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AA 2023 Les bailleurs de fonds sont intéressés par les projets régionaux et inspirés par la belle expérience marocaine (Bouaida)

Le 13 octobre 2023 à 18h10

Modifié 13 octobre 2023 à 18h50

Au micro de Médias24, à Marrakech, Mbarka Bouaida, présidente de l’Association des régions du Maroc et du conseil régional de Guelmim-Oued Noun, explique entre autres le soutien que les institutions financières internationales peuvent apporter aux régions en matière de financement et d’assistance technique. Elle a aussi abordé plusieurs sujets inhérents au développement de la région Guelmim-Oued Noun.

La recherche et l’accès au financement sont deux volets importants pour les régions qui travaillent déjà directement avec les institutions financières internationales. Certaines régions du Maroc collaborent avec la Société financière internationale (membre du groupe de la Banque mondiale) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Au cours de cet entretien, Mbarka Bouaida, présidente de l’Association des régions du Maroc (ARM) et du conseil régional de Guelmim-Oued Noun, apporte un éclairage sur plusieurs aspects en lien avec la région qu’elle préside, notamment les projets susceptibles d’être financés grâce au PPP et le développement du secteur des énergies renouvelables.

Médias24 : Quel bilan pouvez-vous dresser au terme du quatrième jour des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale ?

Mbarka Bouaida : Les deux institutions de Bretton Woods ont pris la bonne décision de maintenir les assemblées annuelles à Marrakech. Nous sommes au quatrième jour de cet évènement international et de l’avis général, le Maroc a en réussi l’organisation. Les débats sont intenses et pertinents.

A cela s’ajoute une convergence d’ensemble sur la nécessité d’aller vers des solutions unifiées, adaptées et communes afin de juguler des problématiques communes, notamment le changement climatique et ses conséquences. Les assemblées annuelles représentent également une tribune pour les acteurs marocains afin de mieux expliquer à la communauté financière internationale les réalisations et les ambitions du Royaume ainsi que la vision stratégique de SM le Roi Mohammed VI.

- Quelles peuvent être les retombées de ce genre d’événement planétaire pour les 12 régions du Royaume que vous représentez en tant que présidente de l’Association des régions du Maroc ?

- Il faut savoir qu’historiquement, le Maroc entretient de bonnes relations avec les institutions financières internationales, notamment le FMI et la Banque mondiale. Aujourd’hui, notre pays évolue sur plusieurs chantiers dont celui de la décentralisation, portée par le projet de la régionalisation avancée qui suppose que les régions deviennent maîtres de leur développement économique et social.

Depuis 2015, les lois marocaines ont accordé aux conseils régionaux davantage de compétences propres en matière de développement socioéconomique. Un transfert de pouvoir s’est opéré de l’administration centrale vers les régions. On assiste également au renforcement du rôle de l’élite politique dans les régions. Celle-ci a davantage de responsabilités, ce qui est de bon augure pour l’accompagnement des transformations majeures à l’échelle régionale.

La recherche et l’accès au financement sont deux volets cruciaux pour les régions qui travaillent déjà directement avec les institutions financières internationales.

Concrètement au Maroc, certaines régions, autorisées par la loi, travaillent avec la Société financière internationale (membre du groupe de la Banque mondiale) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). La région Guelmim-Oued Noun s’est ouverte aux institutions financières internationales afin de financer des projets et de bénéficier de l’assistance technique de celles-ci et du partage de savoir-faire avec d’autres régions du monde. La région a signé avec la SFI un accord de financement de 40 millions de dollars pour la réalisation de projets de mise à niveau urbaine et portuaire. Nous avons également dans le pipe la signature d’un accord de financement de 130 MDH avec la BERD pour la réalisation de projets d’assainissement et d’approvisionnement en eau potable. 

- La région Tanger-Tétouan Al Hoceima s’est récemment dotée d’un fonds pour le développement et l’investissement. Est-ce que ce genre de véhicule financier est intéressant et nécessaire pour le développement régional ?

