Bourse de Casablanca: le marché dévisse ce 22 février
A l’ouverture de la séance du 22 février, le MASI dévissait lourdement de 1,16% à 13.491 points. La baisse a même été jusqu’à 1,30%. L’indice MSI 20, regroupant les 20 valeurs cotées les plus liquides de la place casablancaise chutait, quant à lui, de 1,33% à 1.091 points. A la clôture de la séance du 22 février, l'indice MASI reculait de 0,94%, réduisant sa progression en YTD à seulement +1,22%.
Cette forte baisse du marché trouve des explications. Premièrement, il convient de relever le contexte international tendu, lié au conflit en Ukraine. La situation escalade depuis plusieurs semaines et dans la soirée du 21 février, le président russe Vladimir Poutine a renversé la table des négociations en reconnaissant l’indépendance des séparatistes pro-russes dans les régions ukrainiennes de Donetsk et Lougansk.
Mais pour une source du marché contactée dans la matinée, les raisons sont autres.
La conjoncture marocaine est la raison principale
Les véritables raisons de la forte baisse du marché ces derniers jours et particulièrement sur la séance du 22 février, trouvent en réalité leurs fondements dans la conjoncture nationale.
Pour notre interlocuteur, « les tensions entre l’Ukraine et la Russie semblent être un prétexte pour les investisseurs pour renforcer leurs comportements vendeurs ces derniers jours ». Notre source appuie son argument en pointant le fait « qu'au Maroc, on ne réagit pas instantanément à ce qui se passe à l’international. Il y a toujours un temps de latence. Nous ne sommes pas une bourse comme Paris ou New-York qui réagit en temps réel aux tensions internationales. Nous pensons que les investisseurs se cachent derrière ces tensions pour justifier un comportement vendeur ».
En réalité, ce qui pèse sur la confiance des investisseurs, c’est particulièrement le spectre d’une sécheresse qui laisserait présager d’une mauvaise saison agricole. « Cela signifierait que les prévisions de croissance seraient plus molles que ce qui a été anticipé » précise notre source.
Il convient de rappeler que la Loi de Finances actuelle a été construite sur des hypothèses de saison agricole moyenne aux alentours de 80 millions de quintaux, d’un prix moyen du gaz butane à 450 dollars la tonne, d’une croissance économique de 3,2% et d’un déficit budgétaire de 5,9%. Or, la sécheresse se poursuit, et les cours du pétrole et du gaz poursuivent leurs ascensions, laissant un doute sur la réalisation de ces objectifs.
Pour notre interlocuteur, le marché a également été influencé par les récentes annonces concernant le déficit pluviométrique et la somme mobilisée pour le combattre. Le Souverain a donné des instructions le 16 février dernier en annonçant la mobilisation de 10 milliards de dirhams, en vue de réduire les effets de ce déficit sur l’agriculture et le monde rural.
Intérieur ou extérieur, ce financement mettra la pression
Parmi ces 10 milliards de dirhams, 3 milliards seront mobilisés du fonds Hassan II. Pour les 7 milliards de dirhams restants, on ne sait pas encore s’ils seront financés via le marché international ou sur le marché local.
A l’international, il convient de rappeler que le rehaussement des taux commence à être décidé dans différents pays, notamment aux États-Unis où la FED a annoncé une hausse du taux directeur pour maîtriser l’inflation. « Dans ce cas de figure, le Maroc pourrait s’endetter à des taux plus élevés que prévu et cela pourrait donc peser sur les finances publiques » explique notre source.
« Sur le marché national, si le Trésor venait à lever 7 milliards de dirhams, cela pourrait créer des tensions sur les taux. Le marché actions étant négativement corrélé au taux, si ces derniers augmentent, un arbitrage sera fait en faveur du marché obligataire et donc au détriment du marché actions » conclut notre interlocuteur.
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