Plan social chez Pernod Ricard: 900 postes supprimés dans le monde

(AFP)

Le 28 août 2014

Face à une situation de marché difficile en Chine et un climat économique morose, Pernod Ricard va supprimer 900 postes dans le monde, dont moins de 100 en France, le pays d'origine d'un groupe aujourd'hui largement mondialisé.

En février, le groupe français avait annoncé son intention de mettre en place un plan d'économies de 150 millions d'euros sur trois ans et avait prévenu que cela aurait des conséquences sur l'emploi.

Jeudi, son directeur général Pierre Pringuet a annoncé à l'AFP les conséquences sociales de cette restructuration, à l'occasion de la publication de ses résultats financiers annuels.

Pernod Ricard, qui emploie 19.000 personnes dont 2.800 en France, va ainsi supprimer 900 postes dans le monde, principalement en Thaïlande ou au Venezuela, en raison des troubles et aléas politiques dans ces pays-là.

"En Thaïlande, l'activité a été divisée par deux, nous réduisons les effectifs par deux". "Ce n'est pas notre performance qui est en cause mais l'actualité très, très difficile de ce pays", a justifié Pierre Pringuet.

En France, le siège de Pernod à Créteil va perdre 130 emplois au profit du siège de Ricard à Marseille qui "va voir croître ses effectifs" de 60 personnes, ce qui fait au final, un "impact net largement inférieur à 100 personnes", a détaillé Pierre Pringuet.

Et la direction proposera aux personnes qui perdront leurs postes à Créteil d'aller justement à Marseille, lieu de création du pastis Ricard par la famille éponyme qui dirige toujours le groupe aujourd'hui.

Le chiffre en France n'est toutefois pas encore définitif et toujours en négociation avec les partenaires sociaux, dans le cadre de discussions qui doivent s'achever en novembre.

Les trois mots d'ordre de ce plan sont "prioriser, simplifier et mutualiser les ressources", a expliqué le dirigeant.

Ainsi à Marseille, le groupe compte mutualiser les fonctions support (finances, administration des ventes et ressources humaines) entre Ricard et Pernod, "tout en maintenant deux réseaux de distribution séparés". La restructuration fera donc de la cité phocéenne le "centre administratif et financier" des deux boissons anisées.

Le dernier plan social du groupe remonte à dix ans: le groupe avait alors supprimé quelque 100 postes chez son cognac Martell.

- Amélioration en vue en Chine -

Aujourd'hui, c'est d'ailleurs ce même cognac qui lui pose problème en Chine, marché très florissant pour la marque jusqu'au lancement d'une politique anti-corruption depuis près deux ans.

Dans ce cadre, les dirigeants chinois sont priés de réduire leurs dépenses somptuaires et de ne plus s'afficher avec des bouteilles très haut de gamme, comme des cognacs hors d'âge. Et comme pour le concurrent Rémy Cointreau, les ventes de Pernod Ricard se sont effondrées en Chine: -23% sur un an.

Cette situation, associée à un impact négatif "historique" des devises des pays émergents, a plombé les résultats que le groupe a dévoilé jeudi.

Ainsi, au cours de son exercice clos fin juin son bénéfice net a plongé de 14% à 1,02 milliard d'euros et ses ventes se sont repliées de 7% à 7,94 milliards.

Seuls modestes motifs de satisfaction: si le résultat opérationnel courant a reculé de 8%, à 2,05 milliards, il a affiché une croissance interne de 2% conforme aux objectifs du groupe. Et il y a du mieux en Europe, où la situation s'améliore timidement avec des ventes en repli de 2% sur un an à 2,77 milliards, mais en hausse de 2% en données comparables.

"L'environnement s'est révélé être plus difficile qu'anticipé. Néanmoins nous avons tenu les objectifs affichés en février", a souligné Pierre Pringuet.

Pour l'année en cours, le "contexte restera tendu" mais le directeur général délégué Alexandre Ricard anticipe "une amélioration progressive de la croissance" des ventes.

Pierre Pringuet se dit même "extrêmement confiant" sur la reprise du marché chinois grâce à un élargissement de sa gamme vers des produits moins haut de gamme et de nouveaux canaux de distribution, hors des traditionnels karaokés.

A la Bourse de Paris, les investisseurs accueillaient positivement toutes ces annonces: vers 10H00 (08H00 GMT), l'action prenait 2,28% à 90,07 euros.

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Le 28 août 2014

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