Chine: le géant pharmaceutique GSK condamné à une amende “record” de 378 millions d'euros

Le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) a été condamné vendredi par un tribunal chinois à une amende "record" pour corruption, tandis que cinq responsables écopaient de peines de prison, alors que Pékin intensifie ses enquêtes sur de multiples entreprises étrangères.  

Chine: le géant pharmaceutique GSK condamné à une amende “record” de 378 millions d'euros

Le 19 septembre 2014 à 14h20

Modifié le 19 septembre 2014 à 14h20

Le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) a été condamné vendredi par un tribunal chinois à une amende "record" pour corruption, tandis que cinq responsables écopaient de peines de prison, alors que Pékin intensifie ses enquêtes sur de multiples entreprises étrangères.  

La Cour intermédiaire de Changsha (centre) a jugé GSK coupable d'avoir versé des pots-de-vin pour doper ses ventes en Chine, a indiqué le groupe dans un communiqué, disant "accepter les preuves soumises (...) et le verdict de la justice". Le laboratoire a été condamné à une amende de 3 milliards de yuans, soit l'équivalent de 378 millions d'euros - la pénalité "la plus élevée" jamais infligée par la justice chinoise à une entreprise, selon des médias officiels.

D'après l'agence officielle Chine nouvelle, cinq cadres dirigeants du groupe, épinglés pour "avoir activement organisé et soutenu (...) les versements de pots-de-vin", ont été condamnés par le tribunal de Changsha à des peines d'emprisonnement à l'issue d'un procès à huis clos. Parmi eux, l'ex-patron de GSK en Chine, le Britannique Mark Reilly, s'est vu infliger trois ans de détention, mais il bénéficiera d'une remise de peine et sera expulsé, a-t-elle précisé.

Quatre autres responsables, de nationalité chinoise, ont écopé de peines de prison de deux à quatre ans accompagnées de divers sursis, a précisé Chine Nouvelle.

« Sincères excuses »

Cité dans un communiqué, Andrew Witty, directeur exécutif de GSK, a jugé l'ensemble de l'affaire "profondément affligeante", tout en assurant que l'entreprise "en avait tiré les leçons" et restait engagée à poursuivre ses investissements sur un marché chinois à l'insolente croissance. Le groupe a par ailleurs diffusé un long message en mandarin sur son site internet chinois, où il a présenté "ses sincères excuses aux patients chinois, aux médecins et hôpitaux, au gouvernement et au peuple chinois".

Les autorités avaient annoncé à grand fracas en juillet 2013 l'ouverture d'une enquête contre GSK, que la police avait rapidement accusé d'avoir versé près de 500 millions de dollars (388 millions d'euros) depuis 2007, via des agences de voyages et projets de sponsoring, pour muscler son chiffre d'affaires.

Au terme de 10 mois d'enquête, la police avait conclu en mai dernier que Mark Reilly lui-même avait ordonné à ses équipes de commerciaux de verser des pots-de-vin à des hôpitaux, médecins et cadres politiques. Le système de santé chinois est réputé miné par l'opacité et une corruption endémique, alimentées notamment par les bas salaires des personnels médicaux. GSK avait cependant répété à de multiples reprises avoir une "tolérance zéro pour toute forme de corruption", revendiquant "une pleine coopération" avec l'enquête.

Salve d'enquêtes

A la suite de GSK, Pékin avait dévoilé plusieurs enquêtes visant les pratiques commerciales d'autres firmes pharmaceutiques étrangères et fabricants de laits infantiles. La tendance s'est encore intensifiée cette année, les régulateurs ayant multiplié les enquêtes contre de grands groupes automobiles ou informatiques étrangers pour "abus de position dominante".

Des allemands Daimler et Audi à l'américain Microsoft, le spectre des entreprises incriminées est large et les accusations répercutées haut et fort par les médias officiels - bien que Pékin se défende de cibler des firmes non-chinoises. Au point de susciter de fortes inquiétudes, dont se sont fait récemment l'écho des rapports alarmistes des Chambres de commerce des Etats-Unis et de l'Union européenne en Chine.

Possible signe d'une prudence accrue des firmes internationales: les investissements directs étrangers (IDE) en Chine ont plongé de 14% sur un an en août, à leur plus bas niveau depuis quatre ans.

Dans un épisode distinct, le scandale de corruption autour de GSK avait été pimenté par la révélation, fin juin, dans un média britannique, qu'une vidéo clandestine d'ébats de Mark Reilly et de sa petite amie chinoise avait été envoyée en mars 2013 à plusieurs hauts responsables du groupe. Recrutés par GSK pour enquêter sur l'origine de cette "sex tape", le détective privé britannique Peter Humphrey et son épouse Yu Yingzeng, de nationalité américaine, avaient ensuite été arrêtés par les autorités chinoises.

Accusés de violations de la législation sur la vie privée, ils avaient été condamnés respectivement début août à des peines de deux ans et demi et deux ans de prison et à de lourdes amendes après un procès à huis clos.

(Avec AFP) 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.