Les Emirats publient une liste polémique d’organisations terroristes

En pleine guerre contre le terrorisme, les Emirats Arabes Unis ont publié leur liste de 83 organisations accusées de terrorisme. Parmi elles, l'Union internationale des oulémas musulmans, dont le vice-président est le marocain Ahmed Raissouni.

Les Emirats publient une liste polémique d’organisations terroristes

Le 18 novembre 2014 à 16h37

Modifié le 11 avril 2021 à 2h36

En pleine guerre contre le terrorisme, les Emirats Arabes Unis ont publié leur liste de 83 organisations accusées de terrorisme. Parmi elles, l'Union internationale des oulémas musulmans, dont le vice-président est le marocain Ahmed Raissouni.

Approbation des uns, indignation des autres. La liste des organisations terroristes publiée par les Emirats Arabes suscite la polémique. Elle était attendue. On se demandait juste jusqu’où iraient les Emirats.

Joint par Médias24, Abdelbari Zemzemi, membre de l'Union internationale des oulémas musulmans (USIM), s'est indigné: "cette liste dénote l'arriération des Emirats. Nous nous sommes toujours opposés au terrorisme au sein de l'UISM", poursuivant que l'ennemi des Emirats "est Al Qaradaoui, et ils ont mis tout le monde dans le même panier".

Le Marocain Ahmed Raissouni est vice-président de l’UISM, association dirigée par le très controversé Youssef Qaradaoui.

Zemzemi a, également, évoqué le cas des ONG accusées de terrorisme par les Emirats. On y retrouve l'ONG humanitaire britannique Islamic Relief; la Fondation Cordoba, œuvrant dans le dialogue culturel et religieux à Londres; le Council on American-Islamic Relations, une organisation de défense des droits des musulmans américains.

Si l'Islamic Relief et le Council on Americain-Islamic Relations ont été, dans le passé, accusés d'entretenir des liens avec le Hamas, d'autres telle que la Fondation Cordoba n'ont, avant la publication de la liste, jamais figuré dans un classement d'organisations terroristes ni soupçonnées de soutenir le terrorisme.

La fondation a publié un communiqué dans lequel elle s'indignait d’être comparée à des organisations comme Al-Qaida, Boko Haram et Da'esh. Elle justifie cette "inimité" des Emirats par le fait qu'elle a, à maintes reprises, "dénoncé le non-respect des droits de l'homme par les EAU", ce qui n’est pas non plus très convaincant.

L'autre raison pourrait être la proximité d'Anas Altikriti, fondateur et président de la fondation Cordoba, avec les Frères-Musulmans, pour lesquels il dirige des groupes de lobbying au Royaume-Uni.

Sur son site web, le PJD a exprimé son rejet de la liste. Le parti estime que la liste a été élaborée par Abu Dhabi seule, et que les autres Emirats s'y opposent. Leur argument est que le Council on American-Islamic Relations compte, parmi ses soutiens, le chef du gouvernement Emirati Mohamed Bin-Rached al Maktoum.

Quelques unes des organisations notoires figurant dans la liste:

- Les Frères-Musulmans

- Al Qaida et Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI)

- Da'esh

- Boko Haram

- Al Gamaa al Islamya

- Le mouvement des Houthis au Yemen

- Les jihadistes tchétchènes

- Le Hezbollah d'Arabie Saoudite et des Emirats

- L'Union des organisations islamiques de France (UOIF), qui a publié un communiqué dans lequel elle estime que "cette qualification, aussi insultante que ridicule, porte atteinte non seulement aux musulmans de France et à leurs institutions représentatives mais aussi à notre pays et à son image dans le monde".

Le classement des Emirats était attendu. Il a été publié au lendemain d’une certaine réconciliation entre les EAU, l’Arabie Saoudite et Bahrein d’un côté, et le Qatar de l’autre. Le Qatar accueille en effet une partie de la direction des Frères musulmans ainsi que Youssef Qaradaoui, président de l’Union internationale des oulémas musulmans et idéologue des Frères.

Les Emirats et l’Arabie saoudite se sont opposés violemment bien que discrètement, aux Frères musulmans arrivés au pouvoir en Egypte. Ils ont beaucoup aidé le régime égyptien, y compris sur le plan financier.

En Libye, les Emirats ont apporté un soutien militaire aux forces du général Haftar, engagées dans une guerre contre les milices islamistes.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.