L'or à des niveaux historiques, Managem en profitera

| Le 24/4/2024 à 14:10
L'once d'or flirte désormais avec les 2.400 dollars. Du jamais vu. Cette hausse va à contre-courant de la situation macroéconomique actuelle. Factuellement, l'accélération de la hausse du cours ne trouve pas de raison fondamentale, excepté les inquiétudes géopolitiques au Proche-Orient. Managem, dont la moitié des revenus proviennent de l'or, devrait profiter de cette bonne dynamique des prix.

L’or a atteint des sommets historiques. Il oscille ces derniers jours entre 2.300 dollars l’once et un record de 2.360 dollars l’once.

Ces niveaux jamais observés sont toutefois étonnants du fait qu’il n’y ait pas de facteurs à même d'expliquer la flambée des cours du métal jaune, notamment depuis fin février où la croissance s’est nettement accélérée.

En effet, les facteurs qui expliquaient la hausse de l’or ces deux dernières années sont beaucoup moins présents.

Des facteurs difficilement explicables

Contactée à ce sujet, une source de la place nous rappelle que "l’évolution des cours de l’or provient principalement des politiques monétaires des grandes banques centrales, notamment la FED".

En effet, le métal jaune étant libellé en dollar, les variations du taux directeur de la FED impactent la valeur du dollar, et donc le cours de l’or. D’ailleurs, en 2022, l’or avait fortement progressé en raison du pivot monétaire entamé par la Banque centrale américaine. Mais depuis, la donne a changé.

"Les facteurs qui expliquaient l’accélération du cours de l’or ces deux dernières années sont désormais de moindre amplitude. Aujourd’hui, la persistance de l'inflation aux USA, la robustesse de la croissance économique, en lien avec l’effort d’investissement et les gains de productivité, et la vigueur du marché du travail impliquent un décalage dans l’action du pivot monétaire", explique notre interlocuteur.

Qui plus est, le moral des investisseurs est au plus haut, et un décalage du pivot monétaire est possible. Normalement, on devrait assister à une légère correction au niveau des cours de l’or, chose que l’on ne remarque pas. "On anticipait une première baisse du taux directeur de la FED durant le mois de mars, puis elle a été reportée à juin. Maintenant, les marchés anticipent une baisse, pas avant le mois de décembre, voire un décalage en 2025. Il y a encore des investisseurs qui tablent sur une première baisse durant le mois de septembre ou décembre. Si l’inflation persiste à des niveaux supérieurs aux attentes et que la dynamique économique américaine poursuit sa tendance solide, alors il pourrait y avoir une légère correction des cours de l’or", indique notre source.

Cependant, lorsque le pivot monétaire sera actionné, dont le timing dépendra de l’évolution du marché de l’emploi et de l’inflation aux Etats-Unis, une hausse du cours de l’or devrait être observée du fait de la dépréciation du dollar.

Des tensions géopolitiques attisent les inquiétudes

Valeur refuge historique, le cours de l’or, en plus d’être influencé par les politiques monétaires, est également influencé par les incertitudes et les tensions internationales. Actuellement, les tensions entre Israël et l’Iran ont injecté de fortes incertitudes quant à la stabilité de la région.

"La hausse observée est probablement liée aux tensions géopolitiques entre l’Iran et Israël. Cette accélération n’est pas totalement justifiée et pourrait donner lieu à une légère correction à la suite d'une éventuelle confirmation d’une stabilité du taux directeur de la FED durant cette année 2024", explique notre interlocuteur.

La hausse récemment observée peut également être le fruit d’une pure incidence technique. Il s’agit d’une cassure de résistance à des niveaux de cours historiques qui ont été franchis. En effet, le cours de l’or avait longtemps plafonné à des niveaux élevés entre 1.900 et 2.000 dollars l’once. "Depuis plusieurs années, il y avait des résistances à la hausse à environ 2.000 ou 2.100 dollars. Quand on parvient à franchir ce cap, cela ouvre la voie à une accélération qui n’est pas nécessairement justifiée fondamentalement", explique notre source. Et ce, sans oublier les tensions géopolitiques internationales et la multiplication des incertitudes sur le cours de l’or noir.

Quoi qu’il en soit, le niveau du métal jaune est à des niveaux élevés et le restera pendant un certain temps, notamment dans le sillage du pivot monétaire de la FED qui est attendu en fin d’année. Cela sera favorable à Managem, seule minière nationale positionnée sur l'or.

Managem tirera certainement profit de cette tendance

La minière marocaine s’est fortement positionnée sur l’or, avec des projets historiques et d'autres en cours de développement sur ce métal.

Lors d’une interview avec Imad Toumi, président directeur général de Managem pour Médias24, ce dernier nous confiait : "Nous avons aujourd’hui environ 50% de nos revenus dans l’or. Avec un cours qui a franchi la barre des 2.000 $/oz, cela offre une couverture efficace contre la volatilité du cobalt, actuellement en bas de cycle".

Lors d’une conférence pour présenter les réalisations annuelles du groupe, Imad Toumi indiquait : "Nous souhaitons consolider notre activité aurifère. Nous avons fait l’acquisition de trois projets dans le cadre des actifs Bambouk. Il y a l’actif Boto, un autre projet en Guinée qui sera similaire en taille à Boto et qui viendra en production d’ici 2028, et à l’horizon 2030 un autre projet au Mali".

Après de fortes perturbations observées au Soudan en 2023, le groupe avait vu sa production aurifère fortement baisser sur l’exercice. Depuis, la situation revient progressivement sous contrôle. Le groupe dispose également d'une activité aurifère en Guinée, avec la mine de Tri-K.

Si l’on regroupe l’ensemble des ressources du portefeuille de Managem, le groupe dispose de 10 millions d’onces en terre, soit 300 tonnes d’or. D’ici 2030, avec les actifs en portefeuille, le groupe ambitionne les 500.000 onces d’or de production.

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