Finance participative : le dynamisme du marché se poursuit en 2022

| Le 19/9/2022 à 15:40
L’activité des banques participatives conserve son trend haussier en 2022, d’après Adnane el Gueddari, directeur général de Umnia Bank, joint par LeBoursier, qui fait le point sur l’évolution de cet écosystème et sur son potentiel de croissance.

Le jeune écosystème des banques participatives poursuit son développement au Maroc.

Joint par LeBoursier, Adnane el Gueddari, directeur général de Umnia Bank, fait le point sur l’évolution du secteur cette année : “Il y a un dynamisme sur l’ensemble du secteur. On voit qu’il y a toujours un intérêt pour la finance participative. Les banques participatives sont aujourd’hui vues comme une banque de plein exercice. Cette année, les ouvertures de comptes ont bien évolué. On a également observé une évolution favorable des dépôts, même s'ils restent encore un peu en retrait par rapport au financement, mais ils commencent à susciter de l’intérêt.”

A rappeler qu’en 2021, le secteur enregistrait 5,2 MMDH de dépôts à vue et 1,8 MMDH de dépôts d’investissement, d’après le rapport de la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib (BAM) de l’année 2021. Face à ce décalage, “les banques ont dû rechercher des ressources alternatives auprès de leur banque mère”, comme l’avait souligné la directrice de la supervision chez BAM, Hiba Zahoui.

Rappelons également qu’à fin 2021, 176 agences bancaires de finance participative étaient présentes dans l’ensemble du pays. Durant cette même période, plus de 151.000 comptes à vue étaient ouverts et ont permis la distribution de 14 MMDH de financements participatifs.

Les banques participatives continuent d’élargir leur réseau. “Le réseau bancaire des banques participatives continue de croître régulièrement. L’évolution n’est pas la même chez toutes les banques du secteur, mais c’est la tendance globale qui se dégage. Cela démontre qu’il y a un vrai potentiel qui, aujourd’hui, est en train d’être exploité par les banques”, nous indique notre interlocuteur.

“L’activité des banque participatives est toujours sur un trend haussier. Elle n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. La marge de progrès qui reste à atteindre est importante. Ce n’est pas un marché qui est saturé, bien au contraire, c’est un marché qui a encore de la part de marché à prendre. Aujourd’hui, ne serait-ce que sur le financement des acquisitions immobilières pour les ménages, les banques participatives ont dépassé les 5,5% de parts de marché, ce qui est assez exceptionnel.”

D’après notre interlocuteur, cette hausse de la demande est favorisée notamment par le fait que “les banques participatives communiquent beaucoup”. S’ajoute à cela l’élargissement du réseau bancaire qui favorise la visibilité des banques. “La présence sur le terrain est devenue plus importante qu’auparavant”, souligne-t-il. De plus, l’offre de la finance participative était très attendue par le marché. Elle a nécessité un temps de pénétration, ce qui est tout à fait normal.”

“L’enjeu stratégique du secteur est de déployer le Takaful”

Du côté de l’offre, l’année 2022 a été surtout marquée par le lancement officiel de l’assurance Takaful. C’est un modèle d’assurance basé sur les principes d’assistance mutuelle et de contribution à base d’engagement de donation. Takaful est venue compléter l’écosystème de la finance participative et de répondre aux besoins d’un segment de la population concernant la couverture assurantielle.

Notre interlocuteur nous indique que de nouveaux contrats sont en préparation, mais la priorité est accordée au déploiement de l’assurance Takaful cette année. “L’enjeu stratégique du secteur est de déployer le Takaful cette année et, surtout, de couvrir les encours que toutes les banques avaient réalisés. C’est la priorité actuelle parce qu’il y a beaucoup de clients qui ont pris des financements et qui ont fait confiance aux banques sans être couverts en termes d’assurance, notamment Décès et Habitation. Maintenant, ils ont la possibilité d’assurance ce financement.”

Par ailleurs, notre interlocuteur estime manquer de recul pour apprécier l’impact de l’introduction de Takaful. “Il est un peu tôt pour dire si l’assurance Takaful a dynamisé encore plus le marché. On observe qu’il y a beaucoup de clients qui viennent pour souscrire au Takaful pour couvrir les financements qu’ils ont déjà eus. Là, il y a un véritable engouement. Maintenant, est-ce que ça va avoir un impact sur la nouvelle production ou pas ? Je pense que ça ne peut que favoriser le développement qui est déjà bon.”

“L’année 2023 sera véritablement orientée vers l’entreprise”

L’année 2023 sera en grande partie consacrée aux offres pour les entreprises, d’après Adnane El Gueddari. “Cet été, on a eu d’autres contrats de la part du CSO (Conseil supérieur des oulémas), notamment Istisna’a, et aussi des contrats de caution. Ce sont des offres dédiées aux entreprises. Ces contrats constituent le sujet de l’année prochaine”, précise notre interlocuteur.

“Il y a certes quelques contrats qu’on attend pour lancer aux particuliers, notamment Mourabaha (financement) pour les services que ce soit les études, la santé, les voyages, etc. Ce sont des offres qui sont importantes pour compléter l’offre pour les particuliers. Mais l’année 2023 sera véritablement orientée vers l’entreprise. On voit qu’il y a un véritable attrait de la part des entreprises envers les banques participatives, notamment des petites et moyennes entreprises”, conclut-il.

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