Dossier Cet article est issu du dossier «Agriculture : Souveraineté et durabilité deux enjeux conciliables ?» Voir le dossier

AGRICULTURE Précipitations en berne et réserves des barrages en baisse

Le 18 avril 2023 à 17h04

Modifié 25 avril 2023 à 12h34

En enregistrant un cumul moyen de 4 mm de pluie du 22 mars au 18 avril 2023, le Royaume fait face à une importante pénurie d’eau. Le taux de remplissage des barrages a atteint un niveau inférieur à celui de l’année dernière à la même époque.

La notion de stress hydrique est plus que jamais d’actualité au Maroc. Du 22 mars au 18 avril 2023, le cumul moyen des précipitations enregistré dans 22 importantes stations météorologiques du Royaume, représentatives des plus grandes villes et des chefs-lieux des zones agricoles, est d’à peine 4 mm.

Alors que la saison des pluies est derrière nous, le taux de remplissage des barrages (33,7%) est quant à lui inférieur comparé à la même période de l’année dernière. Une situation qui pourrait avoir des effets négatifs sur la campagne agricole, et en particulier céréalière. 

S’agissant de la pluviométrie, du mercredi 22 mars au mardi 18 avril 2023, les 22 importantes stations météorologiques du Royaume n’ont enregistré qu’un faible cumul moyen de 4 mm de précipitations. Durant le même laps de temps, le Royaume a connu 23 jours quasiment sans précipitations ou de moins d’un millimètre, cinq jours où les pluies ont été comprises entre 1 et 7 millimètres et un seul jour où le cumul des précipitations a atteint 60 mm dans vingt villes. 

La région de Casablanca-Settat épargnée

El Jadida est la ville où il y a eu le plus de précipitations cumulées ces 30 derniers jours (19 mm), suivie de Marrakech (18,4 mm) et enfin Essaouira (15 mm). Sur la même période, il n’y a pas eu de pluies dans plusieurs métropoles du Royaume, dont Errachidia, Dakhla, Safi, Fès, Oujda et Agadir. 

Par région, Casablanca-Settat s’en sort plutôt bien ces 28 derniers jours, avec une moyenne de précipitations cumulées de 10,2 mm. A l’inverse de Tanger-Tétouan-Al Hoceima où il n’a quasiment pas eu une seule goutte d’eau (0,5 mm de moyenne cumulée).

Conséquence du manque de précipitations, ce mardi 18 avril 2023, le taux moyen de remplissage des barrages est de 33,7%. Selon la Direction générale de l’eau, les réserves globales du Royaume se situent à 5,43 milliards de mètres cubes (MMm3). Il y a un an, jour pour jour, les réserves enregistrées étaient plus élevées, atteignant 5,52 MMm3 (32,7%).

En comparaison à nos constatations datées du mercredi 8 mars 2023, lors de notre précédent point sur la situation des barrages, le taux de remplissage des retenues d’eau artificielles du Royaume a baissé de 0,7 point de pourcentage.

Les réserves du barrage Bin El Ouidane (18,5%), d’une capacité de 1,2 MMm3, ont certes augmenté de 52,4 Mm3 pour s’établir à un peu plus de 224 Mm3, mais le deuxième plus grand barrage du pays par la taille de son bassin de retenue (2,6 MMm3), Al Massira a vu ses réserves passer de 156,8 Mm3 (5,9%) à 136 Mm3 (5,1%) depuis le 8 mars 2023. Une baisse peu significative, de l’ordre de 20,8 Mm3 mais qui dessine une tendance. 

S’agissant du barrage Ahmed El Hansali, d’une capacité de stockage de 668,2 Mm3, ses réserves sont passées de 63,6 Mm3 (9,5%) à 41,7 Mm3 (6,2%), soit une diminution de l’ordre de 21,9 Mm3.

Baisse des réserves d’Al Wahda et de S. M. Ben Abdellah 

Outre le barrage Bin El Ouidane, les réserves de celui d’Idriss Ier se sont également améliorées. D’une capacité de stockage de 1,1 MMm3, l’édifice a vu ses réserves (28,6%) augmenter de 13,3 Mm3. A contrario, le barrage Al Wahda, plus grande retenue d’eau artificielle du Royaume (3,5 MMm3), est lui aussi concerné par une importante baisse. Entre le 8 février (2,1 MMm3) et le 18 avril (2,03 MMm3), ses réserves ont diminué de 100 Mm3.

Édifié en 1974 pour mobiliser les eaux des bassins versants des oueds Bouregreg, Grou et Korifla, le barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah possède une capacité de retenue de l’ordre de 974,8 Mm3. Son taux de remplissage est passé de 29,6% (288,9 Mm3) à 26,2% (255,5 Mm3). L’équivalent de 33,4 Mm3 en moins. 

Face à cette pénurie d’eau, les céréales, essentiellement cultivées dans des régions bour favorables et donc dépendantes des pluies, sont en stress hydrique. A la lumière des éléments ci-dessus, la situation risque de s’aggraver.

 

Les cultures céréalières dans une situation critique, la pluie reste le seul espoir

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