Retraites : Macron engage le 49.3, le gouvernement fragilisé, les oppositions requinquées
Emmanuel Macron et son gouvernement ont opté jeudi pour l'emploi du 49.3 sur la réforme des retraites. Cette annonce faite par Élisabeth Borne devant une Assemblée nationale en ébullition est un rebondissement majeur, après deux mois de bataille parlementaire et d'opposition dans la rue.

Retraites : Macron engage le 49.3, le gouvernement fragilisé, les oppositions requinquées
Le 16 mars 2023 à 17h44
Modifié le 16 mars 2023 à 17h58Emmanuel Macron et son gouvernement ont opté jeudi pour l'emploi du 49.3 sur la réforme des retraites. Cette annonce faite par Élisabeth Borne devant une Assemblée nationale en ébullition est un rebondissement majeur, après deux mois de bataille parlementaire et d'opposition dans la rue.
Dans un chaos indescriptible, couvert par la "Marseillaise" chantée en boucle par la gauche, Élisabeth Borne a annoncé engager la responsabilité de son gouvernement sur cette réforme emblématique du second quinquennat Macron, faute d'être assurée d'un nombre suffisant de voix des députés du parti de droite Les Républicains.
Alors qu'ils avaient déclaré vouloir "tout faire" pour l'éviter, le président et sa Première ministre se sont donc résignés, après une succession de réunions de crise à Élysée, à faire adopter le texte sur les retraites sans vote positif de l'Assemblée.
Une forme d'échec pour Élisabeth Borne, qui a déployé de nombreux efforts ces derniers mois pour tenter de nouer un accord avec la droite. Mais un nombre visiblement trop important de députés LR risquaient de manquer à l'appel.
Depuis des jours, les stratèges macronistes s'affairaient pour savoir s'ils disposaient d'une majorité sur le texte, tous les comptages montrant une marge de manœuvre extrêmement faible.
Un compromis, scellé mercredi entre sept députés et sept sénateurs en commission mixte paritaire, avait ouvert la voie à un vote dans les deux assemblées pour ce projet reculant à 64 ans l'âge de départ à la retraite. Compromis que le Sénat avait, sans surprise, entériné par un vote jeudi matin, par 193 voix contre 114.
Dissolution ? "Chiche"
L'annonce de ce 49.3 plonge la suite du quinquennat dans une grande incertitude. Mercredi soir, avant de s'y résigner, Emmanuel Macron avait d'ailleurs envisagé, en cas de vote et de défaite dans l'Hémicycle, la possibilité d'une dissolution, selon des cadres de la majorité.
Comment va réagir la rue après le déclenchement du 49.3 ? Après les manifestations du mercredi 15 mars, (qui ont réuni 1,7 million de personnes selon la CGT et 480.000 selon le ministère de l'Intérieur), les syndicats restent toujours mobilisés, même si le mouvement donne quelques signes d'essoufflement. Quelques milliers de personnes manifestaient jeudi en fin d'après-midi place de la Concorde à Paris.
(Avec agences)