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Le Rabat de… Najib Refaïf

Journaliste culturel, chroniqueur et auteur, Najib Refaïf incarne à lui seul un vaste pan de l’histoire des médias au Maroc. D'Al Maghrib au Courrier de l’Atlas en passant par 2M et La Vie Éco, il a été le témoin privilégié du foisonnement culturel du pays au cours des dernières décennies. Médias24 a donné carte blanche à cet amoureux de Rabat pour nous emmener à sa découverte.

Le Rabat de… Najib Refaïf

Le 22 février 2022 à 14h26

Modifié 22 février 2022 à 16h07

Journaliste culturel, chroniqueur et auteur, Najib Refaïf incarne à lui seul un vaste pan de l’histoire des médias au Maroc. D'Al Maghrib au Courrier de l’Atlas en passant par 2M et La Vie Éco, il a été le témoin privilégié du foisonnement culturel du pays au cours des dernières décennies. Médias24 a donné carte blanche à cet amoureux de Rabat pour nous emmener à sa découverte.

L’auteur de « Carte de presse N°78 », publié aux éditions Virgule début 2021, se propose de nous guider à travers les boulevards et les remparts de la capitale du Royaume. Le journaliste culturel et chroniqueur, immergé depuis toujours dans les livres, les peintures et la vie culturelle, qui a marqué l’histoire de la presse écrite, nous a concocté un itinéraire sur mesure pour embrasser les trésors de la ville Lumière. « Cette promenade à vol d’oiseau est une topographie mémorielle de l’histoire de Rabat. »

Najib Refaif, l'amoureux des belles lettres, l'un des meilleurs connaisseurs de la ville des lumières et de la culture.

C’est à partir d'un site emblématique de la ville que Najib Refaïf entame ce trajet matinal. En effet, Rbati depuis quatre décennies, il a élu domicile pas loin du Chellah. Et les lieux qu’il propose de visiter ne constituent pas seulement un pan du patrimoine de la capitale, mais une chronologie de son développement, de sa naissance à ce jour. D'une ville qui, jadis, avait tourné le dos à la mer à l'autre qui, elle, embrasse aujourd’hui l’océan Atlantique. La capitale du Royaume « redevient ainsi la ville maritime qu’elle était à sa construction », rappelle Najib Refaïf. Il nous propose donc d’explorer son Rabat qu'il décrit comme « une ville ouverte, une ville à vivre ».

Deux heures chrono : c’est le temps qu’il faudra au marcheur curieux pour boucler ce circuit poétique, certes nostalgique mais également tourné vers l’avenir. En voici, les étapes.

« Rabat, une ville ouverte »

« Longtemps, Rabat a tourné le dos à l’océan… À l’origine, cette ville était une cité océanique. Sa médina, ses monuments et ses différents édifices administratifs, ainsi que les commerces et d'autres activités économiques étaient situés sur le littoral ou aux abords de l’océan. L’une des particularités qui fait le charme et l’originalité de Rabat , c’est que dès que l’on sort de la gare, la ville et sa médina s’offrent à vous. À moins de cinq minutes à pied et sur un rayon de moins de deux kilomètres, presque tous ses monuments, ses nombreux services et activités sont accessibles. Tout cela a donné une ville moderne dotée d’une vaste agglomération, de la ville-satellite Hay Ryad ; et la gentrification forcenée et bigarrée du quartier Agdal, jadis résidentiel et calme, auquel les villas aux jardins verdoyants conféraient un air de ville tranquille de province. »

Top départ. Chellah, l’écrin d’une mémoire

« Un itinéraire simple pour le promeneur solitaire ou songeur qui, par une matinée ensoleillée, se laisse guider au hasard de ses pas. Imaginons qu’il entame cette promenade, sans but précis, à partir de Chellah. La cité nécropole date de la dynastie des Mérinides et a été bâtie sur les ruines d’une antique cité romaine. Cette stratification historique et civilisationnelle témoigne de la densité de ce lieu mythique. Il se dégage un souffle mystique de cette cité ceinte de remparts qui en font l’écrin d’une mémoire riche de vestiges romains et mérinides. Une mémoire plurielle, apaisée et apaisante. Située en hauteur, Chellah domine la vallée du Bouregreg et son fleuve, dont l’embouchure s’ouvre sur l’océan. Et de l’autre côté du fleuve, sur l’autre rive, voilà Salé. Entre les deux villes, un autre espace de vie, résolument moderne, conjugue le passé au présent du futur. »

Étape 2. Le Grand Théâtre de Rabat, vaisseau futuriste

« Le somptueux théâtre, fruit de l’imagination débordante de l’architecte défunte d’origine irakienne Zaha Hadid, se donne les allures d’un vaisseau qui accompagne le cours du fleuve dans sa descente vers les flots océaniques. Tout cela sous la hauteur inattendue d’une tour du XXIe siècle qui fait face à une autre de style almohade datant du XIIe. »

Étape 3. La Kasbah des Oudayas, cinquante nuances de bleu

« À quelques encablures de là, on rejoint la Kasbah des Oudayas avec ses ruelles escarpées ; les portes étroites de ses maisons teintes d’un bleu qui rappelle celui de Chaouen ; le café maure récemment restauré et, au bout de la grande artère, une vue imprenable sur l’océan et sur la ville de Salé. Cet itinéraire n’est pas forcément celui d’un touriste béat qui découvre Rabat pour la première fois. Il m’est arrivé de le suivre au gré de mes pas, sans but précis. Il correspond pourtant à la topographie exacte de l’histoire passée et contemporaine de la ville de Rabat. »

Étape 4. La médina, à la croisée des chemins

« Ces lieux de mémoire sont ceux d’un habitant de la ville qui, dès qu’il quitte les Oudayas, va forcément emprunter la rue des Consuls pour atteindre ‘Souika’ au cœur de la médina. Après s’être baigné dans la foule bigarrée et les senteurs des épices et autres effluves plus ou moins identifiés, le voilà arrivé à l’intersection des deux zones urbaines principales : la partie moderne et la partie ancienne. À sa gauche le boulevard Mohammed V et, au bout, la grande Mosquée Al Sunna; à sa droite, la continuité de cette même avenue et, au bout, l’océan. »

Étape 5. Café Balima, l’autre parlement de Rabat

« Arrivé au centre-ville, en plein ravalement, le promeneur solitaire, la tête pleine de souvenirs, ne peut s’empêcher de penser qu’il est des lieux de mémoire qui sont parfois aussi des lieux de l’oubli. C’est le cas d’une célèbre terrasse de café fréquentée dans  un passé proche ou lointain. Lointain, quand le café Balima rassemblait une faune diversifiée d’artistes, d’intellectuels, d'ex-hauts fonctionnaires, et d’autres corporations plus ou moins avouables. Faisant face au Parlement, sa terrasse, pleine d’une volubilité insaisissable, rivalisait avec cet édifice en bavardages et en projets plus au moins réalistes. Aujourd’hui, un chantier inachevé depuis des lustres et une terrasse tristement vide, où s’entassent les feuilles mortes de l’automne, témoignent du temps qui passe et des illusions qui trépassent. »

Ultime étape. Rabat, une ville à vivre

« Mais depuis peu, Rabat ne tourne plus le dos à la mer. La corniche qui longe la côte offre au promeneur solitaire un autre visage océanique, souriant et enchanteur. Depuis l’embouchure du fleuve et jusqu’aux plages estivales qui jalonnent la côte vers le sud de la capitale, tout n’est que verdure, ombre et lumière, calme et volonté de bâtir. Rabat, ville ouverte. Rabat, une ville à vivre. »

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