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AA 2023 Les fondamentaux économiques du Maroc lui donnent de la résilience face aux chocs externes (Zaoui)

Le 11 octobre 2023 à 14h23

Modifié 11 octobre 2023 à 14h23

Membre d'un prestigieux panel durant les AA2023, le banquier d'affaires Michael Zaoui est revenu pour Médias24 sur l'aptitude du Maroc à faire face aux chocs économiques, notamment grâce à ses fondamentaux financiers et sa politique monétaire.

En marge de la seconde journée des AA2023 le 10 octobre, un panel s'est exprimé sur l'enjeu de savoir gérer les chocs systémiques pour favoriser la stabilité économique.

Ce panel était notamment composé de Kristalina Georgiva, directrice du FMI, Nadia Fettah Alaoui, ministre des Finances du Maroc, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, Michael Zaoui, fondateur associé, Zaoui & Co, et Tidjane Thiame, président exécutif de Freedom Acquisition Corporation.

En marge de cette conférence, Médias24 a pu s'entretenir avec Michael Zaoui, banquier d'affaires reconnu et spécialiste des fusions-acquisitions, ancien membre de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD). Ce dernier est revenu sur les raisons permettant au Maroc de naviguer dans les périodes de crise avec résilience, et sur l'intérêt de maîtriser sa politique monétaire en temps d'inflation.

Médias24 : Vous avez beaucoup parlé des différents chocs sur l’économie mondiale et le fait qu’ils seront de plus en plus récurrents. Le Maroc n’échappe pas à la règle. Quel est le regard que vous portez sur l’économie marocaine après les chocs du Covid et, plus récemment, du séisme ?

Michael Zaoui : Je pense qu’il ne faut jamais sous-estimer le fait que le Maroc fait partie d’un monde qui est très connecté et dans lequel les crises se propagent à très grande vitesse. À partir de là, il y a des solutions globales et spécifiques.

La seconde constatation que je ferai, c’est que le Maroc, que j’ai beaucoup étudié avant et pendant le Covid, grâce aux travaux de la Commission sur le Nouveau Modèle de développement, a bénéficié de deux choses particulièrement importantes. La première, c’est la stabilité monétaire du pays, l’existence de réserves de devises, le fait qu’à l’époque il possédait son Investment Grade, le fait que dans l’ensemble, la politique monétaire avait placé le pays dans un état de solidité qui lui a permis d’avoir une marge de manœuvre notable. C’est une preuve de grande prévoyance prudentielle. On peut la critiquer dans les bons moments, mais dans de tels moments de crise, on mesure la réalité des choses.

Concernant le séisme, la réaction des autorités a été exceptionnelle. Nous avons eu des événements, d’une part à l’échelle mondiale, et de l’autre, à l’échelle locale, qui ont démontré une capacité de réaction, de résolution et de gouvernance.

 

- L’inflation a également été un affront économique pour le pays. Le FMI a rappelé ce matin même l’importance de ne pas relâcher trop vite ce resserrement. Partagez-vous cette vision et comment voyez-vous ce processus évoluer au Maroc pour regagner des niveaux d’inflation pré-crise ?

- Là encore, l’inflation ne s’est ni déclenchée, ni limitée à notre pays. Nous en subissons les effets avec la hausse des matières agricoles, la hausse du prix des énergies, etc.

Il est important de ne pas attribuer la responsabilité de tel ou tel phénomène économique, monétaire ou financier à une seule partie, quand la réalité est bien plus complexe que cela. Il s’avère que j’étudie les cycles et la théorie économique, et l’inflation que nous connaissons est certes importante, mais quand on regarde la perspective historique, notons que l’inflation qui a suivi les deux chocs pétroliers des années 1970 était un multiple de celle-là.

Dans les pays avec des marchés de capitaux développés, les émissions d’obligations se faisaient autour de 14%, ce sont des chiffres que l’on ne peut même pas concevoir aujourd’hui. Les autorités ont eu raison ici et ailleurs de s’y attaquer tout de suite pour éviter que cela monte à 12% ou 14% comme par le passé.

Les résultats sont déjà probants, et c’est dû à beaucoup de choses, notamment la force et la capacité d’intervention des banques centrales, la disponibilité de l’information, etc. Donc je ne pense pas que l’on retrouvera des niveaux comme ceux que nous avons observés par le passé.

Je souscris entièrement à ce qui a été dit par madame Lagarde lors de la conférence, qui pointe l’importance cruciale de l’inflation, car cela détermine énormément de choses qui impactent le pouvoir d’achat, les prix et les décisions économique des ménages et des entreprises. Cela peut être extrêmement néfaste pour une société, et il est primordial de continuer d’en faire la priorité.

Portrait. Michael Zaoui, le banquier d’affaires de la commission sur le modèle de développement

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