Affrontements violents entre forces de l'ordre et jihadistes en Tunisie

Plus rien en sera comme avant. C'est une vraie rupture entre la partie violente du salafisme tunisien et le pouvoir que vient de vivre le pays.

Affrontements violents entre forces de l'ordre et jihadistes en Tunisie

Le 19 mai 2013 à 17h27

Modifié le 27 avril 2021 à 22h18

Plus rien en sera comme avant. C'est une vraie rupture entre la partie violente du salafisme tunisien et le pouvoir que vient de vivre le pays.

Il y aura un avant et un après 19 mai 2013 en Tunisie.

Avant, il y avait quelques affrontements, mais les autorités semblaient les avoir subis.

Cette fois-ci, elles semblent les avoir cherchés.

Les images montrent une situation insurrectionnelle à Hay Tadhamone, dans la banlieue de Tunis, l’un des nombreux fiefs jihadistes du pays (vidéos ici, ici, ici et ici). Au moment où nous rédigeons ces lignes, le bilan provisoire des affrontements était d’un mort et 15 blessés dans les rangs des salafistes jihadistes.

A Kairouan (vidéo ici), où était convoquée la troisième rencontre annuelle de Ansar Charia, la branche jihadiste tunisienne, des affrontements ont également eu lieu entre forces de l’ordre d’un côté et jihadistes auxquels se sont joints des casseurs, de l’autre. C’est le moment que choisit l’icône du Femen tunisien, Amina, pour  jeter de l’huile sur le feu, en allant peindre des graffitis sur le mur de la grande mosquée de la ville. Amina, ou la provocation au nom de la laïcité ! (ici, le moment de son arrestation, elle est accusée d'avoir peint des graffitis sur la mosquée ou sur le cimetière mitoyen, selon les versions).

En milieu d’après midi, la page Facebook du quotidien Al Fajr, porte-parole du parti Ennahdha, annonçait que le bureau régional du parti avait été incendié par les insurgés.

Ces derniers jours, l'AFP et des médias tunisiens ont été témoins d'interpellations de militants salafistes à travers le pays.

Le porte-parole d'Ansar Charia, Seifeddine Raïs, a notamment été arrêté, selon son organisation et une source sécuritaire citée par l’AFP.

Al-Qaïda au Maghreb islamique a d'ailleurs exprimé samedi soir son soutien à Ansar Charia, tout en appelant les militants tunisiens à ne pas céder aux provocations des autorités, écrit l’AFP.

Ennahda a longtemps été accusé de laxisme pour avoir toléré les groupuscules jihadistes. Il a cependant considérablement durci sa position depuis que 16 militaires et gendarmes ont été blessés entre fin avril et début mai par des mines posées par des groupes armés traqués à la frontière avec l'Algérie.

A partir des confrontations de ce dimanche 19 mai et qui ne sont pas terminées à l’heure où nous écrivons ces lignes, la menace terroriste en Tunisie devient réelle. Les démocrates qui depuis la révolution confisquée n’ont cessé d’attirer l’attention sur les dérives qui mènent vers le terrorisme, étaient régulièrement traités de traîtres, de sionistes, de laïcards par Ennahdha et le CPR, parti du président Marzouki.

Aujourd’hui 19 mai est un nouveau tournant dans le premier pays de ce que l’on appelle le printemps arabe.


 

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