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Tracteurs agricoles: 9 machines par 1.000 hectares contre une norme de 5

Tracteurs agricoles: 9 machines par 1.000 hectares contre une norme de 5

Souhail Nhaili

Le 15 avril 2019 à 11h13

Modifié le 11 avril 2021 à 1h11

Depuis le lancement du Plan Maroc Vert, le taux de mécanisation est passé de 5 tracteurs par 1.000 ha en 2008 à 9 tracteurs pour 1.000 ha en 2018, dépassant la norme de la FAO, fixée à 5 tracteurs pour 1.000 ha, selon les données du ministère de tutelle.

Le développement du taux d'équipement des agriculteurs s'explique en grande partie par la politique d'incitation mise en place par l'Etat : subventions publiques et accès facilité au financement bancaire.

Selon le ministère de l’Agriculture, les taux des subventions accordées à l’acquisition du matériel agricole varient de 30% à 60% avec un taux bonifié supplémentaire de 10% pour les agriculteurs qui adhèrent aux projets d’agrégation. Depuis le lancement du PMV, le montant cumulé 2008-2018 de la subvention accordée à l’équipement des exploitations en matériel agricole a atteint plus de 4,5 milliards de DH, soit près de 16% des aides cumulées accordées aux agriculteurs dans le cadre du FDA (Fonds de développement agricole) durant cette période.

En parallèle, des conventions de partenariat ont été signées entre le Crédit Agricole du Maroc et l’AMIMA (Association marocaine des importateurs de matériel agricole) de 2013 à 2019, dans l’objectif de faciliter les procédures d’octroi des crédits aux agriculteurs.

Malgré ces avancées, les importateurs de tracteurs agricoles affichent un mécontentement global. Ventes en baisse en 2019, accès toujours difficile au crédit bancaire, retard des subventions, difficultés de trésorerie..., le bilan qu'ils dressent est plutôt sombre.

Les griefs des importateurs de tracteurs agricoles

En effet, le début de l’année 2019 a été marqué par une forte baisse des ventes de tracteurs agricoles. C’est ce qu’a affirmé l’AMIMA dans un communiqué publié fin mars 2019 pour dresser le bilan de ses activités. À fin février 2019, les ventes de tracteurs ont connu une régression de 35% par rapport à la même période de l’année 2018 pour s’établir à 173 unités contre 266.
 
Selon l’Association, les professionnels du secteur craignent le pire face aux problèmes menaçant le secteur. Il s’agit notamment du déficit pluviométrique de la campagne agricole 2018/2019 enregistré à fin février 2019 et des difficultés d’accès des agriculteurs au financement du matériel agricole. «L’AMIMA a renouvelé cette année la convention avec le CAM. Mais la procédure prend du temps, et les dossiers prennent du retard dans leur traitement», affirme  Imad Zouhair, président de l’AMIMA.

En ce qui concerne l'octroi des subventions, l'association pointe du doigt « le retard de mise en place du référentiel des prix des tracteurs et du matériel d’accompagnement, discuté avec le ministère de l’Agriculture et qui a pour but d’assouplir les conditions de déblocage et de limiter les mauvaises pratiques ». 

Les importateurs de matériel agricole dénoncent les retards enregistrés depuis fin 2017 dans le déblocage des subventions des tracteurs et du matériel d’accompagnement agricole ainsi que les faibles montants alloués au secteur du machinisme agricole, ce qui pénalise lourdement les trésoreries des importateurs et de leurs réseaux de vente. «Le problème se pose surtout du côté du déblocage des fonds. Puisque les membres de l’AMIMA financent la subvention via une délégation de créance, ils ont du mal à la récupérer dans des délais raisonnables, chose qui pénalise la profession», soutient Imad Zouhair.

Des ventes au plus bas depuis 2006 ?

L’AMIMA craint que si la tendance baissière des ventes enregistrée à fin février 2019 se confirme, le marché clôturera l'année 2019 avec moins de 1.650 tracteurs, soit le volume le plus faible depuis 2006. Pour le président de l’Association, «il faut améliorer l’accès des agriculteurs au financement en assouplissant les conditions d’éligibilité au crédit et accélérer le processus de mise à niveau du foncier agricole, prôné par les dernières instructions de sa Majesté».

L’Association redoute, également, l’orientation des agriculteurs vers l’utilisation de matériels agricoles d’occasion. Pour l’instant, « la part de marché du matériel d’occasion se chiffre à 2% en 2018, en se basant sur les immatriculations enregistrées au niveau du ministère du Transport», relève Imad Zouhair.
 
Pour ce qui est de la campagne 2017/2018, les importateurs du matériel agricole estiment que même si la saison a été favorable, son impact sur le marché des tracteurs agricoles neufs a été faible. Les ventes ont atteint, en effet, 2.529 tracteurs en 2018 contre 2.350 tracteurs en 2017, soit une progression qui ne dépasse pas les 8%.
 
Dans son communiqué, l’AMIMA affirme que le marché des tracteurs s’est inscrit dans une tendance baissière depuis 2010, année à laquelle les taux, les plafonds et les normes d’octroi des subventions ont subi des changements. Les ventes de 2018 ont baissé de 63% par rapport à 2009 (la dernière année avant la mise en place de ces changements) qui avait enregistré la vente de 6.841 tracteurs.

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