Ce furent véritablement des événements inédits, et pas seulement par l'ampleur de la charge ou le nombre de victimes.

Les communiqués officiels, les images authentifiées, les témoignages dont certains cités par des ONG, nous ont permis de reconstituer les faits suivants :

- Depuis la mi-juin, la force publique avait eu vent de la préparation d'un assaut contre Melilia et avait entrepris des opérations de ratissage.

- Le jeudi 23 juin, lors d'un ratissage dans la forêt avoisinante, les éléments de la force publique sont accueillis par de violents jets de pierres.

- Le vendredi 24 juin vers 06h, tout le monde est sur le qui-vive. Les autorités marocaines s'attendent à un assaut sur la clôture. Tous les précédents assauts, sans exception, avaient ciblé la longue clôture érigée autour de Melilia.

- Deux heures plus tard environ, une foule importante, probablement constituée de 2.000 personnes, descend des hauteurs environnantes.

- La surprise, c'est qu'à hauteur du point de passage Barrio Chino, des centaines de personnes se jettent sur les clôtures hautes de 5 à 6 mètres pour les escalader et passer de l'autre côté.

- Ces éléments bien organisés sont armés de gourdins et d'armes blanches. Ils jettent des pierres sans hésitation. Certains d'entre eux sont équipés de crochets pour faciliter l'escalade.

- Ils avaient de toute évidence effectué des repérages au préalable car, à proximité immédiate du point de passage, tout le monde ou presque se jette sur la clôture.

- Les forces de l'ordre semblent submergées et visiblement inférieures en nombre ; du moins pour celles qui sont sur place près du Barrio Chino.

- Le Barrio Chino est constitué, d'un côté, par un dispositif marocain de douane et de police ; de l'autre, par un dispositif espagnol similaire. Entre les deux, un couloir étroit et une cour. Ce point de passage est très peu utilisé car réservé à des passages spécifiques des populations qui habitent la région. Les portes sont fermées ce jour là.

- Les migrants ont été des dizaines, probablement quelques centaines à escalader la clôture pour retomber exactement dans la cour ou le couloir adjacent. Selon la communication officielle marocaine, l'effet de nasse a créé une bousculade, et de nombreuses personnes ont été blessées ou sont décédées par étouffement.

- Selon ce récit, "la force publique est restée à l'extérieur du point de passage et n'a pas pu intervenir en raison de la force des jets de pierres comme on le voit sur des images."

- Selon le même récit, "la force publique marocaine est entrée dans le sas de passage après le drame, pour dégager et extraire les corps."

Image de base : Google Maps