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AGRICULTURE Huile de table : “le meilleur stock stratégique est de constituer un amont agricole” (Brahim Laroui)

Le 30 avril 2023 à 16h03

Modifié 30 avril 2023 à 16h03

SPECIAL SIAM. Le président de la Fédération interprofessionnelle des oléagineux du Maroc décortique, dans cet entretien accordé à Médias24, les chaînes de valeur de cette filière et son évolution au cours des dernières années.

Brahim Laroui livre son diagnostic à la lumière des récents changements fondamentaux qu’a connus le marché, à savoir : l’inflation prolongée des matières premières et la nécessité d’avoir une stratégie sécuritaire ancrée localement ou sur le plan régional.

Depuis 2020, les prix de vente des huiles de table ont augmenté, entraînant une vague d’incompréhension de la part des consommateurs. Cette situation a braqué les projecteurs sur une filière dont les ressorts étaient mal ou peu connus du grand public, notamment l’importation de 98% de l’huile brute qui entre dans la production de l’huile de table. Nous avons alors compris que l’activité de la filière des oléagineux était intimement corrélée à l’évolution des cours des graines oléagineuses sur les marchés internationaux. Et par un effet de cascade, les prix de vente des huiles de table n’échappent pas aux aléas internationaux.

Depuis la crise du Covid et ses conséquences sur les chaînes de valeur mondiales, la sécurité alimentaire est devenue un véritable enjeu. Pour la fédération de la filière oléagineuse, le défi est d’assurer la couverture de 15% des besoins nationaux, au lieu de 2% seulement actuellement. Un objectif atteignable selon Brahim Laroui, président de la Fédération interprofessionnelle des oléagineux du Maroc (Foléa), si certaines conditions sont réunies pour y parvenir.

Dans cet entretien accordé à Médias24, il revient sur les chaînes de valeur, l’impact des cours de soja à l’international sur le marché national, et l’avenir de cette filière. Il évoque également le potentiel considérable d’une huile d’olive de qualité, et la place que pourrait occuper le Maroc à l’échelle internationale grâce à ce produit. Puis notre interlocuteur nous livre son diagnostic d’un marché post-Covid complexe et avance ses recommandations pour garantir un développement serein.

Brahim Laroui justifie d’une carrière professionnelle de plus de trois décennies, passée essentiellement dans le secteur des produits de grande consommation à des postes de grandes responsabilités et de direction générale, avec un background académique en marketing et en gestion financière.

Médias24 : Depuis 2020, les prix des oléagineux ont flambé sur les marchés internationaux. Une hausse qui s’est poursuivie en 2022. C’est donc un sujet qui a pris une importance considérable ici comme ailleurs. En tant que président de la Fédération interprofessionnelle des oléagineux du Maroc, comment estimez-vous l’évolution du marché depuis le début de l'année par rapport à 2022?

Brahim Laroui : L’année 2022 a été caractérisée par une forte hausse du prix des oléagineux, au début de la guerre Russie/Ukraine, et ceci a duré pendant quelques mois. La graine de soja a atteint presque 1.900 dollars la tonne. Ce qui était un prix jamais vu. Le tournesol était quasiment introuvable. Et il se négociait, lorsqu’il était disponible, aux alentours de 1.500 dollars. Ce qui est un prix très élevé. Ceci a entraîné dans son sillage la hausse des prix d’autres sources d’huiles de table, telles que le palme ou le colza.

Sur la deuxième partie de l’année 2022, et particulièrement à partir du mois d’août, on a vu une accalmie des prix, et la tonne de soja est revenue à des niveaux aux alentours de 1.500 dollars la tonne.

Et là, depuis le début de cette année, la tonne de soja est plutôt à 1.400 dollars. De même pour le tournesol qui est revenu à des niveaux assez bas en comparaison au pic de 2022, même si les niveaux restent hauts dans l’absolu.

