Selon l’Africom, menaces terroristes persistantes dans le Sahel et l’Afrique du Nord
Le général David Rodriguez qui commande l’Africom a mis en relief les effets des situations libyenne et syrienne sur la sécurité en Afrique du Nord et la menace qu'elles représentent pour les Etats-Unis et leurs alliés.
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Jamal Amiar
Le 10 mars 2014 à 13h49
Modifié le 11 avril 2021 à 2h35Le général David Rodriguez qui commande l’Africom a mis en relief les effets des situations libyenne et syrienne sur la sécurité en Afrique du Nord et la menace qu'elles représentent pour les Etats-Unis et leurs alliés.
«Les retombées des révolutions arabes incluent le retour de combattants, la sortie d’armes de la Libye vers les pays voisins, et le départ de combattants nord-africains pour la Syrie» a souligné le général Rodriguez qui s’exprimait lors d’une comparution jeudi 6 mars devant la commission de la défense du sénat US.
L’Africa Command (Africom) constitue l’un des six centres de commande militaire des armées américaines et son QG se trouve à Francfort en Allemagne. Avant de diriger l’Africom, le général David Rodriguez avait dirigé le commandement américain en Afghanistan.
L’Africom qui couvre 54 Etats et plus de 15 millions de km2, mène également depuis le 7 mars des manœuvres navales dans le Golfe de Guinée avec la participation notamment du Maroc, de la Mauritanie, de la France et de l’Espagne.
Rodriguez a parlé de situation «volatile et fragile» en Libye avec «des milices armées qui contrôlent des portions significatives du territoire national». «L’Africom aide à reconstruire les forces de sécurité libyennes, a-t-il indiqué devant les sénateurs US, mais dans le même temps, des groupes terroristes dont certains affiliés à Al Qaida ont pris racine dans de vastes zones incontrôlées du pays et étendent leurs opérations dans le nord-ouest africain».
Si Rodriguez a signalé le succès des opérations de sécurisation et de stabilisation menées au nord du Mali, il a toutefois reconnu que «malgré les efforts multilatéraux qui perturbent les réseaux terroristes dans la région, la croissance et l‘activité de ces réseaux extrémistes et violents à travers le continent africain continuent de dépasser nos efforts».
Quant aux moyens dont dispose l’Africom, le général Rodriguez a indiqué que seuls «7% des besoins en ISR –intelligence, surveillance et reconnaissance- étaient satisfaits en 2012 et 11% en 2013». Cette couverture des besoins a atteint les 12% en janvier 2014 comme l’indiquera un sénateur lors de l’audition.
Lors des échanges avec les sénateurs de la commission sénatoriale, David Rodriguez soulignera «le déficit en drones et le manque de ressources de surveillance du nord du Mali au nord de la Libye.»
Lors de son passage devant la commission de la défense du sénat US, David Rodriguez a rappelé l’intérêt de l’Afrique pour «les intérêts nationaux» de sécurité, de prospérité et de valeurs démocratiques jugeant que «l’environnement sécuritaire en Afrique va rester incertain dans le futur immédiat».
«L’Afrique monte en puissance et sera de plus en plus importante pour le futur des Etats-Unis», a insisté Rodriguez qui a rappelé devant les sénateurs que « sa population d’un milliard va doubler d’ici 2050, que le continent abrite six des 10 économies à la plus forte croissance sur la planète» et enfin que «l’Afrique représente le plus important bloc de votes régionaux dans les organisations multilatérales».
Cependant, le général Rodriguez est sans illusion et reste froid dans son analyse de la situation sécuritaire à moyen et long-terme. «Si nos activités peuvent étouffer les crises et les menaces sécuritaires à court terme, réduire ces menaces devra reposer sur le développement à long terme de partenariats efficaces avec des institutions sécuritaires dans des Etats où les forces professionnelles respectent l’autorité civile».
Pour Rodriguez, ce travail sera plus efficace s’il est effectué dans un cadre qui renforce «la gouvernance et les règles de droit». Conduits ensemble, insiste Rodriguez, «ces efforts supporteront les intérêts économiques et sécuritaires durables des Etats-Unis».
L’enregistrement intégral de la comparution est visible ici. Le texte est disponible ici.
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Jamal Amiar
Le 10 mars 2014 à 13h49
Modifié 11 avril 2021 à 2h35
