Conseil de la concurrence : les cours mondiaux à l'origine de la hausse des prix de l'huile de table

La flambée des cours mondiaux de la matière première reste à l'origine de la hausse des prix de l'huile de table, bien que le marché soit favorable à une potentielle coordination, répond le Conseil de la concurrence à la Chambre des représentants qui l'a saisi sur le sujet.

Conseil de la concurrence : les cours mondiaux à l'origine de la hausse des prix de l'huile de table

Le 30 décembre 2021 à 10h19

Modifié 30 décembre 2021 à 10h19

La flambée des cours mondiaux de la matière première reste à l'origine de la hausse des prix de l'huile de table, bien que le marché soit favorable à une potentielle coordination, répond le Conseil de la concurrence à la Chambre des représentants qui l'a saisi sur le sujet.

Saisi par le président de la Chambre des représentants, en avril dernier, sur la hausse des prix de l'huile de table enregistrée au premier trimestre de 2021 sur le marché marocain, le Conseil de la concurrence a rendu son avis sur la question ce mercredi 29 décembre.

La conclusion du Conseil de la concurrence est que la hausse a été principalement causée par l'augmentation des prix de la matière première sur le marché international, conjuguée à la structure du marché national caractérisé par un aspect oligopolistique.

Un oligopole, certes, mais la raison de la hausse des prix est ailleurs

En effet, le Maroc est dépendant à 98,7% des importations de la matière première, et notamment de l'huile brute. Ses cours mondiaux, qui ont fortement augmenté après l'allègement des mesures de confinement liées à la pandémie du Covid-19, se sont répercutés sur les prix de l'huile de table au Maroc.

Le rapport signale que la hausse des prix "était d’un niveau très inférieur à celui du coût d’achat, vu que ce dernier a progressé de 39,5%, alors que l’augmentation du prix de vente n’a été que de l’ordre de 18,6%".

Étant donné que le coût d'achat de l'huile brute représente près de 72% du prix de revient (départ usine), le Conseil de la concurrence considère même que "le consommateur n’a pas subi toutes les conséquences de l’envolée des cours mondiaux".

Le marché national est constitué de quatre acteurs seulement, Lesieur-Cristal, HSB, Savola et Siof, et les trois premiers accaparent 95% du marché marocain de l'huile de table. De ce fait, il s'agit d'un marché oligopolistique particulièrement concentré.

C'est également un marché caractérisé par la prépondérance de la distribution traditionnelle. Cette dernière, souligne le rapport, a tendance à ne pas faire jouer la concurrence et à aligner les prix des différents concurrents sur ceux du leader.

Chez les industriels, le rapport note également que le leader du marché, Lesieur-Cristal (35% à 40% de part de marché), est le premier à changer les prix, qui sont généralement décidés une semaine à l'avance. HSB et Savola, quant à eux, ont tendance à s'aligner rapidement. C'est la raison pour laquelle le timing du changement de prix est très rapproché.

Le marché national, tel qu'il est structuré, reste ainsi "favorable à une potentielle coordination des opérateurs", conclut le rapport qui souligne, néanmoins, que les marges liés au raffinage restent "raisonnables", entre 4% et 5%.

Des recommandations qui concernent toute la chaîne de valeur

Le rapport recommande de soutenir l'amont de la filière qui est presque inexistant au Maroc, et d'encourager la production locale de graines oléagineuses ; notamment en assurant un prix minimum garanti aux agriculteurs producteurs, quel que soit le niveau des cours du marché mondial.

Actuellement, le Maroc fait partie des dix premiers importateurs d'huiles alimentaires dans le monde. Rappelons que le Plan Maroc vert prévoyait de couvrir 15% des besoins nationaux en graines oléagineuses par la production locale. Le rapport propose de reconduire cet objectif dans la nouvelle stratégie "Génération Green".

Le potentiel, qui est important, s'élève à 600.000 ha. Il est recommandé de cibler le tournesol et le colza, au lieu du soja - jugé bon marché - qui constitue 90% de l'origine de l'huile de table consommée au Maroc aujourd'hui.

D'autre part, encourager la consommation d’huile d’olive permettrait de réduire partiellement la dépendance aux huiles de graines oléagineuses.

Une reconversion progressive vers les huiles d’olive mélangées aux huiles de graines, notamment le tournesol et le colza, est également recommandée pour allier les bienfaits nutritionnels à l'adaptation aux usages culinaires (assaisonnement, cuisson et friture).

Le rapport propose également de renforcer les capacités de stockage, qui ne sont que de 52 jours actuellement, et de les porter à trois mois. Il suggère de réhabiliter le pipeline reliant la Costoma au port de Casablanca.

Par ailleurs, on y trouve d'autres recommandations visant à encourager les opérateurs à mettre en place des mécanismes de couverture du risque, à renforcer la concurrence entre les opérateurs au niveau des points de vente, et à moderniser les circuits de distribution traditionnels.

Graines oléagineuses : le Maroc veut réhabiliter la production locale  

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