C’est cette accalmie qui nous a permis de faire une petite réduction de prix annoncée notamment lors des mois de Chaâbane et Ramadan.Comme 98% de l’huile consommée au Maroc est importée, nous subissons totalement les aléas externes

- Cette accalmie sur les prix devrait-elle se maintenir pour le reste de l'année ? Quelles sont vos perspectives plus généralement concernant l’évolution du marché ?

- Effectivement, nous assistons à une accalmie sur la fin de l’année 2022 et en ce début de 2023. Cela nous a tous rassurés, car les conséquences sont tout de même importantes pour tous. Cependant, comme 98% de l’huile consommée au Maroc est importée, nous subissons totalement les aléas externes.

Ces aléas sont les suivants : le cours des matières premières dont j’ai parlé précédemment, le taux de change du dollar, le fret et le packaging.

On assiste à une baisse sur les coûts du fret qui, à mon avis, va se poursuivre. Par contre, la volatilité du dollar reste très incertaine. Et il faut savoir que les cours du soja se négocient en dollar, le fret également. Le dirham est en partie indexé sur le dollar. Une variation de cette monnaie à la hausse ou à la baisse a des conséquences directes sur notre business. Les prix des packaging continuent pour leur part d’être élevés.

S’agissant de la graine de soja, nous sommes aujourd’hui dans une situation un petit peu ambiguë. Parce que nous avons d’un côté une production d’un gros exportateur, qu'est l’Argentine, qui va baisser cette année en raison d’un facteur climatique : la sécheresse. Le Brésil, qui est un autre gros exportateur, s’attend à une production record, mais le gouvernement brésilien a annoncé qu’il allait destiner une grande partie de cette production aux biocarburants. Cela ne va pas forcément aider le cours du soja disponible pour l’huile de table.

Dans ce contexte, on est dans l’attente. Mais on se prépare à une reprise à la hausse des cours par rapport à la détente observée ces derniers mois. Ce n’est pas encore certain. Mais c’est une probabilité. Je pense qu’on restera pour le début de l’année 2023 avec cette incertitude. Les niveaux des cours des matières premières sont tout de même nettement plus élevés que ce qu’ils étaient avant le Covid.

- Comme vous venez de l’expliquer, la production de l’huile de table au niveau national dépend de la conjoncture des marchés internationaux. Quel est aujourd’hui notre niveau d’importation et pour quel type de matière première ? Et qui sont nos principaux fournisseurs ?

- Pas moins de 98% de l’huile brute est importée. Nous avons une production locale de colza et de tournesol qui compte pour 1% à 2% selon les années agricoles de la production de l’huile au Maroc.

Pour répondre à vos questions, je devrais d’abord préciser qu’on peut soit importer des graines, soit de l’huile brute. Il existe au Maroc une capacité de trituration. Nous avons deux unités pour cela : une qui appartient aux Huileries du Souss Belhassan (HSB) et une autre à Lesieur Cristal. Quand vous triturez des graines oléagineuses, il y a une partie qui est de l’huile brute et une autre qui forme les tourteaux qui servent notamment à l’alimentation animale.

L’activité de trituration qui génère des tourteaux au Maroc n’est pas très rentable, du fait qu’il y a des aménagements qui permettent d’avoir une importation libre des tourteaux étrangers. Au Maroc, nous sommes spécialisés dans la trituration uniquement des graines produites localement. C’est une tendance observée ces dernières années.

Quand on parle donc d’importation, il s’agit surtout de l’huile brute. Et cette huile brute est importée directement d’Europe. Mais la graine qui a été triturée en Europe provient, dans sa grande majorité, d’Argentine. Parce que les Européens triturent des graines de soja afin de faire des tourteaux pour leurs propres besoins. Et l’huile de soja n’est pas tellement consommée en Europe. L’huile brute est revendue alors principalement en Afrique du Nord : le Maroc, l’Algérie et la Tunisie qui sont de grands consommateurs historiques d’huile de soja.

90% de la consommation d’huile de table au Maroc est faite à partir de graines de soja

- Et par rapport à la production nationale d’huile de table, quel est le niveau actuel de notre consommation et celle-ci a-t-elle évolué avec le temps?

