Hausse du taux directeur : quels impacts sur le marché actions et obligataire ?

Le 21 mars, Bank Al Maghrib (BAM) tenait la première réunion annuelle de son conseil. Suite à cette rencontre, la Banque centrale a décidé de procéder à une augmentation du taux directeur de 50 pbs pour atteindre 3%.
Bien que cette hausse ait été anticipée par le marché, le MASI a tout de même dévissé en fin de séance, perdant 1,25% à 10.316 points à la clôture. Cette baisse a été engendrée par le communiqué de Bank Al Maghrib, qui a revu ses prévisions de façon plus pessimiste, tant sur l’inflation que sur la croissance économique ou la récolte céréalière. Des anticipations qui ont impacté le marché actions. Dès lors, la question qui se pose est la suivante : comment ce dernier devrait-il évoluer suite à cette poursuite du resserrement monétaire ?
Un marché action qui devrait rester dans l’attentisme
Interrogée sur le sujet, une source du marché nous explique que la hausse du taux directeur en elle-même n’est pas à l’origine de la baisse du marché en fin de séance. En réalité, les dernières informations liées au contexte économique, notamment celles du Haut-Commissariat au plan (HCP) sur le niveau d’inflation en février et les dernières prévisions de BAM, n’ont pas rassuré le marché.
"Je pense que cette décision a été anticipée par la plupart des opérateurs du marché. Certains, il est vrai, espéraient uniquement 25 pbs, ce qui aurait au moins montré une certaine inflexion dans le durcissement monétaire de la Banque centrale. Ce n’est pas le cas, en raison de sa forte volonté à contrer l’inflation. D’ailleurs, le dernier chiffre livré par le HCP pour l’inflation au mois de février n’est pas du tout rassurant, avec un chiffre de 10,1%", note notre interlocuteur.
En effet, ces informations de persistance de l’inflation laissent présager que la Banque centrale n’en a pas fini avec sa politique de restriction monétaire. "Elles laissent envisager, une fois encore, de nouvelles hausses de taux à l’avenir, car nous sommes sur une tendance inflationniste toujours visible et importante dans le pays, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour le marché actions", explique notre source.
Pour notre interlocuteur, ce second trimestre qui se dessine sera à nouveau marqué par un certain degré d’attentisme. "Il y a aura probablement une nouvelle phase d’attentisme, comme ce fut le cas au T1-23 où le volume quotidien moyen a été très faible. Encore une fois, je pense que les investisseurs vont temporiser en attendant la décision du mois de juin, du moment que la Banque centrale reste déterminée à combattre l’inflation et ne montre aucun signe de ralentissement dans sa politique monétaire restrictive", explique notre expert.
Un marché obligataire peu impacté à court terme
Si le marché actions devrait rester attentif aux évolutions des indicateurs économiques et à la future orientation du taux directeur, jusqu’à la fin du premier semestre, quid du marché obligataire ?
Pour cette même source, ce dernier devrait connaître un impact assez minime à court terme. Cela pourrait provenir encore une fois de l’inflation. In fine, l’accélération de l’inflation observée en février pourrait renforcer les exigences de rentabilité des investisseurs car les rendements réels demeurent toujours négatifs.
"Il faut rappeler que le marché obligataire bénéficie de facteurs d’assurance multiple", rappelle notre interlocuteur. "Premièrement, la sortie à l’international a été effectuée et devrait satisfaire en partie les besoins du Trésor [2,5 milliards de dollars, ndlr], et qui donne une certaine assurance vis-à-vis de la capacité de l’argentier de l’État à sortir à l’international à des conditions relativement satisfaisantes."
De plus, le Trésor devrait bénéficier d’autres leviers de financement. "Il faut aussi parler de la prochaine ligne de crédit modulable (LCM) qui devrait être octroyée au Royaume et rassurer davantage le marché obligataire. Il y a aussi les niveaux de placements très importants sur le marché monétaire, qui devraient encore une fois être rassurants pour les investisseurs obligataires", conclut notre source.

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