continent."

"Nous avons besoin au Maroc de plus de formation pour le capital humain dans le domaine de la médecine, de la pharmacie et de l’ingénierie, particulièrement pour le middle management. Il faut préparer la prochaine génération de médicaments, avec l’arrivée de l’IA, des biotech... Les données sont aussi importantes ; celles relatives au secteur pharmaceutique africain doivent être suivies pour assurer un meilleur suivi des patients."

Intervention de Lamia Tazi à la 13e minute.