Sahara : le think tank espagnol Elcano juge la proposition d’autonomie réaliste
Le centre de réflexion madrilène recommande un choix plus franc de Madrid envers la défense et la consolidation de l’option de l’autonomie dans la résolution pacifique du dossier du Sahara pour des raisons humaines, sécuritaires et diplomatiques.
Sahara : le think tank espagnol Elcano juge la proposition d’autonomie réaliste
Partager :
-
Pour ajouter l'article à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecterL'article a été ajouté à vos favoris -
Pour accéder à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecter
Jamal Amiar
Le 4 mars 2014 à 15h17
Modifié le 4 mars 2014 à 15h17Le centre de réflexion madrilène recommande un choix plus franc de Madrid envers la défense et la consolidation de l’option de l’autonomie dans la résolution pacifique du dossier du Sahara pour des raisons humaines, sécuritaires et diplomatiques.
Publié fin février par l’Instituto Real Elcano, le rapport intitulé « Vers une rénovation stratégique de la politique extérieure espagnole » propose en effet à la diplomatie espagnole de prendre en compte les changements intervenus dans l’économie espagnole, européenne et mondiale au cours de la dernière décennie ainsi que l’évolution politique et sécuritaire du sud de la Méditerranée. Le rapport a été présenté à Madrid le 24 février dernier en présence de l’actuel ministre des Affaires étrangères espagnol José Manuel Garcia-Margallo et des anciens responsables de la diplomatie espagnole Javier Solana et Marcellino Oreja.
L’Institut royal Elcano est un think tank bipartisan dont le président d’honneur et le prince héritier d’Espagne Felipe. Son conseil d’orientation comprend notamment les ministres espagnols des Affaires étrangères, de la Défense, de l’Education, de la Culture et de l’Economie. Son conseil comprend également les représentants de plusieurs sociétés multinationales espagnoles.
Dans un long encadré spécifiquement dédié à la position de l’Espagne sur le Sahara, les rédacteurs de l’Instituto Elcano commencent par s’interroger pour savoir « s’il existe une ligne pour avancer en harmonie avec les valeurs et les intérêts de l’Espagne ? » sur le dossier du Sahara. Rappelant que la position de Madrid est officiellement d’attendre que les parties marocaine et du Polisario se mettent d’accord sous les auspices de l’ONU pour organiser un référendum, Elcano rappelle tous les changements intervenus au cours de ces dernières années dont les évolutions démographiques tant au Sahara que dans les camps de Tindouf qui attirent désormais d’autres groupes de populations du Sahara et du Sahel attirés par les dons de la coopération internationale qui y sont envoyés.
Sans surprise, Elcano rappelle, en marge des changements démographiques que vivent les camps de Tindouf, le fait que « dans le Sahel prolifèrent des groupes djihadistes et bandes armées qui se consacrent au crime organisé ».
« Dans ce cadre, note Elcano, la possibilité d’un nouvel Etat seulement peuplé de quelques centaines de milliers d’habitants non homogènes et susceptibles de radicalisation, préoccupe au-delà du Maghreb. Mais ce climat d’instabilité doit également pousser à trouver une voie de résolution au conflit », souligne Elcano. Une autre manière de dire qu’un Etat indépendant ne serait pas viable.
Dans ce contexte, Elcano suggère à la diplomatie espagnole d’adopter une position « plus réactive et, lorsque les conditions sont favorables, de promouvoir une solution d’autonomie authentique ».
« Malgré la radicalité avec laquelle les positions des deux parties sont mises en avant, celles-ci doivent pouvoir évoluer » indique Elcano. « Notamment en devenant compatibles et convergentes avec les intérêts stratégiques de l’Espagne et une meilleure coopération régionale au Maghreb ».
Comme le note dans son blog le journaliste d’El Pais Ignacio Cembrero, José Luis Zapatero avait dès 2008 décrit la proposition marocaine d’autonomie comme « positive ». De même l’actuel titulaire du portefeuille des Affaires étrangères José Manuel Garcia-Margallo avait soutenu Rabat lorsque le Maroc avait sévèrement critiqué le rôle de l’envoyé onusien Christopher Ross en 2012 sur le point de l’intégration des droits de l’homme dans le mandat de la Minurso, une proposition rejetée plus tard au conseil de sécurité de l’ONU avec l’appui de Paris et de Madrid notamment.
La proposition d’autonomie marocaine est en discussion depuis 2007, le conflit au Sahara aura 40 ans en 2015, l’UMA est en panne depuis 25 ans et la frontière maroco-algérienne fermée depuis 20 ans. Des éléments qui, au-delà des propositions de l’Instituto Elcano, devraient aussi pousser les acteurs étatiques et non-étatiques maghrébins à affiner et faire évoluer leurs idées sur la politique régionale au Maghreb et entre le Maghreb et l’Europe.
Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!
Si vous voulez que l'information se rapproche de vous
Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsAppPartager :
-
Pour ajouter l'article à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecterL'article a été ajouté à vos favoris -
Pour accéder à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecter
Jamal Amiar
Le 4 mars 2014 à 15h17
Modifié 4 mars 2014 à 15h17