Dossier Cet article est issu du dossier «Climat et Agriculture : Pour des systèmes de production durables et résilients» Voir le dossier

AGRICULTURE SIAM. Priorité à la reconstitution du cheptel bovin laitier

Le 25 avril 2024 à 17h35

Modifié 25 avril 2024 à 17h41

Au-delà du projet "Hlib Bladi", Centrale Danone s'implique dans la production locale et l’intégration de nouvelles génisses pour reconstituer le cheptel bovin laitier, en vue de contribuer à la relance d’une filière mise à mal par la crise sanitaire. Le point avec Nathalie Alquier, PDG de Centrale Danone, en marge du Salon international de l’agriculture au Maroc.

En raison de la pandémie de Covid-19, la filière laitière a traversé une crise sans précédent qui a eu d’importantes conséquences sur l’effectif bovin. Un effectif dont le processus de reconstitution montre des signaux positifs. Acteur majeur de la filière, Centrale Danone y participe en aidant à l’accélération de la production locale et en important des génisses.

L’entreprise, qui collabore avec plus de 50.000 éleveurs marocains afin d’assurer 30% de la production nationale de lait transformé, "aide aussi ses partenaires à progresser en termes de rendement laitiers", assure Nathalie Alquier, PDG de Centrale Danone, de passage sur le plateau de Médias24, à l’occasion du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM), organisé du 22 au 28 avril 2024 à Meknès.

Un entretien accordé à la suite d’une conférence scientifique consacrée à l’élevage laitier face aux changements climatiques, où plusieurs experts ont débattu des pistes à explorer pour améliorer la production, à l’image "de l’agriculture de précision digitale, l’utilisation de méthodes alternatives et la sélection génétique", souligne-t-elle.

Entretien à voir à partir de 2'48''

Importation et accélération de la production locale de génisses

Pour comprendre le défi auquel est confrontée la filière laitière, il faut remonter le temps, quelques mois après l'apparition du Covid-19. À cette époque, la pandémie avait restreint les déplacements, désorganisant la filière et perturbant les circuits d’insémination. L’inflation des matières premières, et en particulier des aliments composés, a également eu un impact négatif.

En conséquence, la production laitière n’était plus rentable et plusieurs éleveurs ont préféré abattre leur bétail ou, dans le meilleur des cas, diminuer l’alimentation destinée aux vaches laitières. Pour toutes ces raisons, le consommateur marocain a dû faire face à une pénurie de lait, et l’éleveur à une situation économique peu enviable. 

Deux ans plus tard, la filière remonte doucement la pente, notamment en ce qui concerne la reconstitution de l’effectif bovin. Quant à l’action de Centrale Danone, elle a pris plusieurs formes. En plus "d’aider nos éleveurs partenaires à progresser en termes de rendement laitier, nous avons également intégré de nouvelles génisses", précise la PDG de Centrale Danone. "Nous l’avons fait en accélérant la production locale, mais en important des génisses de France. Ce qui nous garantit des bêtes de très bonne qualité qui vont produire beaucoup de lait. Quand elles arrivent au Maroc, elles sont prêtes à être intégrées aux fermes marocaines. En ce sens, nous avons eu un programme de plusieurs milliers de bêtes et nous allons le poursuivre".  

"Hlib Bladi", un programme aux résultats satisfaisants

S’agissant du programme "Hlib Bladi", "une phase pilote a été réalisée il y a quelques années, et nous avons relancé ce programme en 2023, car il nous aide à poursuivre le développement laitier au Maroc. Il s’adresse uniquement aux petits éleveurs dont la capacité de production ne dépasse pas cinq vaches et qui sont regroupés en petites coopératives.

"Nous avons l’ambition de toucher 10.000 éleveurs avec ce programme", ajoute la PDG de Centrale Danone. "Au bout d’un an, nous avons déjà atteint 2.000 agriculteurs qui reçoivent une trentaine d’heures de formation dispensées par un staff technique recruté spécialement à cet effet. Un staff à 40% féminin afin de pouvoir aller au plus près des femmes qui s’occupent des bêtes dans les fermes." 

Selon Nathalie Alquier, ce programme est en cours de développement "grâce à de l’investissement pour améliorer les centres de collectes, l’état des fermes dans certains cas, le bien-être animal. Tout cela concourt au développement du rendement laitier et aux revenus de cette production solidaire qui est composée de petites fermes."

Une initiative qui garantit aux éleveurs laitiers un accès continu au service de financement, un approvisionnement en intrants et équipements, tout en encourageant les pratiques agricoles régénératives et la numérisation des outils. Concernant l’accompagnement des petits éleveurs, il s’articule autour de trois axes : social, économique et environnemental.

Pour ce qui est du volet social, le programme poursuit les objectifs suivants :

- renforcer les capacités des éleveurs à travers l’accompagnement continu et des formations aux principes de gestion de l’élevage laitier ; 

- faire des coopératives des lieux d’encadrement et d’offre de services au profit des éleveurs ;

- accompagner les jeunes pour développer l’auto-entrepreneuriat et préparer la relève ;

- encourager l’éducation des enfants des éleveurs. 

Sur le plan économique, il s’agit d’améliorer la rentabilité de la petite exploitation laitière et les conditions de vie des éleveurs, ainsi que les pratiques, les équipements et les infrastructures, aussi bien au niveau des fermes, des champs que des centres de collecte de lait (CCL). En outre, le programme encourage la production locale des aliments de bétail, et améliore la génétique et la santé du cheptel. Sur le plan environnemental, le programme s’appuie sur le recyclage des déchets et l’utilisation des énergies renouvelables.

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