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Maroc-Espagne : vers une alliance économique de nouvelle génération

Le Forum économique Maroc-Espagne tenu ce mercredi à Rabat a été l’occasion d’exposer tout le potentiel qui reste encore à développer pour améliorer la coopération entre les deux pays et permettre d’ouvrir une nouvelle ère dans leurs relations.

Maroc-Espagne : vers une alliance économique de nouvelle génération

Le 1 février 2023 à 21h03

Modifié 2 février 2023 à 13h39

Le Forum économique Maroc-Espagne tenu ce mercredi à Rabat a été l’occasion d’exposer tout le potentiel qui reste encore à développer pour améliorer la coopération entre les deux pays et permettre d’ouvrir une nouvelle ère dans leurs relations.

Ce 1er février se tenait à l’hôtel Marriott de Rabat le forum économique Maroc-Espagne en présence des délégations patronales des deux pays et d’une forte présence ministérielle. L’occasion d’évoquer les opportunités de partenariats économiques. L'Espagne est le premier client du Maroc. Elle est aussi son premier fournisseur.

C’est ce qui fait dire au président de la CGEM, Chakib Alj : "Ce sont des retrouvailles, des retrouvailles d’amis, de voisins et de partenaires de longue date, animés par la volonté et l’ambition de construire et de prospérer ensemble."

Mais ce forum n’est pas simplement l’occasion de formuler des constats satisfaisants. Il représente surtout une occasion de "placer la barre plus haut", d’entamer "un nouveau départ vers un partenariat économique Maroc-Espagne rénové et un modèle de voisinage", a déclaré le patron des patrons marocains.

Ce qu’a confirmé la ministre de l’Economie et des finances, Nadia Fettah : "Sur le plan économique et commercial, l’Espagne comme le Maroc doivent et peuvent œuvrer de concert pour trouver ensemble un modèle de coopération inédit, aussi resserré qu’est la distance géographique entre nos deux pays."

"En bâtissant avec le Maroc une alliance économique de nouvelle génération, l’Espagne bénéficiera du point d’entrée le plus efficace pour se projeter sur le continent africain", argumente-t-elle.

Et d’ajouter : "En travaillant de concert avec nous sur les projets de coopération publique et les PPP, vous aurez littéralement accès à un univers d’opportunités dans des secteurs essentiels allant de la mobilité à la transition écologique en passant par le numérique ou les industries manufacturières. De fait, sur tous les plans, une alliance économique renforcée entre nos deux pays serait bénéfique pour tous."

La nouvelle alliance maroco-espagnole que les deux partenaires sont en train de construire n’est pas un luxe, mais une nécessité dans un monde où l’on passe d’une crise à l’autre. "La coopération entre les voisins et les amis, dans une approche pragmatique et à long terme, est donc plus que nécessaire : elle est indispensable", comme l’a rappelé Chakib Alj.

Des chaînes de valeur plus courtes vont booster la productivité

Comment les entreprises marocaines et espagnoles peuvent-elles saisir ensemble les opportunités que présente la reconfiguration des chaînes de valeur mondiales ? Une question d’actualité à laquelle les hommes d’affaires marocains et espagnols ont tenté de répondre lors de cette rencontre.

Les perturbations engendrées par la pandémie de coronavirus ont tracé les limites de la mondialisation et mis à nu les faiblesses de certaines chaînes de valeur. Désormais, une production plus proche, plus fiable, est à rechercher. Le Maroc et l’Espagne ont donc des opportunités à saisir et de nombreuses cartes à jouer en ce sens pour améliorer leur compétitivité sur la scène régionale.

Un raccourcissement des chaînes de valeur permettrait d’assurer des approvisionnements en biens et services et de mettre en commun les avantages compétitifs de chacun.

La directrice générale de Valyans Maroc, Saadia Slaoui Bennani, intervenant lors du premier panel dédié à cette thématique, explique : "Il faudrait qu’une entreprise marocaine et une autre espagnole arrivent avec un avantage comparatif et puissent trouver une complémentarité pour aboutir à un projet commun. Offrir une intégration plus forte dans les chaînes de valeur, et donc offrir aux entreprises les plus regardantes sur leur empreinte un raccourcissement de la chaîne, serait un atout. Un vélo requiert la fabrication de différentes pièces partout dans le monde. Si l’on raccourcit la chaîne de valeur, l’Espagne pourrait en produire une partie et le Maroc une autre, et ensemble, nous pourrions conquérir de nouveaux marchés."

