Fitch revoit les perspectives des banques marocaines de « négatives » à « stables »

| Le 21/2/2022 à 17:07
L’agence de notation Fitch Rating a revu les perspectives des banques marocaines de « négatives » à « stables ». L’agence explique ce changement par, entre autres, l’atténuation des risques induits par la pandémie sur l'environnement opérationnel. Détails.

Fitch Ratings a achevé une revue de cinq banques marocaines sous sa couverture, représentant environ 77 % des actifs du système bancaire marocain, d’après un communiqué de l’agence.

Les banques sont Attijariwafa Bank (AWB), Bank of Africa (BOA), Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH), Société Générale Marocaine de Banques (SGMB) et Banque Marocaine pour le Commerce et l'Industrie (BMCI). Les notations internationales et nationales (hors AWB) ont été confirmées.

Cet examen a conduit l’agence à revoir ses perspectives sur l'environnement opérationnel des banques marocaines. Celles-ci sont passées de « négatives » à « stables ».

Fitch explique : "Cela (ce changement, ndlr) reflète notre opinion selon laquelle les risques induits par la pandémie sur l'environnement opérationnel se sont suffisamment atténués avec l'ouverture de l'économie et des marchés d'exportation du Maroc, et que, malgré les risques actuels, les cinq banques continueront de fournir des mesures financières résilientes en 2022".

Et d’ajouter : « La qualité des actifs des cinq banques est restée conforme à nos attentes, soutenue par les mesures globales de soutien à la pandémie prises par les autorités en 2020. Alors que les mesures d'allégement de la dette ont pris fin en 2021 pour la plupart des emprunteurs, la qualité des actifs des banques a été soutenue par un fort rebond de la croissance du PIB estimé par Fitch à 6,2 % en 2021 (2020 : une contraction de 6,3 %, l'une des plus fortes baisses au Moyen-Orient et en Afrique du Nord) ».

Les notations internationales et nationales (hors AWB) ont été confirmées. La notation nationale à long terme d'AWB a été rehaussée à « AA (mars) »/Stable. « Cela reflète le bilan prolongé de la banque en matière de performance résiliente, en particulier au cours du cycle récent, soutenu par un profil d'activité stable et diversifié et une croissance prudente. La notation nationale d'AWB est un cran au-dessus de celle de ses pairs nationaux mais en dessous des filiales de grands groupes bancaires français, SGMB et BMCI, car elles bénéficient du soutien potentiel de leurs actionnaires étrangers », souligne Fitch.

Fitch est rassurée par l’amélioration des indicateurs des banques

L’agence anticipe une amélioration du ratio d'encours Stage 3 consolidé (créances en souffrance) des banques marocaines. « Au premier semestre 2021, le ratio d'encours Stage 3 consolidé s'établit à 11,1% des encours bruts en moyenne pour les cinq banques (inchangé par rapport à 2020). Nous nous attendons à ce que le ratio s'améliore légèrement pour atteindre un peu moins de 11 % en 2022 avec des recouvrements de prêts plus élevés et la poursuite de la reprise de l'activité commerciale ».

« Nous sommes rassurés par la forte reprise de la rentabilité au titre des 9 premiers mois de 2021, principalement tirée par la croissance des prêts et la baisse des charges de dépréciation, malgré le maintien du taux d'intérêt de référence à 1,5%. Le rendement des capitaux propres (ROE) moyen consolidé des cinq banques est passé de 5,5 % en 2020 à 10,3 % au 9M21. Nous prévoyons un nouveau renforcement de la rentabilité cette année, bien qu'un retour au rendement des capitaux propres d'avant la pandémie d'environ 12 % semble loin ».

« La capitalisation des banques s'est maintenue en 2021 même si nous estimons que les coussins restent modestes par rapport aux minimums réglementaires, en particulier pour les banques exposées à de grandes opérations régionales. Dans la lignée de ses efforts pour évoluer vers les meilleures pratiques internationales, Bank Al-Maghrib (BAM) a introduit en 2021 un ratio de levier Bâle III minimum de 3%, que les cinq banques respectent relativement facilement. Les paramètres sont soutenus par une saine génération de capital interne », ajoute l’agence de notation.

S’ajoute à cela le fait que les conditions de financement et de liquidité se sont avérées stables. « Un élément positif clé est que les conditions de financement et de liquidité se sont avérées stables en 2020/2021. Il n'y a eu aucune sortie de dépôts et les marchés nationaux des capitaux ont continué de bien fonctionner ».

Et de continuer : « Les dépôts de la clientèle, qui représentent l'essentiel du financement des banques marocaines, ont augmenté de 4 % en 2021. Les banques ont pu émettre localement des titres de capital Tier 1 et Tier 2 supplémentaires, ce qui a également renforcé leur profil de financement et les a aidées à mieux gérer leur liquidité ».

Toutefois, Fitch reste préoccupée par une croissance économique qui devrait être plus faible que prévue. « Nos préoccupations pour 2022 sont centrées sur une croissance économique plus faible que prévu (Fitch prévoit une croissance du PIB de 3,2 %), une reprise retardée du secteur touristique vital du pays, une inflation élevée (1,8 % en 2022) ainsi qu'un chômage élevé et soutenu (11,2 % en 2022) ».

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