Nadia Fettah. Le Maroc prépare une offre d’assurance contre les cyber-risques

Devant un parterre de professionnels venus de tout le continent, réunis pour la 11ᵉ édition du Rendez-vous de l’assurance, Nadia Fettah ne s’est pas contentée de dresser un état des lieux. En abordant l'importance d'une offre d’assurance contre les cyber-risques, elle a esquissé les contours d’un nouveau modèle, capable d’absorber les chocs, mais aussi de corriger les déséquilibres.
L’intelligence artificielle, les nouveaux usages numériques et la montée des risques exogènes appellent une réaction à la hauteur. "Aujourd’hui plus que jamais, les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle offrent des perspectives prometteuses pour améliorer la performance du secteur, enrichir l’expérience client et étendre l’inclusion financière".
Ces mutations ne peuvent rester livrées à elles-mêmes. "Le projet technologique n’a de valeur que s’il sert l’humain. L’assurance de demain sera plus agile, plus numérique, mais elle devra aussi être plus équitable, plus résiliente et plus solidaire".
Une offre d’assurance dédiée aux cyber-risques en phase de développement"Le développement d’une offre d’assurance contre les risques cyber est aussi en cours. Nous devons anticiper les besoins des entreprises, des institutions et des citoyens face à une menace qui ne cesse de croître, qui est même avérée".
Le contexte donne du relief à cette initiative. En 2022, 82% des grandes compagnies d’assurance mondiales ont été la cible de ransomwares. Au Maroc, l’attaque contre la CNSS a rappelé que la menace est désormais systémique. "Il s’agit de créer un environnement de confiance, où la donnée devient un actif protégé, et non une vulnérabilité".
Préserver la solidarité face à la segmentation algorithmique
Dans un secteur où la donnée devient centrale, la capacité à identifier les risques avec précision peut vite dériver en mécanisme d’exclusion. Nadia Fettah met en garde contre cette tentation. "Il est essentiel de préserver l’équilibre entre personnalisation et mutualisation. L’IA permet de cibler finement les profils. Attention à ne pas fragmenter le risque au point d’exclure les plus vulnérables. L’inclusion doit rester au cœur de notre modèle".
Les progrès techniques exigent un cadre de principes clair. "Au-delà des algorithmes, ce sont des choix humains, des choix éthiques et sociétaux qui façonnent l’avenir du numérique".
L’intelligence artificielle au service d’une assurance accessible
Loin des effets d’annonce, des exemples concrets viennent illustrer la transformation en cours. Aux États-Unis, un assureur a réduit de 70% les tâches manuelles liées aux sinistres grâce à un assistant intelligent. Au Kenya, des millions de citoyens ont désormais accès à une couverture santé via mobile.
Le Maroc s’inscrit dans la même dynamique. "Nous avons une stratégie d’inclusion financière qui cible les jeunes, les femmes et les populations rurales".
Face aux catastrophes naturelles, une autre forme de réactivité
Le pays est également confronté à une recrudescence des événements climatiques extrêmes. Inondations, sécheresse, séismes. Et d'ailleurs, les trois ont frappé le territoire ces dernières années. En 2023, l’Afrique est devenue le troisième continent le plus exposé, et le deuxième en termes de pertes humaines.
Dans ce contexte, les technologies émergentes ouvrent la voie à une meilleure capacité d’anticipation. L’assurance paramétrique constitue un levier d’efficacité, en déclenchant automatiquement l’indemnisation dès qu’un seuil prédéfini est atteint. "Ce type d’assurance peut faire la différence, notamment pour les agriculteurs, les artisans ou les très petites entreprises qui ont besoin d’une réponse rapide pour survivre à un choc".
Une base déjà en place, à consolider
La ministre rappelle que le Maroc a déjà posé les fondations de cette transformation. Cadre réglementaire modernisé, infrastructures numériques, soutien à l’innovation via Innov Invest, centres de données conformes aux standards internationaux… Les outils sont là.
"Grâce à ces efforts, la microassurance a atteint plus de 2,3 millions de contrats en 2024. Un chiffre qui parle de lui-même".
Ces avancées nécessitent toutefois d’être prolongées et approfondies. "Cette solidité ne doit pas nous inciter au confort, mais au contraire nous pousser à anticiper les nouveaux défis, à innover et à réinventer nos modèles".
Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!Si vous voulez que l'information se rapproche de vous
Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
Réforme des OPCVM : comprendre les principales nouveautés du projet de loi 03.25

CIH Bank prépare une augmentation de capital de 1,5 MMDH

En bourse, Delta Holding tirée vers le haut par le regain d’intérêt pour les valeurs du BTP

Pour la première fois, le MASI franchit le seuil des 18.000 points ce 12 mai

Futures sur MASI 20 : tout ce qu'il faut savoir sur le premier contrat à terme ferme lancé au Maroc
