PPS. Partir ou rempiler, le dilemme de Nabil Benabdallah à six mois du congrès

Nabil Benabdallah pourrait bien rempiler pour un quatrième mandat à la tête du PPS. À six mois du congrès, le secrétaire général du parti laisse planer le doute au moment où il s’érige en principale figure de l’opposition.

Nabil Benabdellah

PPS. Partir ou rempiler, le dilemme de Nabil Benabdallah à six mois du congrès

Le 2 juin 2022 à 19h50

Modifié 3 juin 2022 à 15h17

Nabil Benabdallah pourrait bien rempiler pour un quatrième mandat à la tête du PPS. À six mois du congrès, le secrétaire général du parti laisse planer le doute au moment où il s’érige en principale figure de l’opposition.

A six mois du prochain congrès du Parti du progrès et du socialisme (PPS), il n’est pas certain que son secrétaire général Nabil Benabdallah quitte la tête du parti. Ni qu'il rempile pour un nouveau mandat.

Si, publiquement, le principal intéressé souhaite se retirer, son statut au sein du parti et sa situation comme principale figure de l’opposition pourraient plaider en faveur d’un quatrième mandat consécutif. Aujourd'hui, il est de facto celui qui parle au nom d'une opposition muette et affaiblie ; il est celui qui interpelle le chef du gouvernement ; il est celui qui se présente comme une alternative ; le seul qui peut parler à tout le monde. Il n'a jamais paru aussi sûr de lui. Ni le parti aussi vivant. Or, partir c'est mourir un peu...

Il y a quelques mois, juste après les élections de 2021, Nabil Benabdallah avait confié à Médias24 son intention de ne pas briguer un autre mandat à la tête du parti du PPS. Il était probablement sincère. Aujourd’hui, il laisse entendre qu’il ne peut pas quitter le navire sans garantir une certaine continuité avec une figure qui fasse le consensus parmi ses camarades.

Interrogé le mardi 31 mai sur cette question lors du débat organisé par la Fondation Lafqui Titouani, qui l’a réuni avec le ministre de la Justice et le leader du PAM, Abdellatif Ouahbi, il a réitéré sa « volonté profonde » de se retirer. Il a indiqué qu’il y avait beaucoup de compétences dans son parti qui pouvaient prendre la relève, mais « qu’une responsabilité comme celle-là nécessitait un large consensus au sein du parti ».

« Je suis responsable d’un parti et de sa trajectoire. Il n’est pas responsable que je prenne la voie de la sortie sans avoir préparé le congrès et garanti la continuité en termes d’identité, d’orientation et d’unité. Il est de ma responsabilité de préparer les conditions pour que cela se produise. J’espère qu’on y arrivera à travers la préparation du prochain congrès. »

Pour Benabdallah, le plus important dans le prochain congrès c’est le processus de préparation qui y mène. « Il faut qu’on en fasse un évènement politique », déclare-t-il, expliquant qu’il visait à imposer un débat sur la scène politique sur les thèmes de l’état de la démocratie dans le pays, le rôle de l’opposition et l’alternative économique et sociale à proposer.

Le secrétaire général du PPS a précisé, par ailleurs, que le congrès devrait se tenir entre fin 2022 et début 2023, alors que le processus de sa préparation devra être discuté lors de la prochaine réunion du comité central du parti prévu dans deux semaines. « J’ai demandé à plusieurs camarades de se présenter pour prendre la responsabilité, pour l’instant aucun d’eux ne s’est manifesté », a-t-il ajouté.

Benabdallah mène une opposition virulente contre le RNI

Avec 22 députés seulement, le poids du PPS à la Chambre des représentants ne plaide pas en sa faveur pour mener l’opposition. Mais la position de son leader parmi les autres partis fait qu’il est peut-être le seul à pouvoir en coordonner les efforts.

« Les partis de l’opposition ne sont pas habitués à travailler ensemble en dehors du gouvernement » a-t-il déclaré. Il espère pouvoir y arriver, même s’il reconnaît que même au sein de la gauche « il y a une difficulté », allusion faite au cas de l’USFP. « Cela doit être réglé et le PPS va avoir une position constructive dans ce sens », a-t-il ajouté.

Son fer de lance pour mener cette opposition est le concept de « l’Etat social », qui est pour lui une revendication historique de la gauche ; elle a été reprise par le Nouveau Modèle de développement, puis par le gouvernement, pas toujours dans les mêmes termes.

Ainsi, il accuse le RNI, qui mène le gouvernement, d’avoir multiplié les promesses sociales, à coups de publicité, lors de sa campagne électorale sans pouvoir les concrétiser. « Il n’y a pas d’effort social spécial de la part du gouvernement, à part la subvention pour les professionnels du transport et les 10 milliards de DH annoncés pour l’agriculture », souligne-t-il.

Mais, encore plus virulent, il rejoint Abdelilah Benkirane pour accuser le RNI de s’être opposé aux aides directes aux ménages lors de la réforme de la Caisse de la compensation et de la libéralisation des prix du carburant. Selon Benabdallah, les ministres du RNI, qui étaient en charge des portefeuilles économiques, prétextaient de la difficulté de cibler cette aide aux plus nécessiteux.

Pourtant, la réponse publique à la crise sanitaire a démontré qu’il était possible, quand la volonté politique existe, de conduire de telles politiques. Le même RNI a d’ailleurs usé de promesses d’aides sociales dans tous les sens lors des dernières élections, a rappelé le chef du PPS.

Si Benabdellah quitte le PPS, il le fera avec un bilan dont il n'aura pas à rougir, avec un record en termes de nombre de députés et d'élus en général ; et une organisation structurelle du parti qui a été mis à niveau et qui s'est doté d'un magnifique siège.

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