Le succès croissant des Nuits des philosophes a démontré l'intérêt de la jeunesse rbatie pour ce type d’événements 

Marie-Cécile Le Luec, directrice de l’antenne de Rabat et de Kénitra de l’Institut français du Maroc

Anciennement appelé CCF (Centre culturel français), l’Institut français de Rabat figure parmi les plus anciens lieux de culture de la capitale. Il est d’ailleurs un repère culturel historique de Rabat.

Le bâtiment situé en plein centre, non loin de la gare de Rabat-Ville, est de longue date – et encore aujourd’hui – l’adresse des passionnés de littérature française. En adhérant à la médiathèque de l'institut, on peut avoir accès à toutes les nouveautés en matière de livres, magazines, disques ou films ; en plus d’un immense catalogue de références couvrant tous les domaines du savoir (littérature, sociologie, philosophie, art, sciences, etc.). Une source inépuisable pour tout amateur de la langue de Molière.

« L’Institut français de Rabat est un acteur important de la vie culturelle. En dehors de sa programmation locale et des événements de la ‘Saison culturelle’, il participe à de nombreuses manifestations, en partenariat avec les principales institutions culturelles de la ville : le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication, la salle Bahnini, la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc (BNRM), le Cirque Shems’y, le Festival des cordes pincées, la Villa des Arts, le Théâtre national Mohammed V, les galeries du ministère de la Culture, la galerie Kulte, le Cube, la galerie Abla Ababou… », expose la directrice de l’antenne de Rabat et de Kénitra de l’Institut français du Maroc. Les activités liées au cinéma se sont également fortement développées ces dernières années. On dénombre ainsi plus de 120 diffusions de films dans la salle Renaissance et dans la salle Gérard Philipe.

D'après Marie-Cécile Le Luec, les collaborations avec les structures culturelles locales et les institutions se sont intensifiées. Pas moins de 60% des manifestations ont lieu dans les espaces culturels marocains tels que la salle Bahnini, le Théâtre national Mohammed V, la Villa des Arts, la Fondation Al Mada, les lieux patrimoniaux de Rabat et de Salé... Les manifestations organisées dans les espaces de l'institut - salle Gérard Philipe, salle d'exposition et médiathèque - connaissent également une fréquentation assidue.

La jeunesse, une cible privilégiée

Selon sa directrice, l'Institut français de Rabat a pu véhiculer par le passé une image quelque peu élitiste qui, a priori, attirait peu la jeunesse marocaine. Une stratégie de conquête de ce public a donc été mise en place, non seulement pour favoriser les inscriptions aux cours de langue, mais aussi pour rendre plus attractifs les événements organisés par l’institut.

« La programmation culturelle a été pensée pour s'adresser à un public d'adolescents et de jeunes adultes, comme les spectacles de danse hip hop, les spectacles de rue, les spectacles du cirque Shems'y, ainsi qu'une programmation cinéma plus variée. La médiation culturelle en direction des étudiants, dans les facultés de la capitale, a porté ses fruits. Ces derniers assistent de plus en plus à nos conférences et tables rondes. Le succès croissant des Nuits des philosophes a démontré l'intérêt pour la jeunesse rbatie de participer à ce type d’événements », soutient Marie-Cécile Le Luec.

La programmation culturelle de l’institut reflète autant que faire se peut l’actualité de la scène artistique française. Au même titre que les autres antennes du réseau, celle de Rabat contribue au rayonnement de la France dans un dialogue renforcé avec la culture marocaine et dans une démarche d’écoute et d’ouverture.

Ainsi, l'Institut français de Rabat vise à satisfaire au mieux les intérêts du public local, à favoriser un effet de réseau sur l’ensemble du Royaume, et à contribuer au développement de l’esprit critique par le débat d’idées.

Des ambitions et des actes

Les orientations futures de l'Institut français de Rabat sont multiples. Elles consistent d’abord à mettre en place une programmation variée et équilibrée, visant à attirer tous les publics - avec une priorité pour la jeunesse -, et des actions de médiation culturelle envers les écoles privées et publiques marocaines, ainsi que l’Université Mohammed V. Les actions entreprises par l’institut devraient se poursuivre également « hors les murs pour toucher la jeunesse vivant en périphérie, et développer l’usage du nouveau lieu de rencontre et d’encouragement à la création et à l’innovation qu’est notre espace culturel et numérique Micro-Folie (musée numérique offrant les contenus de grandes institutions françaises et européennes, atelier/ Fab-Lab, espace de réalité virtuelle) », détaille Marie-Cécile Le Luec.

Dans sa démarche de diffusion de la culture, l'Institut français de Rabat compte consolider, à travers des manifestations communes, ses liens avec les acteurs de la francophonie (Wallonie Bruxelles, Suisse, Belgique, Québec), et son approche résolument européenne (Instituto Cervantes, Goethe Institut, Instituto italiano di cultura). D’autres ambitions animent l’institut, comme la mise en réseau des compagnies françaises et marocaines, le soutien à la coproduction, et la mise en place d’un programme littéraire faisant intervenir des auteurs maghrébins, mais aussi européens. S’y ajoute l’organisation de rencontres, afin de susciter le débat dans le domaine de la philosophie et des sciences sociales notamment.