Taqa Morocco : un bénéfice en hausse de 36% au S1 et de belles perspectives pour le reste de 2022
Le groupe Taqa Morocco a affiché des indicateurs dans le vert au premier semestre 2022. Le chiffre d’affaires a bondi de 70% par rapport à la même période l’an dernier et atteint 5.906 MDH. Cette amélioration des revenus provient de différents facteurs, notamment l’amélioration du taux de disponibilité global des unités 1 à 6, qui est passé de 89,4% à fin juin 2021 à 92,7% à fin juin 2022, et la forte hausse des frais d’énergie, consécutive à la hausse du prix du charbon à l’international.
Cette amélioration du taux de disponibilité provient d’un bon effet de base par rapport à la même période en 2021, qui avait connu la révision majeure de l’unité 6 pendant deux mois. Le résultat d’exploitation progresse de 36,5%.
Du fait de la hausse des frais d’énergie, le taux de marge nette diminue légèrement, passant de 15,8% à fin juin 2021 à 13,4% à fin juin 2022. Mais re-traité des frais d’énergie, ce taux progresse et s’affiche à 33,3% contre 28,5% l’an dernier. In fine, le RNPG consolidé ressort à 605 MDH, en hausse de 36,4%.
Durant le second semestre, les perspectives du groupe demeurent très intéressantes, notamment avec un taux de disponibilité qui devrait demeurer élevé et des prix toujours élevés des cours du charbon.
Le prix d’achat du charbon continue de subir des pressions haussières
Lors de la conférence de presse, Mehdi Belghiti, directeur du pôle support et membre du directoire de Taqa Morocco, a expliqué que le groupe avait sécurisé son approvisionnement en charbon et bénéficiait de prix d’achat moyen globalement maîtrisé durant le premier semestre.
“Il y a eu de très fortes perturbations sur le marché à l’international, causées notamment par la guerre en Ukraine, mais cela n’a pas eu d’impact sur l’approvisionnement du groupe. Ensuite, il faut savoir que le marché international du charbon a explosé de 200% et que le prix d’achat moyen de Taqa Morocco n’a progressé que de 45%. Cela démontre la maîtrise de notre sourcing et la compétitivité du groupe et de notre coût au KWh”, affirme Mehdi Belghiti.
L’activité du groupe étant tributaire de l’évolution des cours du charbon, elle devrait demeurer positive durant la seconde moitié de l’année. En effet, comme l’expliquait Omar Alaoui Mhamdi, directeur général adjoint de Taqa Morocco : “Concernant les prévisions des prix des achats de charbon, jusqu’à présent, nous ne voyons pas d’amélioration. Les pronostics que nous voyons tablent sur des hausses de cours. Cela s’explique par le fait qu’il y a un approvisionnement limité, le charbon russe arrivant très difficilement dans certains pays. Cela risque de durer sur les derniers trimestres de 2022, voire jusqu’au premier trimestre de 2023.”
Une pression internationale d’autant plus importante que l’Union européenne a mis en place, en août dernier, un embargo sur le charbon russe. Avec une forte demande globale et le retrait de l’offre russe pour les marchés européens, cela a fait grimper les cours.
Les bonnes performances financières devraient également provenir d’un bon maintien du taux de disponibilité de groupe, du fait de l’absence de révision majeure durant l’année. “Le taux de disponibilité s’est bien amélioré au S1-2022 en raison de la révision de l’unité 6 au S1-2021. Nous avons un taux de disponibilité de 92,7% et comptons maintenir cette tendance. Nous voyons également un taux d’arrêt forcé très maîtrisé, ce qui démontre la pertinence de nos investissements dans le numérique, qui nous permet d’améliorer les taux de disponibilité et la fiabilité de la centrale grâce à une politique de maintenance préventive”, explique Omar Alaoui Mhamdi.
Le groupe représente une valeur fiable en ces temps incertains
Taqa Morocco affiche également une bonne tenue boursière en YTD. Alors que le MASI affiche un recul de près de 9% à l’ouverture de la séance de ce mardi 20 septembre, le titre Taqa, lui, affiche une progression de 11,6% à 1.171 dirhams. Le groupe dispose en effet d’une très bonne visibilité sur ses cashflows jusqu’en 2044, ce qui rassure les investisseurs. Il dispose en effet d’un contrat de concession de long terme signé avec l’ONEE.
Ainsi, le groupe assure l’achat et la fourniture d’électricité produite par les unités 1 à 4 de la centrale thermique Jorf Lasfar. Grâce à cette forte visibilité, le groupe présente un titre peu risqué et défensif. Au titre de l’exercice 2021, il a versé un rendement de 3,3% et, selon le dernier stock guide de BKGR, un yield de 3,7% est attendu au titre de cette année avec un DPA de 40 dirhams par action.
Les bonnes performances de cette année donneront peut-être lieu à un ajustement à la hausse du dividende par action en 2022. Rien n’est encore acté pour le moment, mais lors de la conférence, Omar Alaoui Mhamdi a indiqué que “concernant la politique de distribution, nous allons voir en fonction de l’évolution de la trésorerie et de nos capacités à augmenter ou à maintenir le DPA”.
Il convient enfin de rappeler que le groupe est actuellement en phase de verdissement de son portefeuille, avec la volonté de réduire ses impacts carbone de 25% d’ici à 2030. Cette année, le groupe a remporté cinq lots pour le développement de sites solaires attribués par l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN).
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