Le regard de Tarik Senhaji, directeur de la Bourse de Casablanca sur l’événement FMI-Banque mondiale

| Le 9/10/2023 à 17:05
En marge de l’ouverture des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, Médias24 s’est entretenu avec le directeur de la Bourse de Casablanca et a recueilli sa vision d’un tel événement dans le Royaume. Avec des investissements grandissants à venir dans le pays, il évoque le rôle clé de la bourse et des marché financiers.

Ce lundi 9 octobre marque le démarrage des Assemblées annuelles 2023 (AA2023) du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM).

En fin de matinée, l’ouverture de la cérémonie a été marquée par une conversation entre Kristalina Georgiva, directrice du Fonds monétaire international (FMI), Nadia Fettah, ministre des Finances, et Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib. Ces derniers ont évoqué les grandes réformes menées dans le pays, et le fruit des collaborations avec le FMI en faveur du développement du Royaume. Ils sont également revenus sur les grands chantiers et investissements à venir dans le sillage de la reconstruction des zones sinistrées par le séisme d’Al Haouz.

À l’issue de cette conférence, Médias24 s’est entretenu avec Tarik Senhaji, directeur de la Bourse de Casablanca. Il a partagé son sentiment face à l'organisation d’un tel événement au Maroc, et les perspectives qu’il peut ouvrir.

Médias24 : Quel est votre sentiment à la suite de la cérémonie d’ouverture des AA2023 en présence de grands dirigeants, et que signifie-t-elle, selon vous, pour le Maroc ?

Tarik Senhaji : Personnellement, j’ai eu la chance de travailler trois ans pour le groupe de la Banque mondiale, de 1997 à 2000, à Washington. J’ai eu l’occasion d’assister à certaines assemblées annuelles, mais aussi de comprendre ce que ces évènements signifient pour une institution telle que le FMI ou la Banque mondiale, notamment pour les pays qui y sont actionnaires. Je me félicite énormément que le Maroc organise cette conférence, qui est la première depuis cinquante ans en Afrique.

Cette conférence intervient quelques semaines après le séisme d’Al Haouz, et le Royaume démontre une incroyable performance ; celle d’avoir la capacité de maintenir cet événement. Le Maroc a également renvoyé une image forte, avec une solidarité mondiale incroyable. Après l’annonce de la Coupe du Monde, le pays a également résonné à l’échelle globale ; donc avoir cette séquence, et cette semaine des AA2023 qui intervient dans ce contexte, c’est une aubaine et un véritable tour de force. Le Maroc fait parler de lui et montre son ambition, sa solidarité, mais également son adhésion à un modèle d’inclusion économique.

Le Nouveau Modèle de développement a toujours été en faveur d’un développement économique et inclusif. Il n'y a pas de contradiction entre les deux. Comme tous les Marocains, je pense qu’il y a beaucoup d’optimisme dans la trajectoire de développement nationale, à l’horizon 2035, et également cet horizon 2030 de la Coupe du Monde. Je crois que cette vision royale de développement, nous la ressentons de plus en plus fortement sur le terrain, et c’est magnifique.

- Le wali et la ministre ont évoqué les différents chantiers auxquels va faire face le Maroc, notamment la reconstruction des régions sinistrées et les préparatifs de la Coupe du Monde 2030. Comment la bourse et le marché financier peuvent-ils ajouter leur pierre à l’édifice ?

- Il suffit de lire le Nouveau Modèle de développement pour voir que la bourse est un outil extrêmement important pour le financement du tissu économique national. Tout le monde s’accorde à dire que les entreprises marocaines n’ont pas une base de capital suffisamment forte. Donc, une véritable complémentarité existe entre le rôle du système bancaire et celui des marchés de capitaux.

Il faut également relever notre satisfaction dans le fait que notre place est la seconde au niveau continental derrière l’Afrique du Sud. Cet acquis, construit au cours des dernières décennies, doit être renforcé et dynamisé. Le développement économique du marché de la Bourse de Casablanca et le développement économique du Maroc vont de pair, et nous espérons que ces assises pourront rapprocher le système financier de l’économie réelle.

Les crises commencent lorsque le système financier se déconnecte de l’économie réelle, et inversement, l’accélération du développement sur le terrain se fait quand le système boursier intervient et est là pour accélérer les initiatives et les dynamiques sur le terrain. Le futur doit être axé sur la libération des énergies : la dynamisation du social et de l’économique à travers le système financier, et notamment la bourse.

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