- Pour l’huile de table, la consommation marocaine avant le Covid était à peu près de 13 kg par habitant/an.

On a observé depuis le Covid une contraction de la consommation qui s’explique bien évidemment par l’augmentation des prix, qui elle-même s’explique par l’inflation des matières premières.

Nous estimons que la consommation à fin 2022 a baissé à 11 kg par habitant. Une baisse donc d’environ 20%.

- Le soja est la principale graine utilisée pour les huiles de table au Maroc. Pourquoi ? Et quelles sont les autres graines qui peuvent constituer la matière première pour ces huiles de table ?

- Effectivement, 90% de la consommation d’huile de table au Maroc est faite à partir de graines de soja. Théoriquement, quand il est trituré, le soja donne de l’huile qui correspond assez bien au besoin en termes d’huile de table et aux habitudes alimentaires des Marocains. C’est également une graine qui présente l’avantage, au cours des vingt ou trente dernières années, d’être plutôt disponible à un bon prix.

Sur la décennie 2010-2019, la tonne de soja se vendait parfois entre 500 dollars et 600 dollars. Il faut mettre cela en contraste avec le prix actuel qui est aux alentours de 1.400 dollars. Et ce prix actuel de 1.400 dollars est celui appliqué depuis trois ans.

Nous avons également du tournesol et du colza, qui se présentent soit en tant qu’huile 100% colza ou tournesol, soit dans des mélanges. Voilà donc les trois graines principales qui entrent dans la constitution du panier des huiles de table au Maroc, en dehors bien évidemment de l’huile d’olive.

le Maroc peut prétendre à devenir le 3e ou le 4e producteur mondial d’huile d’olive, toutes catégories confondues

- Justement, qu’en est-il de la production de l’huile d’olive compte tenu du fait que le pays a l’ambition de se positionner fortement sur ce marché, et sachant que sa qualité a été par moments pointée du doigt en comparaison d’autres pays concurrents comme l’Italie par exemple ?

- L’huile d’olive au Maroc est un secteur qui est en pleine expansion. Et cela devrait continuer. Grâce aux efforts déployés dans le cadre du Plan Maroc vert, et par la nouvelle stratégie agricole nationale, "Génération Green", l’attention a été portée sur le développement de cette activité qui connaît une augmentation significative de la demande au niveau mondial.

Le Maroc, je pense, est un pays qui est très bien placé pour être un des gros players sur le marché de l’huile d’olive.

Nous sommes, en règle générale, exportateurs de l’huile d’olive lorsque nous avons une bonne année agricole. Nous venons de vivre une récolte fin 2022-début 2023 qui était dans l’ensemble assez mauvaise en raison de la sécheresse, d’une part, et des fortes chaleurs qui ont touché les vergers pendant l’été 2022, d'autre part.

S’y ajoute, malheureusement, une quantité d’eau pour l’irrigation qui était insuffisante, compte tenu des tensions hydriques subies. Mais je pense que ceci est exceptionnel. Car, nous vivons un début d’année 2023 qui est plutôt encourageant pour l’olive. Les plans de développement font que le Maroc peut prétendre à devenir le 3e ou le 4e producteur mondial d’huile d’olive, toutes catégories confondues.

Nous sommes aussi en mesure de produire de la "vierge", de l’"extra-vierge" et même de l’"extra-vierge Bio", sachant que le profil de consommation locale pour le moment est plutôt un profil d’huile "vierge" à "courante". Je pense que nous avons un potentiel assez important.

Pour la production, il y a eu des années où le Royaume a pu produire jusqu’à 170.000 tonnes. Ce qu’il faut également savoir, c’est que nous avons beaucoup de surfaces avec de jeunes plantations qui ne sont pas encore arrivées à maturité. Je pense, donc, que le Maroc devrait être capable de passer la barre des 200.000 tonnes assez rapidement.

La consommation locale est estimée annuellement entre 70.000 et 90.000 tonnes. Le Marocain consomme entre 2 et 3 kg d’huile d’olive par an. L’excédent de production est destiné naturellement à l’export.