- La loi organique relative à la régionalisation avancée permet aux conseils régionaux de se doter de fonds pour le développement et l’investissement. L’intérêt de ce genre de fonds réside dans le fait d’encourager et d’accompagner l’investissement privé au niveau régional. Cette belle initiative dont vous faites mention, qui en réalité relève des compétences de la région, est une action nécessaire pour accompagner l’essor du tissu économique de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

La région de Casablanca-Settat est intéressée par ce genre de fonds. La création d’un fonds visant la promotion du développement et de l’investissement est prévue par le Plan de développement régional de la région Guelmim-Oued Noun. En définitive, ce type de véhicule financier permet au tissu économique local de se développer via le financement et l’appui technique, tout en invitant d’autres investisseurs à s’implanter au niveau régional et créer ainsi plus d’emplois régionaux.   

- Les institutions internationales sont d’importants bailleurs de fonds et financeurs pour les régions. Y a-t-il eu des discussions lors de ces Assemblées, notamment de financements globaux ou spécifiques à des régions ?

- La présence des régions du Maroc aux assemblées annuelles est importante. D’ailleurs, en marge de l’évènement international, une rencontre réunissant le ministre de l’Investissement, Mohcine Jazouli, les présidents des 12 régions du Maroc et les bailleurs de fonds, a été organisée. L’objectif de cette réunion était, entre autres, d’expliquer aux bailleurs de fonds la régionalisation avancée et de permettre aux présidents de région de s’exprimer sur les réalisations et les projets de leur région, tout en indiquant leur choix en matière de financement de projets locaux.

Il ressort des échanges que les bailleurs de fonds sont intéressés par les projets et inspirés par la belle expérience marocaine. 

- En mai 2023, vous suggériez au cours d’une discussion avec Médias24 que le PPP est un outil incontournable pour la réalisation des infrastructures structurantes à l’échelle régionale. Où en est la région Guelmim-Oued Noun en la matière ?

- Tout d’abord, je tiens à préciser que la région a voté son PDR en juillet 2023 et il a été visé récemment début septembre 2023 par le ministère de l’Intérieur. Le PDR constitue la feuille de route du travail du conseil régional. Ce PDR comporte certains projets devant être financés par le partenariat public-privé (PPP).

Pour ce mode de financement, nous avons dans le pipe le projet de la réalisation de la station de dessalement de Chbika (Tan-Tan) qui devrait être financé grâce au PPP. Ce projet a été présenté devant la commission PPP du ministère de l’Economie et des finances, laquelle a donné son approbation. D’autres projets en lien avec les infrastructures portuaires, les énergies renouvelables et le dessalement de l’eau de mer peuvent être financés à l’avenir grâce au PPP au niveau de la région.

- S’appuyant sur un potentiel avéré en termes d’énergies renouvelables, la région Guelmim-Oued Noun ambitionne de devenir une capitale internationale de l’hydrogène vert. Aujourd’hui, où en êtes-vous pour l’atteinte de cet objectif très ambitieux ? 

- Il est vrai que l’ambition de la région est de devenir une capitale internationale des énergies renouvelables, notamment celle de l’hydrogène vert. Pour ce faire, la région est à l’écoute des différents investisseurs potentiels. Elle prépare également l’accueil des investisseurs en investissant dans le capital humain. Une série de conventions ont été signées avec le ministère de l’Enseignement supérieur.

Des efforts seront déployés pour la mise en place d’instituts dédiés aux énergies renouvelables. Concrètement, nous travaillons à ce que l’Institut des mines de la région se spécialise aussi dans les énergies renouvelables. Il en est de même pour l’Ecole nationale des sciences appliquées (ENSA), sachant que la Cité des métiers et des compétences de la région aura parmi ses filières les énergies renouvelables. L’autre chantier à même de faciliter l’atteinte de l’objectif précité est la réalisation des zones d’activité économique.

Le PDR de la région prévoit de surcroît la réalisation d’un cluster dénommé "GON H2 Valley" visant à regrouper tous les projets pilotes relatifs à l’hydrogène vert et aux énergies renouvelables. En d’autres termes, un espace est dédié aux investisseurs désirant mener des projets tests en la matière et susceptibles d’être déployés à grande échelle dans la région voire ailleurs.

Ceci dit, la véritable valeur ajoutée au niveau local se situe au niveau des créations d’emplois. Nous incitons les investisseurs à s’inscrire dans une dynamique d’économie intégrée en matière d’énergie renouvelable. Ce qui suppose le développement de l’amont et l’aval de la chaîne de valeur.

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