LafargeHolcim Maroc : des perspectives intéressantes se profilent à moyen terme
Le marché national du ciment a connu plusieurs phases de croissance et de déclin durant les deux dernières décennies. Avec les grands chantiers nationaux initiés au début des années 2000 et le boom immobilier entre 2005 et 2011, le Royaume affichait une croissance de consommation annuelle moyenne de près de 8% sur la même période. S’en est ensuivie une période de déclin de 2012 à 2018, avec une baisse moyenne de la consommation annuelle de près de 3%.
Depuis le Covid, la demande de ciment évolue de façon plus instable, mais d’après les prévisions établies par la société de recherche M.S.IN, sur la période 2019-2027, la consommation de ciment devrait évoluer en moyenne de 3,4% par an. Une opportunité dont bénéficiera notamment le premier cimentier du pays LafargeHolcim Maroc. Le groupe devrait profiter de l’amélioration des conditions globales du secteur. La société de recherche anticipe une hausse de 22% de son cours à 2.281 dirhams.
Une conjoncture compliquée, mais des perspectives prometteuses
Malgré une conjoncture 2023 compliquée, avec une inflation encore élevée et des chantiers qui ont été arrêtés à la suite de la forte hausse des prix des matières premières, le groupe LafargeHolcim est parvenu à conserver des chiffres en bonne tenue à fin septembre. Alors que la demande de ciment baissait de 3,6%, le groupe a amélioré son chiffre d’affaires de 3% par rapport à la même période en 2022, à un peu plus de 6 MMDH.
Doté de la plus grande capacité de production parmi les cimentiers du pays, il pourra compter sur de nombreux chantiers nationaux et autres facteurs de croissance. M.S.IN anticipe un taux de croissance annuel moyen des revenus de 11,3% sur la période 2023-2027, pour atteindre 11,3 MMDH.
Le groupe pourra notamment "bénéficier du programme de reconstruction d’Al Haouz suite au séisme, mais aussi d’autres grands chantiers qui vont être lancés l’an prochain, comme le développement des infrastructures routières, hôtelières et sportives dans le cadre de l’organisation de la Coupe d’Afrique et de la Coupe du monde", nous indique une source du marché.
La valeur pourra, dans un troisième temps, bénéficier de l’entrain apporté par les aides au logement annoncées par le gouvernement dans son plan 2024-2028. "Cela impactera positivement la consommation et la demande en immobilier, qui lui-même capte la majorité du ciment consommé dans le pays", souligne notre interlocuteur.
Un redressement des marges à venir
Les cimentiers, et notamment LafargeHolcim Maroc, ont vu leur marge impactée l’année dernière, d’une part par la contraction du marché, mais aussi par la flambée des cours du pétrole qui a fait augmenter les coûts des intrants dans leur chaîne de production. Cela a affecté le petcoke, combustible phare des industriels cimentiers.
"La hausse des matières premières en général, durant les dernières années, a contribué à la baisse de l’activité sur les chantiers et de la demande en ciment. Désormais, le groupe devrait bénéficier d’une baisse des cours moyens du pétrole dans les prochaines années. De plus, il y a une reprise mondiale de la demande, depuis la baisse progressive de l’inflation et des matières premières", explique notre source.
Parallèlement, le groupe pourrait afficher une meilleure gestion de ses charges du fait de l’absorption progressive des coûts de l’usine d’Agadir. "Au fur et à mesure, le groupe réalisera des économies d’échelle et va monter en production pour atteindre 1,6 million de tonnes de capacité annuelle, qui permettront de limiter ses coûts".
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