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ECONOMIE FMI : voici le scénario défavorable qui pourrait conduire le Maroc à tirer sur la ligne de crédit modulable

Le 26 avril 2023 à 17h53

Modifié 28 août 2023 à 12h58

Les experts du FMI sont d'avis que l'accès du Maroc à la Ligne de crédit modulable, d’un montant d’environ 5 milliards de dollars, pourrait fournir une assurance suffisante contre un scénario plausible de risque très défavorable à l’économie nationale.

Dans le cadre de la Ligne de crédit modulable (LCM) formulée par le Maroc, plusieurs documents ont été rendus publics le 24 avril 2023 par le FMI. Le document préparé par une équipe de l’institution de Bretton Woods, dans le sillage de la tenue du conseil d'administration du 3 avril 2023, aborde plusieurs aspects, dont les conditions d'accès à la LCM dans un scénario défavorable à l’économie nationale.

Le FMI a approuvé un accord de deux ans en faveur du Maroc au titre de la LCM, d'un montant d'environ 5 milliards de dollars

"Si les risques extérieurs s'estompaient, les autorités marocaines envisageraient de sortir de l’accord de la LCM, conformément à leur stratégie consistant à considérer l'utilisation de l'instrument comme temporaire", expliquent les experts de l’institution.

L’assurance contre un scénario défavorable

La  publication précitée mentionne que le personnel du FMI est d'avis qu'un niveau d'accès d'environ 417% du quota (c'est-à-dire les 5 milliards de dollars accordés) pourrait fournir une assurance suffisante dans un scénario plausible de risque très défavorable au Maroc.

Selon les auteurs du rapport, le scénario défavorable suppose une aggravation des conditions économiques mondiales et une nouvelle sécheresse en 2024. Une situation propice à l’accroissement des importations de produits alimentaires. "Si ce scénario devait se matérialiser, une croissance plus faible des partenaires commerciaux et une hausse des prix ralentiraient l'activité économique et détérioreraient la position extérieure du Maroc au cours des deux prochaines années", précise le document.

Dans ce scénario, il ressort des projections des experts de l’institution internationale que le Maroc connaîtrait une faible croissance du PIB d'environ 0,5% en 2023 et 2024. Le déficit du compte courant passerait d'environ 4,25% du PIB en 2022 à environ 8,5% du PIB en 2023 et 2024, reflétant principalement une contraction des exportations de biens et des recettes touristiques. "En raison de la plus faible demande mondiale (principalement d'Europe), le volume des exportations de biens se contracterait d'environ 10% en 2023 et 2024, par rapport au scénario de référence", explique t-on du côté de l’entité basée à Washington.

Fort ralentissement des ventes à l’étranger

"Malgré l'augmentation du prix des phosphates, la valeur globale des exportations de marchandises chuterait d'environ 7 milliards de dollars cumulativement sur les deux années", indique-t-on. Dans l’hypothèse d’un scénario désavantageux pour l’économie nationale, les experts du FMI avancent que les volumes d'importation chuteraient d'environ 7% au cours des deux années par rapport au scénario de référence. Ce qui reflète la compression des importations due à la baisse de la demande (malgré l'augmentation des importations alimentaires due à la sécheresse en 2024), même si le nouveau choc des termes de l'échange ferait que la valeur globale des importations de biens resterait globalement inchangée par rapport à la ligne de base.

Toujours dans le cadre de ce même scénario préjudiciable, la baisse des entrées nettes de capitaux (en particulier les IDE et les emprunts extérieurs) augmenterait les besoins de financement extérieur du Royaume.

Contraction des entrées  d’IDE

Dans le scénario indiqué, une croissance plus faible dans la zone euro pénaliserait les IDE destinés au Maroc.

Ainsi, selon les spécialistes du FMI, les IDE diminueraient d'environ 35% et 30% en 2023 et 2024 par rapport au scénario de référence, représentant en moyenne 0,8% du PIB sur les deux années (contre 1,2% en moyenne sur 2017-2021). L'accès aux marchés internationaux deviendrait plus difficile, avec une plus grande incertitude et des coûts de financement mondiaux plus élevés.

"Dans ce contexte, le secteur public pourra refinancer environ 150% des obligations arrivant à échéance en 2023-2024 (contre 280% dans le scénario de référence)", est-il mentionné. Les experts de l’institution internationale font savoir que les emprunts nets du secteur privé resteraient stables en pourcentage du PIB en 2023-2024, contre 0,4% dans le scénario de référence. Pour leur part, les autres collectes nettes demeureraient à des niveaux proches de la moyenne des trois dernières années (environ 0,25% du PIB).

En résumé, les experts internationaux expliquent que dans ce contexte (scénario défavorable), la LCM peut permettre de couvrir le déficit de financement extérieur tout en maintenant le niveau des réserves internationales.

Le FMI accorde un crédit modulable de 5 milliards de dollars au Maroc

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