Voici les prévisions de BKGR concernant les 5 banques de son Stock Guide

| Le 12/6/2022 à 10:49
La société de recherche a livré dans son dernier Stock Guide, ses analyses et anticipations concernant 5 banques de la place. Elle recommande d’en conserver deux dans les portefeuilles et d’en accumuler trois. Voici les prévisions et leviers de croissance listés pour chacune.

BKGR a établi ses prévisions, valorisations et recommandations concernant différentes banques de la place. Cela comprend BMCI, CIH, Attijariwafa Bank, CDM, BCP. Les cinq banques comptent pour 26% de la capitalisation totale présentée dans le Stock Guide.

Parmi ces valeurs bancaires, 3 sont recommandées à l’accumulation et deux à la conservation. La société de recherche recommande d’accumuler les valeurs Attijariwafa Bank, BCP et CIH Bank, tandis que BMCI et CDM sont recommandées à la conservation. A rappeler que l’ancienne recommandation concernant BMCI était l’allègement.

Précisons que depuis le début de l’année, l’indice bancaire à la Bourse de Casablanca affiche une baisse de 5%. Néanmoins, toutes les valeurs bancaires présentes dans le Stock Guide, à l’exception de CDM, disposent d’un bon potentiel de croissance.

Attijariwafa Bank : une profitabilité en hausse en 2022 avec la baisse de 20% du coût du risque  

Le groupe Attijariwafa Bank a affiché au T1-2022 une bonne tenue de ses indicateurs avec une croissance de 6,9% de son PNB à 6,6 MMDH. En termes de profitabilité le groupe a amélioré son RNPG sur la période de 21,2% à 1,6 MMDH.

Pour la société de recherche, le groupe dispose d’un bon potentiel de croissance en bourse de 11,1% pour atteindre un cours cible de 500 dirhams contre 450 aujourd’hui.

Le groupe dispose d’un bon positionnement sur le marché et est leader avec 24,8% de parts de marché en termes de dépôts et 25,2% en termes de crédits. BKGR note également la bonne dynamique africaine du groupe avec une « accélération de sa croissance en Afrique avec une contribution de la Banque de Détail à l’international de 33,5% au PNB et de 30,1% au RNPG en 2021 ». La banque dispose également d’une situation confortable concernant sa solvabilité avec un ratio de 13,55% et un ratio Tiers 1 de 11,29%.

Cette année, le groupe devrait bénéficier de différents leviers notamment « une progression anticipée des crédits de trésorerie et reprise probable des crédits d’investissement sur le S2 2022 » explique la société de recherche. A l’instar du secteur, le groupe devrait également continuer de bénéficier de la baisse progressive du coût du risque sur la période. De plus, BKGR note « la possibilité de réalisation de Plus-Value en 2022 en cas d’un apport d’actifs à des OPCI / Titrisation ou de produits de cession en cas d’externalisation des parts détenues dans un OPCI ».

Cette année, le groupe devrait afficher, selon les projections de la société de recherche, un PNB consolidé en croissance de 3,1% à 25,1 MMDH, poussé par l’amélioration des marges d’intérêts et sur commissions. Le RNPG est attendu en amélioration de 9,5% à 5,6 MMDH, notamment grâce à la baisse de 20% du coût du risque sur la période à 2,8 MMDH.

BCP : Forte hausse du RNPG attendu grâce à la non-récurrence du provisionnement des dations en paiement

BCP affiche une amélioration de 66% de son RNPG au T1-2022 à 831 MDH. Le PNB quant à lui affichait une légère hausse de 2% à 4,9 MMDH poussée par l’amélioration des marges.

La société de recherche anticipe un upside de la valeur en bourse de 6,8% à 280 dirhams contre 262 dirhams à l’ouverture de la séance du 10 juin.

Le groupe est toujours fort de sa position de leader national de collecteur d’épargne avec 31% des parts de marché sur le segment des particuliers. La société de recherche explique également que « le groupe dispose d’un matelas de provisions confortable de 5,3 MMDH et un fonds de soutien de 4,3 MMDH en 2021 ».

Cette année, BKGR anticipe une forte amélioration des bénéfices du groupe. « Suite à une année 2021 marquée par un provisionnement de près de 1 MMDH relatif aux dations en paiement, BCP devrait afficher des résultats en forte hausse en 2022 » explique la société de recherche.

En effet, elle anticipe un RNPG de 2,7 MMDH en hausse de 54% par rapport à 2021. Cela devrait être également accompagné d’une bonne activité d’intermédiation cette année et d’une réduction de 14,4% du coût du risque à 4,7 MMDH.

CIH Bank : la prochaine augmentation de capital renforcera la capacité de distribution de crédit

La dernière banque étant recommandée à l’accumulation est CIH Bank. Le groupe dispose selon la société de recherche d’un potentiel de croissance en bourse de 10,4% à 370 dirhams contre 335 dirhams à l’ouverture de la séance du 10 juin.

