Voici l'explication de la dégringolade du cours de Addoha
Réalisations en 2017 en deçà des prévisions, morosité du secteur immobilier…Voici pourquoi le cours de Addoha a atteint son plus bas historique.
A la mi-séance de du mercredi 16 mai, le cours d’Addoha avait atteint son plus bas historique, à 21,50 DH, avant de se redresser timidement peu avant la clôture pour se situer à 22,00 DH. L'immobilière a donc accusé une baisse de 1,83% après l’échange de 790.206 actions. Notons que l’importance du volume échangé confirme la tendance baissière de fond.
Afin d’expliquer cette contre-performance, il convient de rebondir sur un ensemble d'éléments qui encerclent cette immobilière.
Réalisations en 2017 en deçà des prévisions
Le rythme de l’activité d’Addoha a remarquablement décéléré pendant l’année écoulée.
Cela s’est traduit essentiellement à travers le recul de son chiffre d’affaires et de sa marge brute, engendré en grande partie par la baisse des préventes ainsi que par la hausse des coûts de construction.
En effet, le groupe Addoha a clôturé l’année 2017 sur un résultat net consolidé de 866,2 MDH, contre 1 MMDH en 2016, soit une baisse d’à peu près 14%. Pour sa part, le chiffre d’affaires du groupe s’est situé à 5,9 MMDH pendant l’année dernière, contre 7,11 MMDH en 2016, enregistrant ainsi un recul de 16%.
Le management a précisé au niveau de sa communication financière relative aux réalisations au titre de l’exercice 2017, que la baisse de l’activité émane d’une politique volontariste visant à maîtriser ses indicateurs bilanciels et maintenir une génération de cash élevée.
S’agissant de la baisse des préventes, celle-ci a commencé depuis 2014. Comme nous l’avait indiqué un analyste de la place dans un précédent entretien, le groupe comptait plus de 21.000 unités pré-vendues en 2014 contre 10.000 en 2017. Les préventes ont donc chuté de plus de 50%. L’effet de cette baisse impactera donc les résultats de l’année 2018.
Morosité du secteur de l’immobilier
Le secteur immobilier peine à redémarrer. Face à cela, la méfiance s’amplifie. La demande en logements sociaux est en ralentissement continue. En face, l’offre est abondante.
Plusieurs indicateurs convergent pour démontrer qu’il n’y a pas de signaux de relance du secteur. A titre d’exemple, selon les derniers chiffres du Ministère de l'habitat, la consommation du ciment a accusé une baisse d'à peu près 7% à fin mars 2018. Rappelons que pendant l’année dernière, les ventes du ciment ont baissé de moins de 3%.
La baisse des ventes du ciment est liée à la décélération du rythme de l’activité immobilière, comme nous l'a souligné un analyste de la place, contacté par LeBoursier.
Pour notre interlocuteur, le secteur immobilier est marqué par un manque de visibilité. Il fait référence spécialement au cafouillage qui entoure la révision du dispositif du logement social.
Il trouve également que ce secteur a besoin de nouveaux catalyseurs pour le réanimer, notamment le locatif social, le logement pour la classe moyenne...
L’avènement de la finance participative et des contrats Mourabaha immobilier pourrait donner une petite impulsion au secteur, mais ce dernier a besoin de mesures courageuses.
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