- Depuis la crise du Covid et ses conséquences sur les chaînes de valeur mondiales, on s’est rendu compte aussi bien au niveau national qu’international de l’importance d’avoir un certain niveau de production locale s’agissant de produits alimentaires. Concernant les oléagineux, le Maroc vise à passer de 2% à 15% de couverture des besoins nationaux d’ici 2030. Cet objectif est-il atteignable selon vous ? Si c’est le cas, comment devrait-on y arriver?

- L’ambition du Plan Maroc vert, dans lequel la Foléa était partie prenante, était d’augmenter la production des oléagineux. L’objectif a été partiellement atteint puisque, certaines années, nous avons réussi à produire entre 30.000 et 40.000 tonnes de graines oléagineuses par an. Malheureusement, nous n’avons pas réalisé totalement l’objectif sur la période du Plan Maroc vert, notamment celui d’arriver à 80.000 ha emblavés pour les oléagineux.

Aujourd’hui, nous sommes dans une situation où il y a deux changements fondamentaux par rapport aux années précédentes. Le premier, c’est celui que nous venons d’évoquer, à savoir le fait que nous assistons à une inflation prolongée des matières premières, qui s’inscrira probablement dans la durée. En tout cas, il faut se préparer à ce scénario. Dans cette situation, il est tout à fait normal que les autorités et les professionnels se penchent sur la viabilité du développement d’un secteur amont propre, qui entre dans le cadre de la souveraineté alimentaire.

La deuxième chose qui a changé, c’est qu’on s’est rendu compte, à la suite de la crise du Covid et des derniers événements géostratégiques, qu’une dépendance excessive sur des fondamentaux agroalimentaires peut à tout moment être perturbée par un conflit ou par un aléa quelconque. D’où la nécessité d’avoir une stratégie sécuritaire qui soit la plus ancrée localement ou sur le plan régional.

Dans ce contexte, la Foléa, avec le plan Génération Green, se penche à nouveau sur la question de savoir ce qu’il faut faire pour augmenter notre taux de couverture qui est actuellement de 2% et l’amener à 15%.

C’est un chiffre ambitieux et atteignable. Il nécessite, par ailleurs, la prise en compte des éléments économiques, ainsi que sociaux, qui entrent dans la chaîne de valeur. Je m’explique : lorsque le cours mondial est normal, la production locale de graines oléagineuses est une activité qui n’est pas directement rentable. Elle nécessite de la part des professionnels et de l’État une intervention sous forme de subvention. Cette subvention doit être inscrite, régulière et prévisible.

Au cours de la période du Plan Maroc vert, du fait de la décision de 2001 de libérer le secteur des huiles, il n’y avait pas de subvention inscrite dans la loi de finances de façon automatique pour les oléagineux. Ce qui nous a amenés à faire une intervention toujours en cours de cycle. Malheureusement, celle-ci a prouvé qu’elle générait de l’hésitation par rapport aux agriculteurs qui souhaitaient être rassurés avant le début d’une campagne, plutôt que de vivre avec le stress de l’incertitude.

Entre les deux usines déjà citées, nous sommes capables de triturer jusqu’à 500.000 tonnes de graines. Ce qui nous permettrait d’assurer plus de 20%, voire 25% du besoin alimentaire en huile de table.

Maintenant, fixons-nous des objectifs réalistes. Pour 2030, il faudrait que nous puissions parvenir à 15% en couverture propre. La Foléa vient d'achever une étude sectorielle, économique et sociale, qu’on a appelé le Livre blanc de l’oléagineux, qui étudie l’historique, fait un diagnostic et propose des solutions économiques pour relancer cette filière.

Nous y croyons et nous comptons, sur la base de cette étude, entamer en toute sérénité les discussions avec le ministère de l’Agriculture, et de façon plus élargie avec les départements du Commerce, de l’Intérieur et des Finances. Ce sera une initiative qui permettra de pérenniser une population rurale grâce à des activités lucratives et, en même temps, nécessaires à la souveraineté alimentaire.

- Qu’en est-il de l’avancement du contrat-programme ?

