Bourse : “2022 devrait être marquée par une volatilité rarement observée” (CFG)
CFG Bank a diffusé sa note annuelle portant, entre autres, sur les perspectives du marché boursier pour l’année 2022.
Sans surprise, et sur la base de tous les évènements qui se sont produits sur la sphère internationale depuis le début de cette année (guerre en Ukraine, forte hausse des prix des matières premières, etc), vient s’ajouter le risque inflationniste ; CFG trouve que cette année devrait être marquée par « une volatilité rarement observée au niveau du marché boursier marocain ».
« En effet, nous pensons que les tensions macroéconomiques et géopolitiques mondiales ainsi que nationales devraient exacerber les craintes des investisseurs et devraient ainsi se traduire par des mouvements de plus fortes amplitudes au niveau du marché », soulignent les analystes.
Dans ce contexte, l’évolution du marché devient fortement conditionnée par le newsflow. C’est ce qui suscite le plus la réaction des investisseurs.
Les analystes expliquent : «le marché devrait évoluer au gré des annonces faites par les instances et gouvernements internationaux (possibles sanctions supplémentaires contre la Russie, hausse de la production de matières premières et notamment de pétrole, hausse des taux, etc.), ainsi que par les institutions nationales (impact de la hausse vertigineuse des cours des matières premières sur les finances publiques, possible tension sur les taux, etc.) ».
A noter qu’à la clôture de la séance de ce vendredi 25 mars, le MASI affichait une baisse de 5,6% en YTD. La baisse du MSI20, l’indice regroupant les 20 valeurs les plus liquides de la place, a dépassé les 6%.
Evolution du MASI
Source : medias24.com
Par ailleurs, CFG souligne que les niveaux de valorisation actuels du marché intègrent d’ores et déjà les perspectives de redressement et de croissance de la masse bénéficiaire en 2021 et 2022.
« Le marché traite actuellement à un PER prospectif de 21,7x les bénéfices 2022E ajustés. Sur les 12 dernières années, le marché a traité en moyenne à 19,9x les bénéfices. Mais encore, le PER théorique du marché boursier marocain, tel que calculé par nos soins, serait de 18,4x. Ainsi, nous estimons que le scénario d’un redressement de la masse bénéficiaire en 2021E et en 2022E est déjà bien reflété dans les niveaux actuels des sociétés cotées », indiquent les analystes.
Et d’ajouter : « Par conséquent, le marché action devrait selon nous, passer par une phase de consolidation bien que marqué par une volatilité au-delà de la moyenne en raison des tensions macroéconomiques et géopolitiques. La consolidation des niveaux de valorisation actuels devrait permettre au PER de se maintenir à environ 22x les bénéfices 2022E ajustés, revenant ainsi progressivement à des niveaux plus normatifs au fur et à mesure que la masse bénéficiaire renoue avec ses niveaux pré-pandémie ».
Cependant, les analystes soulignent que la concrétisation de leur scénario central d’une stabilisation des niveaux de valorisation en 2022E autour d’un PER de 22x demeurera tributaire de l’évolution des données suivantes :
- Une possible tension sur les taux ;
- L’inflation au Maroc, et notamment l’inflation importée (hausse des cours des matières premières) ;
- Le dénouement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et notamment de sanctions supplémentaires qui pourraient être mises en place avec des retombées économiques qui pourraient s’avérer financièrement difficiles ;
- Le maintien des réserves de change à des niveaux confortables ;
- Un redressement de la masse bénéficiaire en ligne avec les attentes du marché (prévisions CFG Bank de la croissance de la masse bénéficiaire ajustée en 2021E: +22,2% et 2022E : 8,9%).
En dehors de ces éléments, l’évolution du marché boursier devrait dépendre également de l’évolution de la courbe des taux. A rappeler qu’avec la baisse maintenue des taux au cours de ces dernières années, un arbitrage en faveur du marché actions a été fait. Cette tendance pourrait changer.
Les analystes expliquent : « nous pensons que tant que le spread entre le taux sans risque et le rendement du marché (dividendes distribués) sera supérieur à 50 points de base, l’arbitrage entre le marché obligataire et le marché actions continuera à se faire au profit de ce dernier ».
«Cependant, nous pensons que si le spread venait à franchir à la baisse le seuil des 50 points de base, l’arbitrage se fera à ce moment au profit du marché obligataire et entrainera ainsi un mouvement baissier du marché actions. Il convient dès lors d’accorder une attention particulière à l’évolution de la courbe des taux, et des besoins du Trésor », continuent-ils.
Une poursuite du rebond mécanique de la masse bénéficiaire est anticipée pour 2022
CFG anticipe une hausse de la masse bénéficiaire de la cote casablancaise de 61,8% pour s’élever à 28,3 MMDH, soit une progression de 10,8 MMDH !
Pour sa part, la masse bénéficiaire ajustée des contributions au fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du COVID-19 en 2020 et autres éléments à caractère exceptionnel ; devrait croitre de 22,2% et s’établir à 28,3 MMDH (contre 23,1 MMDH en 2020), se rapprochant ainsi de ses niveaux d’avant crise (masse bénéficiaire ajustée de 2019 : 30,3 MMDH).
Toutefois, la masse bénéficiaire ajustée de 2021E devrait, présenter une baisse de 6,6% par rapport à son niveau d’avant crise (masse bénéficiaire ajustée de 2019).
L’exercice 2022 devrait être également marqué par un rebond mécanique. « Après une année 2021E synonyme de relance, 2022E devrait être marqué selon par une poursuite du rebond mécanique de la masse bénéficiaire ajustée des sociétés cotées de 8,9%. Il convient de souligner que ces prévisions seront mises à jour dès la publication des états financiers complets des entreprises cotées », anticipent les analystes.
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