Bourse : voici comment a évolué le marché au 1er semestre 2022
Après avoir démarré l’année 2022 sur un bon dynamisme, poursuivant ainsi la progression observée vers la fin de l’année 2021, la bourse de Casablanca a plongé dans le rouge, et ce, dès le mois de février.
La cote a clôturé le premier semestre de l’année 2022 sur une forte tendance baissière. Les indices MASI et MSI20 ont respectivement lâché 10,1% à 12.009,40 points et 10,6% à 970,06 points.
Le volume global qui a accompagné ces évolutions s’est établi à 22 milliards de DH.
La capitalisation boursière globale est passée de 690,7 MMDH au 31 décembre 2021 à 623,8 MMDH, soit une baisse de 9,6%. 66,9 MMDH se sont évaporés en l’espace de 6 mois.
Le marché boursier a connu deux tendances au cours du premier semestre 2022, réparties sur deux principales phases :
Phase haussière : du 1er janvier au 23 février 2022
Phase baissière : du 24 février au 30 juin 2022
Le MASI a en effet effacé tous ses gains lors de la séance du 24 février 2022, après le déclenchement de la guerre en Ukraine, en lâchant 4,1%.
Joint par LeBoursier, un membre du directoire d’une société de bourse de la place nous livre son analyse : « Le marché a démarré l’année sur une hausse en continuation de la tendance positive observée au 4eme trimestre de l’année 2021. Il y avait de l’optimisme. On s’attendait à une poursuite de l’amélioration des conditions économiques et de celles du marché ».
Mais l’optimisme qui a marqué le début de l’année a été avorté à cause d’un contexte international et national morose. Le marché a basculé dans le rouge. Depuis, il ne s’est pas redressé.
« Juste après le déclenchement de la guerre en Ukraine, tout a changé. Cette guerre a engendré un ensemble de phénomènes mondiaux qui ont eu des conséquences négatives sur les marchés, notamment la hausse des matières premières et pétrolières. S’ajoute à cela le mauvais déroulement de la campagne agricole. Ce sont autant d’éléments qui expliquent le changement de perspective qu’on a observé. Ce changement a engendré la baisse du marché », explique notre interlocuteur.
La baisse est bien fondée
Notre source estime que la baisse enregistrée par le marché à la fin du premier semestre n’est pas exagérée. « Vu le contexte actuel, une baisse de 10% est justifiée. On voit très bien que tous les éléments sont négatifs, notamment les finances publiques, les perspectives économiques, la campagne agricole, etc. Il y a aussi des revues à la baisse des prévisions de croissance au niveau national et international », souligne notre interlocuteur.
La baisse du marché est quasi-générale, mais ce sont surtout les grosses capitalisations qui ont le plus souffert. « Quasiment tous les secteurs cotés ont baissé à des niveaux différents. Ce qui est remarquable, c'est la baisse importante des grosses capitalisations. Les petites capitalisations, elles aussi, n'ont pas été épargnées».
Le secteur des mines a fait l'exception. « Le secteur des mines a profité de la crise, il est resté au début stable et puis il a bien augmenté», ajoute-t-il.
Pendant cette période, les investisseurs ont adopté différents comportements. « Ce sont surtout les investisseurs institutionnels qui intervenaient sur le marché pendant cette période. Mais ils étaient vendeurs, spécialement au cours de la deuxième phase de l’évolution du marché. Leur réaction dépendait de l’évolution de l’actualité au niveau international. Ils épiaient beaucoup les décisions des banques centrales internationales. A chaque fois qu’il y avait une nouvelle décision au niveau international, on a constaté que le marché marocain réagissait rapidement et intensément. On a observé que même les opérations d’aller-retour, qui animent d’habitude le marché à la fin de chaque semestre, étaient faibles cette année à cause de ce contexte ».
« En ce qui concerne les petits porteurs, ils ont accompagné la hausse du marché pendant la première phase. Ils étaient dans une perspective positive. Pendant la deuxième phase, ils étaient plus dans une logique de compensation. Et puis, on a observé que leurs achats commençaient à s’estomper », indique-t-il.
En gros donc, un démarrage haussier qui aurait pu continuer, n'aurait été la guerre en Ukraine et les perturbations du contexte international avec les effets sur le Maroc.
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