"Comme l’a précisé le communiqué royal, ce sera au gouvernement de faire le travail nécessaire du côté des spécialistes de l’IRCAM pour déterminer la date de ce nouveau jour férié", estime le militant Ahmed Assid qui se félicite de cette décision qui consacrera la langue et la culture amazighes.

En effet, faute d’unanimité sur la date de fériérisation qui devra être retenue, le gouvernement sera contraint de mener plusieurs consultations avant de prendre sa décision finale.

 "Le gouvernement devra choisir entre le 12 et le 13 janvier"

Un choix compliqué par le fait que les Amazighs célèbrent la nouvelle année durant les deux jours précédant le passage au 1^er jour de la nouvelle année ; le chercheur affirme que le gouvernement devra par conséquent trancher pour savoir lequel de ces deux jours de festivités deviendra férié.

En effet, notre interlocuteur précise que les célébrations dans le monde amazigh, à savoir au Maroc, en Tunisie, en Algérie et en Libye ont toujours lieu les 12 et 13 janvier - qui est le jour de l’An -, donc juste avant la date du 14 janvier qui est le 1^er jour du Nouvel An amazigh.

"Sachant que les Algériens fêtent Yennayer à la date du 12 janvier et que les Marocains, Tunisiens et Libyens fêtent le jour de l’An le 13 janvier, on ne sait pas ce que notre gouvernement va retenir comme jour férié." Ahmed Assid pense qu'il faudra aussi tenir compte de la proximité de l'anniversaire du Manifeste de l’Indépendance qui est férié le 11 janvier.

Excluant une éventuelle fériérisation des deux jours célébrés par les Amazighs, le militant affirme que l’Etat aura à choisir entre ces deux dates.

Logiquement, "c’est le 13 janvier qui doit être férié", car c’est cette date qui correspond au dernier jour de l’année pour tous les Amazighs du Maghreb.

Si les militants marocains amazighs et les associations ont opté auparavant pour le 13 janvier, il est très peu probable que cette date soit retenue car elle serait peu travaillée, voire pas du tout, avec un pont qui occasionnerait au final trois jours de congé en tenant compte du 11 janvier.

"Pour éviter ce scénario et au risque de confondre les deux fêtes de l’Indépendance et du Nouvel An, le Maroc optera pour le 12 janvier", précise Ahmed Assid. Il rappelle que la Constitution de 2011, qui a consacré l’amazighité du pays, était pionnière, mais que l’adoption au Parlement de la loi organique, qui devait mettre en œuvre ses différentes composantes comme le statut officiel de la langue amazighe, a malheureusement tardé.

Une célébration qui va consacrer la composante amazighe du Maroc

Tout en regrettant que la loi organique ait nécessité huit années avant d’être adoptée en octobre 2019, le chercheur se félicite de cette "grande décision de fériériser le Nouvel An amazigh qui consacrera enfin pleinement l’identité de la nation marocaine, qui va donner aux citoyens marocains la conscience d’appartenir à un Maroc pluriel et de comprendre que sa civilisation est millénaire".

Malgré le temps perdu, notre interlocuteur conclut son propos en affirmant que le Maroc devrait contribuer à donner l’exemple aux pays amazighs comme la Tunisie et la Libye où cette revendication n’a toujours pas été satisfaite.