Youssef Amrani a qualifié de New deal pour l'Afrique la vision exposée lors du discours royal du 6 novembre 2023 portant sur une feuille de route pour la façade atlantique de l’Afrique.

D'après lui, la vision royale "appelle à l’audace, l’ambition et l’innovation pour créer un espace dynamique de codéveloppement, de progrès partagé, d'interactions humaines à tous les niveaux, et surtout un espace doté d'une paix durable, de respect mutuel, de stabilité et de progrès".

"En recherchant des solutions concrètes et réalisables aux besoins à long terme de la région, la Vision Royale pour l'Atlantique vise principalement à faciliter la connectivité entre les pays atlantiques. Cela inclut, par exemple, des plateformes de transport et de logistique qui peuvent fournir les moyens et les outils nécessaires pour déployer un modèle de développement inclusif et durable pour les populations de la région", explique-t-il.

Ces objectifs sont au cœur du Partenariat des Etats d’Afrique atlantique, à travers lequel le Maroc envisage une région où le développement économique est inclusif et durable.

Cette vision intègre également les pays du Sahel, pour lesquels l’initiative marocaine veut contribuer par des solutions qui dépassent les mesures sécuritaires, en apportant les opportunités économiques adéquates à même de briser le cycle d’instabilité, notamment à travers le désenclavement de ces pays. C’est la raison pour laquelle "il y a eu un intérêt à les voir rejoindre le processus africain atlantique".

Le Partenariat des États d’Afrique atlantique comme principal instrument de coopération

Youssef Amrani explique que la création du Partenariat des Etats d’Afrique atlantique vient en réponse au besoin d’un instrument pour développer ce cadre de coopération espéré.

"L'objectif ultime est de réorganiser ces régions en un espace géopolitique doté d'outils de gestion concertés permettant aux Africains de travailler ensemble sur des solutions africaines. En combinant les dimensions politique, sécuritaire, sociale, scientifique et économique, notre groupe fera de l’espace atlantique africain un espace ouvert de coopération Sud-Sud, pour promouvoir les valeurs d’unité et de solidarité africaines tout en restant ouvert à la coopération et à la collaboration avec d’autres régions et organisations", poursuit-il.

Le gazoduc Nigeria-Maroc est un exemple de ce qui peut être réalisé dans cette région. "En renforçant les liens économiques, en améliorant les infrastructures et en facilitant la circulation des biens et des personnes, le Maroc vise à contribuer à construire des ponts qui relient les nations et à favoriser un sentiment de destin partagé".

À l’occasion de sa troisième réunion ministérielle, le Partenariat des Etats d’Afrique atlantique a connu la participation de 21 pays du continent. L’ambition est de réunir l’ensemble des 23 pays de cet espace, "en travaillant à la création des outils nécessaires et d’un cadre institutionnel pour promouvoir une croissance inclusive, une prospérité et une stabilité partagée".

Le Maroc se veut un pivot dans l’espace atlantique élargi

Concernant l’espace atlantique plus large, Youssef Amrani affirme que "le Maroc l’aborde à travers une perspective distinguée, fondée sur la diversité de l’identité du Royaume, qui a toujours agi comme pont entre les continents".

"L’Atlantique signifie pour le Maroc beaucoup plus que la géographie. C’est un espace où le Royaume agit comme pivot, connectant les différents points dans un effort d’intégration à travers son environnement immédiat et plus large", précise-t-il.

"L'Atlantique est la raison même pour laquelle le Maroc constitue à la fois un centre de gravité et un point de liaison entre le Nord et le Sud, l'Afrique et l'Europe, la Méditerranée et l'Atlantique. Le Royaume se trouve à la croisée des chemins qui vous guide du Moyen-Orient vers les Amériques. Il va sans dire que l'Atlantique est un don géopolitique, un espace d'opportunités et un terrain prospère pour des processus d'intégration réussis", conclut-il.