Finance participative : un secteur toujours déficitaire mais qui progresse en 2021

| Le 27/7/2022 à 12:18
Le secteur est encore jeune et ses investissements et coûts opérationnels demeurent élevés. Les créances en souffrance y sont infimes, en deçà de 1% en 2021.

Le 25 juillet, lors de la présentation du rapport de la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib (BAM) de l’année 2021, la directrice de la supervision chez BAM, Hiba Zahoui, a fait un aparté sur le secteur de la finance participative.

Le secteur a démontré une certaine résilience face à la crise du Covid malgré sa jeunesse. La responsable a livré quelques chiffres quant à l’évolution du secteur l’an dernier. En 2021, une grande évolution a été observée sur l'avancement du corpus légal et réglementaire relatif à la finance participative. « Les textes d’application du code des assurances relatifs à l’assurance Takaful ont été parachevés et ont reçu l’avis favorable du Conseil supérieur des Oulémas à ce sujet. Des opérateurs Takaful ont été agréés », note BAM.

Le secteur en quelques chiffres

A fin 2021, 176 agences bancaires de finance participative étaient présentes dans l’ensemble du pays. Durant cette même période, plus de 151.000 comptes à vue étaient ouverts et ont permis la distribution de 14 MMDH de financements participatifs. « Cela a principalement été destiné au secteur immobilier pour l’acquisition de logements », précise Hiba Zahoui.

Sur le secteur, on observe que les ressources collectées auprès de la clientèle sont inférieures aux financements accordés aux bénéficiaires de crédits. En 2021, le secteur enregistrait 5,2 MMDH de dépôts à vue et 1,8 MMDH de dépôts d’investissement. « Les banques ont donc dû rechercher des ressources alternatives auprès de leur banque mère », note Hiba Zahoui. « Sur ce plan, Bank Al-Maghrib a été amenée à mettre au point, en réponse à la crise, une ligne de refinancement des placements financiers des banques conventionnelles auprès des banques participatives dans le respect des conditions fixées par le Conseil supérieur des Oulémas. La Banque a également fixé le cadre devant régir le fonds collectif de garantie des dépôts de leur clientèle, dont le démarrage effectif est intervenu début 2022 », indique BAM dans son rapport.

Le secteur connaît une bonne dynamique et le déficit, certes persistant, s’allège au fur et à mesure des années.

Un déficit qui se résorbe progressivement

Le secteur a affiché un déficit de 207 MDH en 2021. Un déficit, certes, mais moindre que celui observé en 2020 et en 2019 avec des niveaux de déficit de 351 MDH et 425 MDH, respectivement.

Une donne qui s’explique par la jeunesse du secteur. « L’écosystème est jeune et toujours dans une phase d’investissement élevé avec des coûts opérationnels importants par rapport aux revenus que dégage leur activité », souligne Hiba Zahoui. Le PNB du secteur a presque doublé depuis 2019, avec un niveau qui s’établissait à 202 MDH, puis 337 MDH en 2020 et enfin 523 MDH en 2021.

Il est à noter également que le taux de créances en souffrance dans le secteur de la finance participative est très bas : moins de 1%, d’après la directrice de la supervision bancaire à BAM. « Les taux sont très faibles. Dans la mesure où ce sont principalement des financements du logement, les gens tiennent à cela et font tout pour pouvoir rembourser », conclut Hiba Zahoui.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 25/4/2024 à 15:04

    Maroc Telecom : des résultats au 1er trimestre conformes aux prévisions et des menaces persistantes

    Le groupe a affiché une légère hausse de ses revenus et une stagnation de sa profitabilité à fin mars. Ces résultats sont sans surprise. Le groupe, dans le sillage de la Coupe du monde 2030, devra fortement investir dans la 5G qui se fait encore attendre. La menace de l'amende est toujours présente, malgré l'appel de la décision judiciaire dans son litige avec Wana.
  • | Le 25/4/2024 à 10:01

    Maroc Telecom. Hausse des revenus au 1er trimestre, profitabilité stable

    Le groupe affiche une légère hausse de ses revenus à fin mars 2024, poussés par les filiales Moov. La profitabilité globale du groupe reste stable sur la période à 1.528 MDH. Les revenus au Maroc reculent de 1,3%, notamment du fait de la baisse du Mobile.
  • | Le 24/4/2024 à 14:10

    L'or à des niveaux historiques, Managem en profitera

    L'once d'or flirte désormais avec les 2.400 dollars. Du jamais vu. Cette hausse va à contre-courant de la situation macroéconomique actuelle. Factuellement, l'accélération de la hausse du cours ne trouve pas de raison fondamentale, excepté les inquiétudes géopolitiques au Proche-Orient. Managem, dont la moitié des revenus proviennent de l'or, devrait profiter de cette bonne dynamique des prix.
  • | Le 24/4/2024 à 9:03

    Bitcoin : hausse attendue d'ici la fin de l'année grâce au halving

    Historiquement, le halving tire le cours du bitcoin à la hausse. Cependant, cet effet n'est pas instantané. D'ailleurs, le cours du bitcoin n'a que peu évolué depuis le dernier halving en date du 20 avril. L'offre baissera de facto et les prix à moyen terme seront tirés à la hausse si le niveau de demande actuelle demeure soutenue par les ETF.
  • | Le 23/4/2024 à 12:10

    Le groupe Atlantique en passe de prendre un nouveau virage avec l’entrée de CDG Invest dans son capital

    La filiale d’investissement de CDG est entrée dans le tour de table du groupe Atlantique en acquérant 20% du capital. Une opération qui permettra au groupe éducatif d’accélérer sa croissance et son développement. Le président du groupe Atlantique, Rachid M’Rabet, en a dévoilé les contours lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion, le mardi 22 avril.
  • | Le 22/4/2024 à 16:56

    Le MASI euphorique sur certains secteurs comme l'immobilier et le BTP

    Les deux valeurs du secteur BTP, TGCC et Jet Contractors, affichent des progressions respectives en bourse de 70% et 117% en YTD. Les cours bénéficient de l'accueil favorable du marché concernant les résultats 2023, ainsi que de bonnes perspectives de développement dans le cadre de la Coupe du monde 2030 et des grands projets d'infrastructure.