TAQA Morocco : le management revient sur les performances et évoque l’usage de la levée de fonds
Ce lundi 25 septembre, le groupe TAQA Morocco tenait une conférence à son siège casablancais pour présenter ses résultats du premier semestre 2023.
Il en ressort que le groupe a amélioré son chiffre d’affaires de 26% à près de 7,44 MMDH, notamment du fait de l’amélioration du taux de disponibilité de ses unités 1 à 6. Ce taux est passé de 92,7% au S1-22 à 94,9% au S1-23.
Des résultats en bonne forme qui laissent tout de même transparaître une dégradation des marges sur la période. Le management est revenu sur les chiffres-clés de la première moitié de l’année et s’est prêté au jeu des questions-réponses avec les journalistes concernant ces derniers.
Les raisons de la dégradation des marges et de rentabilité
En effet, malgré une amélioration de son outil opérationnel, le groupe a vu une fonte de ses marges sur la période. L’EBITDA a baissé de 4,2% à 1.784 MDH et le résultat d’exploitation a reculé de 6,2% à 1.379 MDH. Sur la période, le groupe affiche une baisse de 7,4 points du taux de marge opérationnel à 18,5%.
En cause, l’évolution des prix du charbon. Le groupe a rappelé qu’une hausse des cours d’achat moyen du charbon a été observée sur le marché international. "Il est passé de 152,6 dollars/tonne métrique au 30 juin 2022 à 155,7 dollars/tonne métrique au 30 juin 2023, suite à la hausse des prix du charbon sur le marché international", souligne TAQA Morocco.
Mais alors pourquoi le groupe a-t-il affiché une forte hausse des bénéfices et de sa marge l’an dernier avec des prix du charbon très élevés, engendrés par la guerre en Ukraine ?
Sur ce sujet, Omar Alaoui M’hamdi, directeur général adjoint de TAQA Morocco, explique : "Il faut rappeler que nous achetons le charbon par rapport à un indice de référence, et que cet indice de référence a connu une baisse. La plupart du temps, nous achetons nos contrats de charbon avec un décalage de trois à six mois. Quand il y a une baisse, cela a forcément un impact sur les taux de marge. Cela provient du fait que nous achetons le charbon à un prix pouvant être supérieur à l’indice de référence avec lequel nous facturons notre client, l’ONEE. L’an dernier, la hausse nous a permis d’avoir l’effet inverse."
In fine, le groupe a affiché à fin juin un résultat net de 458 MDH, en baisse de 24% par rapport à la même période l’an dernier. Concernant l’avenir des prix du charbon, le management annonce qu’une stagnation est observée depuis quelques semaines à 130 dollars la tonne. Cependant, la donne devrait changer d’ici la fin de l’année. "Nous pensons que cette stabilité n’est que temporaire car il y a une très forte corrélation entre les prix du charbon et les prix du gaz. En hiver, les prix du gaz repartent à la hausse ; nous pensons donc qu’une tendance haussière devrait être observée d’ici fin 2023", souligne Omar Alaoui M’hamdi.
Le management est également revenu sur l’autre fait marquant du semestre : une importante levée de fonds auprès d’un consortium bancaire marocain pour un montant de 6,6 MMDH.
Une levée de fonds pour rembourser la dette et miser sur le renouvelable
Le groupe avait annoncé que cette levée de sa filiale JLEC 5 & 6 permettrait de reprofiler sa dette. "La première partie a été utilisée pour procéder au remboursement de la dette internationale auprès de banques commerciales internationales et locales et de partenaires japonais et coréens", explique le directeur général adjoint du groupe.
Cette dette a donc été remplacée par de la dette locale. "Nous avons maintenant un montant qui est disponible aux actionnaires et qui peut être en priorité utilisé pour financer notre développement. Nous avons déclaré 1.000 MW de renouvelable d’ici 2030, mais également une possibilité pour que le surplus de trésorerie dégagé puisse être utilisé pour le paiement de dividendes. Il y aura les deux utilisations possibles de cette levée de fonds", poursuit le DGA.
Le groupe mise sur sa stratégie de décarbonation pour accompagner le royaume dans la réalisation de l’objectif de 52% de capacités installées de source renouvelable d’ici 2030. Un objectif qui semble désormais être accompagné d’un corpus législatif plus encourageant. "Nous nous réjouissons qu’il y ait un changement au niveau législatif, notamment la loi 40-19 qui devrait être publiée d’ici la fin de l’année et devrait donner un cadre légal pour le développement des énergies renouvelables au Maroc", conclut le DGA.
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