Mouvement de boycott: le marché boursier impassible?
Des internautes se félicitent du succès du mouvement de boycott, en affirmant que celui-ci a poussé les investisseurs à se délester des titres des entreprises boycottées. La réalité est toute autre.
Après dix jours de boycott de certains produits et marques (Sidi Ali du groupe Les Eaux Minérales d'Oulmès, le lait de Centrale Danone et les carburants des stations Afriquia), des publications sur les réseaux sociaux pullulent montrant que les cours boursiers de Oulmès, Centrale Danone, et même celui d'Afriquia Gaz, (qui est une autre filiale du groupe Akwa spécialisée dans la distribution de gaz de pétrole liquéfié et non celle qui gère les stations-services) enregistrent des chutes vertigineuses.
Dans leurs publications, les internautes se félicitent du succès de ce mouvement, en affirmant que celui-ci a poussé les investisseurs à se délester des trois valeurs. La réalité est toute autre, et les captures d'écran de la BVC partagées en masse par les boycotteurs, montrant ces valeurs au rouge foncé, datent de plusieurs années.
L’étude de l’évolution des cours boursiers de Oulmès et de Centrale Danone, les sociétés directement concernées par le boycott, sur une période allant de la première séance boursière suivant le démarrage du boycott jusqu’à la séance du vendredi dernier, montre qu’aucun mouvement significatif n’a eu lieu sur les deux valeurs.
Selon les données de la Bourse des valeurs de Casablanca, ce sont six titres Oulmès seulement qui ont été échangés au cours de la semaine écoulée, pour un petit volume de 10.800 DH. La valeur a également pris 5,88%, pour arriver à un prix de 1.800 DH, et ce suite à l’échange d’un seul titre uniquement.
Source: Bourse des Valeurs de Casablanca
Pour Centrale Danone, qui ne garde que 0,28% de son capital en flottant à la BVC, ce ne sont que 2 titres qui ont été échangés sur la même période, pour un volume global de 1.336 DH. Le cours est resté le même, à 668 DH.
Source: Bourse des Valeurs de Casablanca
Ces faibles mouvements sont toutefois à relativiser. Les valeurs Oulmès et Centrale Danone n’étant pas trop liquides, il est difficile de savoir si le marché est réellement resté indifférent au boycott, ou qu'il confirme simplement une tendance d'illiquidité des deux valeurs. A suivre.
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