Le Représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies était présent aux Atlantic Dialogues 2023. Il a livré sa lecture du contexte mondial actuel, "un monde actuellement malade par sa multipolarité", a-t-il expliqué.

"Quand il y avait deux pôles, il y avait un équilibre et les deux grandes puissances arrivaient à s'entendre. Maintenant, nous assistons à une multipolarité à plusieurs centres d'influence, de pouvoir et de puissance. Ces centres n'arrivent pas à s'entendre sur sur les solutions à apporter pour régler des problèmes du monde", poursuit-il.

Le diplomate estime que le monde souffre "d’un décrochage démocratique dans le nord, proie au populisme et à une surenchère anti-migratoire, et d’une prolifération de l’extrémisme violent dans le Sud global, avec l’apparition de plus en plus de groupes séparatistes".

"En Afrique, il existe actuellement plus de 15 groupes séparatistes qui ont des liens avec l’extrémisme violent, les nébuleuses terroristes, la criminalité transfrontalière, le trafic d’êtres humains et la drogue", a-t-il noté.

Dans ce monde trouble, fragmenté et qui inquiète, les Nations Unies sont désormais paralysées et les institutions internationales sont en quelque sorte marginalisées dans la recherche des solutions pour la paix et la sécurité dans le monde, a-t-il expliqué.

Renforcer et réformer les Nations-Unies

"D'où l'importance de renforcer les Nations-unies et le conseil de sécurité pour qu'ils puissent jouer ce rôle de gardien de la paix et de la sécurité dans le monde", plaide-t-il.

Le diplomate explique que des discussions sur les possibilités de réforme, notamment augmenter le nombre de ses membres de l'ONU, sont menées au sein de l'Assemblée générale.

"L'Afrique a une revendication d'avoir deux sièges permanents et 5 sièges non-permanents. Les membres de l'AG ont convenu que l'Afrique a été l'objet d'une injustice et qu'il est temps qu'elle soit représentée", affirme-t-il.

Mais se pose, alors, la question de savoir qui représentera l'Afrique. Pour le diplomate, le Maroc "peut aspirer à devenir membre du conseil de sécurité car il est membre de l'UA, et répond aux critères l'éligibilité. Mais aussi parce qu'il a la constance, l'avantage de modération de sa diplomatie et la chance d'avoir un Souverain visionnaire".

La question doit être discutée au sein de l'UA et de l'ONU pour désigner des pays crédibles qui ont la stabilité politique, la puissance économique, une civilisation, une histoire, une vision ... comme le Maroc.