Rémunération de l'épargne: 2023 dans la même lignée que 2022 ?

En 2022, l’inflation galopante s’est fixée à 6,6% d'après les chiffres du haut-commissariat au Plan (HCP). Cette hausse a, dans un premier temps, rogné le pouvoir d’achat des ménages, mais elle a également impacté l’épargne nationale, les taux de rémunération réels étant devenus négatifs, une situation inédite dans le pays.
En effet, la rémunération moyenne des comptes sur carnet par exemple, instrument le plus populaire, a été de 1,145% en 2022 (1,05 % au 1er semestre 2022 et 1,24% au second semestre). Si le taux facial est positif, le taux réel de rendement est, lui, négatif à cause de l’inflation.
2022, une année noire
Comme nous l'expliquions dans notre précédent article, avec un taux d’inflation de 6,6% en 2022, l’argent placé dans les comptes sur carnet donne un rendement réel négatif de -5,455%! Pour un placement de 10.000 DH fait début janvier, le portefeuille d’un épargnant a valu en fin d’année 9.454,5 DH, soit une perte de 545,5 dirhams.
Il faut croire que les deux hausses successives du taux directeur à 2,5% de la banque centrale décidées en septembre et décembre 2022, n'ont pas pu inverser la tendance, mais ont permis une amélioration du taux de rendement des comptes sur carnet. Il est est passé de 1,24% fin 2022 à 1,51% jusqu'au 30 juin 2023.
Aussi, entre le premier janvier 2022 et le premier janvier 2023, ce taux de rémunération a augmenté de 46 pbs.
2023 sur la même trajectoire ?
Qu'en sera-t-il en 2023 ? La rémunération de l'épargne restera-t-elle en territoire négatif ou peut-on espérer un retour vers le positif ? Pour le moment, il est très difficile de se prononcer avec précision. Mais sachant que l’inflation est anticipée à 3,9% par BAM cette année et que le taux directeur a déjà été relevé deux fois en 2022, tout laisse à penser que la rémunération, même si elle pourrait demeurer en territoire négatif pendant un temps, sera moins mauvaise qu’en 2022.
Une source de la place nous explique : "Aujourd’hui, la question de l’épargne et les pressions qu’elle subit sont au cœur des travaux de la Banque centrale". "La une forte hausse de la circulation fiduciaire en 2022, de plus de 10%, est l'une des plus hauts niveaux jamais observés. Cela est notamment en lien avec le faible taux de rémunération de l’épargne, et par conséquent, les sorties de liquidités du circuit bancaire s’accélèrent."
Une hausse du taux directeur supplémentaire pourrait contribuer à aider les taux réels à revenir en territoire positif à terme. Étant indexés sur le taux directeur, la rémunération des produits d'épargne des banques doit suivre notamment en ce qui concerne le compte sur carnet et les dépôts à terme (DAT).
Pour notre source, "si le taux directeur n’augmente pas, il y aura toujours cette pression sur la rémunération de l’épargne. Un accroissement du taux directeur devrait d'une certaine manière diminuer les pressions sur les liquidités et surtout, à terme, ramener les rémunérations en territoire positif. De ce fait, le cash en circulation qui se trouve aujourd’hui en dehors du circuit bancaire pourrait le réintégrer".

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