Au T1-2022, le PNB du groupe a progressé de près de 14% à 812 MDH et le RNPG a quant à lui affiché une solide hausse de 66% à 145,7 MDH. Le groupe CIH Bank bénéficie de différentes forces pour assurer une bonne année 2022, notamment celle d’être adossé au groupe CDG et de poursuivre avec agressivité sa stratégie de développement numérique.

Il devrait également améliorer ses fondamentaux financiers. BKGR note que cela devrait se faire à travers une prochaine « annonce d’un programme de sortie sur le marché, incluant une augmentation de capital, afin de notamment renforcer son Core Tier 1 (8,44% en 2021) ».

A l’instar du secteur, le groupe devrait bénéficier de l’amélioration du coût du risque sur la période avec une baisse de 7,2% à 424 MDH ainsi que la progression anticipée des crédits de trésorerie et une reprise probable des crédits d’investissement sur le S2 2022.

Le groupe devrait voir son PNB croître de 10,8% cette année à 3,4 MMDH et devrait également pouvoir améliorer sa distribution de crédit suite à sa prochaine augmentation de capital. La profitabilité devrait également s’améliorer cette année de 4% à 626 MDH.

BMCI : une stratégie de développement jugée passive

Le groupe a affiché au premier trimestre 2022, un PNB en hausse de 3,8% à 759 MDH, et ce, malgré une baisse des marges sur commissions et des marges d’intérêts.

La performance avait en réalité été poussée par une forte hausse des résultats des opérations de marchés en progression de 127,4%. Le RNPG du groupe sur la période a diminué de 40,5% à 46 MDH. Une baisse qui résulte principalement de l’effet de base négatif engendré par la création et cession de l’OPCI Cleo Pierre au T1-2021.

BKGR anticipe un upside de 15% à 568 dirhams contre 494 dirhams à l’ouverture de la séance du 10 juin. Pour la société de recherche, le groupe dispose d’un bon ratio de solvabilité à 13,58% ainsi que d’un bon positionnement sur le segment Corporate. Néanmoins, le groupe demeure globalement passif concernant son développement. BKGR souligne « qu'une activité en stagnation sur les 5 dernières années avec un TCAM de +0,7% pour les crédits ». La société de recherche note également que certains autres poids continuent de peser sur le groupe comme « des investissements importants pour la refonte du SI suite à la récurrence d’incidents informatiques provoquant, par moments, des perturbations de l’activité de la Banque ». De plus, la stratégie du groupe est fortement liée à celle de la maison mère BNP Paribas.

Malgré cela, une amélioration contenue de 3% du PNB devrait être observée cette année à 3,1 MMDH « devant couvrir un niveau de charges quasi-stable comparativement à 2020 ». Le groupe devrait également voir le coût du risque se détendre à 500 MDH, en baisse de 13%. Cela donnerait cependant lieu à une forte amélioration de 63% du RNPG à 316 MDH en 2022 d’après les prévisions de BKGR.

CDM : une baisse à caractère exceptionnel des bénéfices prévue cette année

Le groupe a affiché une bonne amélioration de 46% de son RNPG sur les trois premiers mois de l’année à 134 MDH. Le PNB sur la période avait augmenté de 6,3% à 648 MDH.

La société de recherche anticipe une légère baisse de 3,7% à 726 dirhams contre 754 dirhams à l’ouverture de la séance du 10 juin. Elle note que le groupe « affiche une amélioration continue du coût des ressources » et présente une très forte progression des transactions effectuées en banque en ligne avec une hausse de 201% des transactions l’an dernier.

Mais le groupe fait face à plusieurs menaces, notamment « la possibilité d’arrêt des conditions avantageuses en termes de refinancement à l’international suite à la sortie de Crédit Agricole SA du capital de la Banque à fin 2022 » souligne BKGR. La société de recherche mentionne également un poids très important des investissements dans les charges générales d’exploitation, soit 1 MMDH à horizon 2023.

Cette année, elle anticipe une hausse modérée de 4% du PNB du groupe à 2,56 MMDH poussé par une bonne tenue des marges d’intérêts et sur commissions. Cependant une dégradation de 21% du RNPG devrait être observée en 2022 à 496 MDH contre 627 MDH en 2021. Cette baisse proviendrait « de la non-récurrence d’une reprise constatée en 2021 sur un dossier important (170 MDH) » précise la société de recherche. A noter que cette baisse revêt un caractère exceptionnel.

Le groupe pourrait cependant s’orienter vers d’autres chemins stratégiques dans le cadre de la prise de contrôle par AtlantaSanad et le groupe Holmarcom. Un des leviers de croissance qui pourrait être développé est l’activité de Bancassurance ou encore « une expansion africaine à moyen terme » conclut BKGR.

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