A terme, ce partenariat économique permettrait d’atteindre une taille critique qui fasse de l’écosystème Maroc-Espagne un leader sur un marché. "Prenons l’exemple de l’aéronautique. Vous avez de l’expérience, nous avons de l’expérience, ensemble, nous pouvons devenir leaders", poursuit la PDG de Valyans Maroc.

Les deux pays peuvent également tirer profit du challenge énergétique à venir, notamment en ce qui concerne les fortes restrictions européennes mises en place dans l’objectif de réduire drastiquement les gaz à effet de serre.

Les futurs secteurs porteurs pour le Maroc

Le vice-président de la CGEM, Mehdi Tazi, a évoqué les différents secteurs qui pourraient être les plus porteurs dans cette reconfiguration des chaînes de valeur.

"Il en existe plusieurs naturellement. L’hydrogène vert est un secteur porteur. L’Europe a fait le choix de la décarbonation et le Maroc présente des avantages naturels et inédits pour développer un hydrogène vert de qualité. Nous avons un mix d’ensoleillement et de vent, couplé à une disponibilité de terres qui nous permettent d’être parmi les trois pays les plus compétitifs au monde", explique Mehdi Tazi.

L’un des autres secteurs que le Maroc a déjà développés est l’automobile. Ce dernier est amené à changer du fait que l’Union européenne a décidé de mettre fin à la commercialisation des voitures thermiques en 2035. "La mobilité verte est un vrai sujet. Nous avons des possibilités de produire avec de grands constructeurs présents qui fabriquent déjà en partie des véhicules totalement électriques", poursuit le vice-président de la CGEM.

L’un des autres segments porteurs selon Mehdi Tazi est l’agriculture. Le Maroc est un pays producteur, mais dispose de rendements encore faibles. "Nous avons des qualités, mais nous demeurons encore trop peu productifs. Le rendement à l’hectare est de l’ordre de 2.200 kilos contre 6.000 en France. Avec toutes les technologies dont on dispose aujourd’hui, nous avons un fort axe de progression devant nous", a-t-il conclu.

Sanchez et Akhannouch président la clôture

Le temps économique que constitue ce forum précède le temps politique, marqué par la rencontre de haut niveau prévue ce jeudi 2 février entre les deux chefs de gouvernement qui, par ailleurs, ont présidé la séance de clôture du Forum économique.

"La réunion de haut niveau constitue une occasion de célébrer l’excellence des relations entre nos nations (...). A ce titre, une nouvelle ère de nos relations bilatérales s’est ouverte, à travers la position de votre gouvernement concernant nos provinces du Sud. L’Espagne a eu le courage du réalisme historique. Et pour cela, le Maroc vous rend hommage", a déclaré le chef du gouvernement Aziz Akhannouch.

Et d’ajouter : "Il n’y a pas lieu de s’étonner qu’un partenariat fiable, fort, flexible, intelligent et multidimensionnel, se traduise dans les faits par un développement économique. C’est le sens que nous souhaitons donner à notre partenariat, comme souhaité par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, celui d’un leadership au service du développement et de la paix dans notre région méditerranéenne et, au-delà, d’un modèle d’entente et de prospérité partagée pour toutes les nations."

"Il n’y a pas de doute. Plus la relation entre le Maroc et l’Espagne est bonne, mieux c’est pour l’Espagne, mieux c’est pour le Maroc, mieux c’est pour nos entreprises et pour nos citoyens", a déclaré de son côté Pedro Sanchez.

 

Le 2 février, le Maroc et l’Espagne procèderont à la signature d’une vingtaine de protocoles d’accord dans différents domaines de coopération. L’un d’eux prévoit une ligne de financement de 800 millions d’euros pour les entreprises et institutions marocaines afin de s’approvisionner auprès d’institutions et d’entreprises espagnoles.

LIRE ÉGALEMENT : Maroc-Espagne : une vingtaine de protocoles d’accord prévus pour la visite de Pedro Sanchez

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