- Les discussions sont en cours. Le contrat-programme va permettre justement d’avoir ces discussions sur une base factuelle concernant l’interprofession que nous représentons. Notre souhait est d'aboutir à un accord définitif très prochainement.

Il faut veiller aujourd'hui à avoir une production qui tienne compte du stress hydrique, avec des variétés de semences qui soient adaptées au climat et au terroir marocain

- Du milieu des années 1980 jusqu’en 1991, les performances ont été importantes pour la filière oléagineuse. À partir du début des années 2000, la production a régressé à la suite de la libération générale de la filière. Le Maroc pourra-t-il un jour retrouver ses niveaux de production d’antan ou même faire mieux ?

- Vous avez raison. Dans les années 1980, le Maroc produisait annuellement entre 200.000 et 250.000 tonnes d’oléagineux, principalement du tournesol. Mais replaçons les choses dans le contexte de l’époque. Tout d’abord, la pluviométrie et les ressources hydriques étaient légèrement supérieures. Et, d’autre part, le secteur était protégé par l’État et subventionné.

La totalité de la chaîne avait un intérêt direct à promouvoir l’existence d’un amont oléagineux. A partir de 2001, le secteur a été totalement libéré. Et sur la période 2001-2020, l’importation d’huile brute de soja se faisait à des conditions assez favorables en termes de prix. Ce qui a certainement réduit la vigilance de chacun quant aux enjeux de souveraineté alimentaire.

Donc, aujourd’hui, nous sommes dans une situation où il faut veiller à avoir une production qui tienne compte du stress hydrique, avec des variétés de semences qui soient adaptées au climat et au terroir marocain. Les régions les plus propices à ce genre de cultures sont le Gharb, le Nord et le centre du pays autour des plaines de la Chaouia.

Il faut également, compte tenu du fait que l’activité est déréglementée, entreprendre une stratégie d’incitation des agriculteurs de manière permanente pour atteindre entre 100.000 et 150.000 ha d’emblavement annuel.

- Les agriculteurs sont-ils intéressés par la reprise de cette activité abandonnée il y a maintenant plus de vingt ans?

- Oui, ça les intéresse dès lors qu’il y a une rentabilité visible, un accompagnement et un encadrement technique que nous assurons à la Foléa, via l’agrégation. Et aussi parce que la culture de l’oléagineux a la particularité de contribuer de façon naturelle à l’enrichissement de la terre lorsqu’il y a des rotations de cultures. Les terres qui sont régulièrement utilisées pour des céréales gagnent à avoir un assolement oléagineux pendant un cycle.

Compte tenu de l’importance de la culture céréalière au Maroc, si l'on peut consacrer de façon structurée une partie de l’assolement à l’oléagineux, nous pourrons atteindre nos objectifs. Mais le facteur rentabilité pour l’agriculteur doit être aussi clair et aussi visible qu’il l’est, par exemple, pour la betterave à sucre ou pour les céréales.

- La réflexion autour de la sécurité alimentaire a imposé l’idée de la constitution d’une réserve alimentaire stratégique. Qu’en est-il d’une réserve stratégique des oléagineux ?

- Je pense que la meilleure réserve stratégique, la plus adéquate et la plus rationnelle d’un point de vue financier, logistique et alimentaire, est d’avoir un amont agricole suffisant. Si nous sommes en mesure d’avoir entre 100.000 et 150.000 ha régulièrement utilisés en culture annuelle pour le colza, et en culture de printemps pour le tournesol, nous aurions 15% de notre consommation nationale annuelle en stock, dans les champs.

Acheter de l’huile et la stocker, c’est quelque chose qui est réalisable moyennant des investissements, un très grand coût, mais avec beaucoup de risques. Parce que comme vous l’avez vu, les aléas mondiaux font qu’il y a des rotations et des évolutions importantes des cours.

Notre recommandation est donc claire concernant ce sujet : il s’agit d’avoir un stock stratégique constitué par un amont agricole qui pourrait contribuer jusqu’à 15% du besoin de consommation nationale.

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