Hong Kong en alerte avant la visite de Xi Jinping pour les 25 ans de la rétrocession

(AFP)

Le 30 juin 2022

Un effort de sécurité massif a été déployé à Hong Kong jeudi dans l'attente de la visite du président chinois Xi Jinping, à l'occasion des célébrations marquant le 25e anniversaire de la rétrocession de la ville à la Chine communiste.

Les dirigeants du gouvernement ont été contraints de se soumettre à un système en circuit fermé en raison du Covid-19, certaines parties de la ville ont été fermées et de nombreux journalistes ont été interdits d'accès aux événements prévus vendredi, illustrant le contrôle du Parti communiste sur la ville après une vague de répression politique qui a démantelé le mouvement démocratique et écrasé la dissidence.

Les détails du voyage de M. Xi, son premier hors de la Chine continentale depuis le début de la pandémie de Covid-19, ont été gardés secrets mais il devrait faire des apparitions à Hong Kong jeudi et vendredi.

Le dirigeant chinois passera toutefois probablement la nuit dans la ville voisine de Shenzhen, sur le continent, selon les médias locaux.

Les personnes qui se trouveront dans l'orbite de Xi pendant son voyage, y compris les plus hauts responsables du gouvernement, ont été invitées à limiter leurs contacts, à se soumettre à des tests PCR quotidiens et à passer les jours précédant la visite dans un hôtel de quarantaine.

"Par mesure de sécurité, si nous devons rencontrer de près le chef suprême et d'autres dirigeants, je pense qu'il vaut la peine de prendre des dispositions en circuit fermé", a déclaré à l'AFP la responsable politique pro-Pékin Regina Ip.

Les autorités ont pris des mesures pour éliminer toute source potentielle d'embarras pendant le séjour de Xi Jinping dans la ville. La police de la sécurité nationale a arrêté au moins neuf personnes la semaine dernière.

La Ligue des sociaux-démocrates (LSD), l'un des derniers partis politiques d'opposition de Hong Kong, a déclaré qu'elle ne manifesterait pas le 1er juillet, après un échange entre des agents de la sécurité nationale et des bénévoles associés au groupe.

Les dirigeants du LSD ont déclaré à l'AFP que leurs maisons avaient été fouillées et qu'ils avaient également eu des conversations avec la police.

Chan Po-ying, présidente du groupe, a déclaré avoir eu l'impression d'être suivie et surveillée ces derniers jours.

Le principal institut de sondage de Hong Kong a annoncé qu'il retarderait la publication des résultats d'une enquête sur la popularité du gouvernement "en réponse aux suggestions des services gouvernementaux concernés après leur évaluation des risques".

L'anniversaire de la rétrocession de Hong Kong par la Grande-Bretagne à la Chine, le 1er juillet 1997, a longtemps été l'occasion de vastes manifestations pacifiques dans les rues de la ville. Mais, sous l'effet conjugué des restrictions sanitaires et de la répression de la dissidence, les rassemblements de masse ont pratiquement disparu à Hong Kong ces dernières années.

- "Raisons de sécurité" -

La couverture médiatique de la visite de Xi Jinping a été strictement limitée. Mercredi, l'AFP a eu confirmation que 13 journalistes locaux et internationaux s'étaient vu refuser l'accréditation pour couvrir les célébrations de la rétrocession.

Deux journalistes de l'AFP figuraient parmi les personnes dont l'accréditation a été refusée, un représentant du gouvernement invoquant des "raisons de sécurité" non précisées. Un troisième reporter de l'AFP a ensuite obtenu une accréditation.

L'Association des journalistes de Hong Kong a exprimé ses "profonds regrets" à la suite de ces refus.

Le gouvernement a déclaré aux médias que la décision était "un équilibre, dans la mesure du possible, entre les besoins du travail des médias et les exigences de sécurité".

Certains sites du centre financier ont été fermés, notamment le terminus du train à grande vitesse, un lieu de représentation de l'opéra chinois et le parc scientifique de Hong Kong.

Un certain nombre d'employés du parc scientifique ont déclaré à l'AFP n'avoir reçu aucune notification concernant la visite du président chinois, mais qu'on leur avait demandé de travailler à domicile jeudi.

Les autorités ont également cherché à donner une image de soutien public, notamment en déployant en masse des drapeaux de Hong Kong et de la Chine dans des dizaines de grands ensembles de logements sociaux.

"C'est inutile et c'est trop", a déclaré à l'AFP un habitant d'un de ces ensembles, Chan, 26 ans, devant les petits drapeaux placés à chaque étage dans une cage d'escalier.

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Le 30 juin 2022

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